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Page:Dickens - Les Grandes Espérances, Hachette, 1896, tome 2.djvu/252

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pauvres brûlures. Ne croyez-vous pas que votre respiration est affectée, mon pauvre ami, vous semblez respirer trop vite ?

— C’est possible, Herbert. — Cette femme a-t-elle tenu son serment ?

— Voilà la partie la plus sombre de la vie de Provis. Oui.

— C’est-à-dire que c’est lui qui dit : Oui.

— Mais certainement, mon cher ami, répondit Herbert d’un ton surpris, et en se penchant pour mieux voir. Il dit tout cela ; je n’en sais pas davantage.

— Non, ce n’est pas sûr.

— Maintenant, continua Herbert, avait-il maltraité la mère de l’enfant, ou bien avait-il bien traité la mère de l’enfant ? Provis ne le dit pas ; mais elle avait partagé quelque chose comme quatre ou cinq ans de la malheureuse vie qu’il nous a décrite au coin de ce feu, et il semble avoir ressenti de la pitié et de l’indulgence pour elle. Donc, craignant d’être appelé à déposer sur la disparition de l’enfant, et peut-être sur la cause de sa mort, il se cacha, se tint dans l’ombre, comme il dit, éloigné de tout, éloigné de la justice. On parla vaguement d’un certain homme du nom d’Abel, à propos duquel la jalousie s’était élevée. Après l’acquittement elle disparut, et il perdit ainsi l’enfant et la mère de l’enfant.

— Je voudrais demander…

— Un moment, cher ami, dit Herbert, et j’ai fini. Ce mauvais génie, ce Compeyson, le pire des scélérats parmi beaucoup de scélérats, sachant qu’il se tenait caché à cette époque, et connaissant les raisons qui le faisaient agir ainsi, se servit, dans la suite, de ce qu’il savait pour le faire rester pauvre et le faire travailler plus dur. Il m’a été démontré, hier soir, que c’est là le point de départ de la haine de Provis.