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Page:Dickens - L’Abîme, 1918.djvu/95

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— Qu’est-il donc arrivé ? — demanda-t-il à Vendale.

— Vous n’avez pas été très bien, — lui répondit celui-ci. — Voilà tout.

Wilding chercha une explication sur le visage de ses employés qui l’entourèrent.

— Nous sommes contents de voir que vous allez mieux, — lui dirent-ils.

Et il n’en put tirer autre chose.

Un jour, enfin, — et son association avec Vendale ne durait encore que depuis cinq mois, — il fut forcé de prendre le lit. Madame Goldstraw, sa femme de charge, devint sa garde-malade.

— Puisque je suis couché et que vous me soignez, Madame Goldstraw, — lui dit-il, — peut-être ne trouverez-vous pas mauvais que je vous appelle Sally ?

— Ce nom résonne plus naturellement à mon oreille que tout autre, — fit-elle. — Et c’est celui que je préfère.

— Je vous remercie. Je crois que dans ces derniers temps j’ai dû éprouver certaines crises… Est-ce vrai, Sally ?… Oh ! vous n’avez plus à craindre de me le dire maintenant….

— Cela vous est arrivé, monsieur.

— Voilà l’explication que je cherchais, — murmura-t-il. — Sally, Monsieur Obenreizer dit que la terre est si petite, qu’il n’est pas étonnant que les mêmes gens se heurtent sans cesse et se retrouvent partout… Voyez ! Puisque vous êtes près de moi, me voilà presque revenu aux Enfants Trouvés pour y mourir.