Aller au contenu

Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, II.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
115
BUR

d’Italie au Royaume de Naples, dans l’Abruzze citérieure.

☞ BUREN. Ville des Provinces-Unies, dans la Gueldre, avec titre de Comté au quartier de Betuwe.

☞ BUREN. Petite ville de Suisse, au canton de Berne, sur l’Aar.

☞ BUREN. Petite ville d’Allemagne, au Cercle de Westphalie, Evêché de Paderborn.

BURET. s. m. Espèce de poisson, d’où l’on tiroit autrefois la pourpre. Murex.

BURETTE. s. f. Petit vaisseau pour mettre du vin & de l’eau dont on se sert particulièrement à porter le vin & l’eau nécessaires pour le sacrifice de la Messe. Urceolus. Les burettes sont une partie de la chapelle d’argent d’un Prélat.

BURETTIER. s. m. C’est un nom qu’on donne à un certain nombre de Prêtres qui vont dire leurs messes à Notre-Dame, dont le principal devoir est de porter & rapporter les burettes des Chapelles.

BUREVA. Petit pays d’Espagne, qui fait partie de la Castille. Bureva. Le Royaume de Navarre étoit composé de la Cantabrie, de la Rioja, de la Bureva, que le Roi Dom Sancha avoit détachée de la Castille. P. d’Orl.

☞ BURG. Petite ville des Provinces-Unies, dans le Comté de Zuphten, sur le vieux Issel.

BURGALÈSE. s. f. Laine qui se tire de Burgos.

BURGAN de teinture. On nomme ainsi dans les Îles Antilles Françoises, un poisson testacé qui produit une espèce d’écarlatte ou de pourpre.

BURGANDINE. adj. f. C’est le nom que les ouvriers en nacre donnent à celle qui vient du Burgau, qui est un limaçon des mers des Antilles. La nacre burgandine est la plus belle de toutes.

BURGAU. s. m. Limaçon qui se trouve dans les mers des Îles Antilles. Quelques-uns écrivent BURGAULT, & d’autres BOURGO, comme Denys dans sa Descript. de l’Amérique septentrionale, P. I. C. 3, où il dit que vers la baie de Sable en Acadie, on pêche force coquillages, & entr’autres des Burgos. Les Burgaus sont aussi communs dans les mers de nos Îles, qui sont bordées de rochers, que les limaçons le sont en France. P. du Tert. Voyez aussi Lonvillers, Hist. nat. des Ant. Liv. I, ch. 19, art. 4. Il y en a de deux sortes : les premiers & les plus communs croissent quelquefois jusqu’à la grosseur du poing ; mais ordinairement ils n’en excédent pas la moitié. C’est de leur coquille que les ouvriers en nacre tirent cette belle nacre, qu’ils appellent la burgandine, & qui est plus estimée que celle des perles. Le dehors de cette coquille est gris, brun, noir & blanc ; & quand on l’a bien décrassé, elle devient argentée, & d’une grisaille si lustrée, que tout l’art d’un Emailleur n’en sauroit approcher. Pour cela on la fait passer sur la meule douce, par l’esprit de vinaigre, de sel, ou l’eau seconde, qui lui ôte toute sa crasse, & la fait devenir comme une grande opale marbrée de blanc, de vert & de noir. Le poisson qu’elle renferme a une écaille ronde, noire, & mince comme une feuille de papier, attachée à sa tête, mais qui est plus dure & plus forte que de la corne. C’est une muscle avec lequel ce poisson bouche & serre si fortement le trou de sa coquille, qu’il est impossible de l’en tirer, sans la rompre ; mais quand ils sont cuits, on les en tire aisément. C’est la nourriture ordinaire des gens peu à leur aise. Ce poisson a un certain boudin amer, que l’on dit être fiévreux, & qu’il faut tirer par l’extrémité du limaçon. On ne mange guère que ce qui est tourné en limaçon, & rempli d’une certaine masse verte, que quelques-uns disent être ses excrémens ; d’autres veulent que ce soit les herbes qu’il a mangées, mais qu’il n’a point encore digérées. C’est le sentiment du P. Du Tertre, qui dit aussi que c’est une mauvaise nourriture.

L’autre Burgau, qui est plus petit, n’est estimé que parce qu’il est plus délicatement ouvragé que le premier. Il est plat par dessous, & a un petit trou rond, dentelé, qui va depuis le milieu jusqu’au haut de la coquille, tout en tournoyant comme un limaçon ; cette coquille est de la largeur d’un écu, & de la longueur d’un pouce. P. Du Tert. Hist. des Antiq. T. IV, C. § 5. Voyez Coquillage.

Burgau. Ville & Château d’Allemagne, dans le cercle de Suabe, capitale du Margraviat du même nom, situé dans la Suabe, entre l’Evêché d’Augsbourg & le Danube, appartenant à la maison d’Autriche.

☞ BURGDORF. Petite ville, avec un château, en Suisse, dans le canton de Berne, chef-lieu d’un Bailliage du même nom.

☞ BURGEL. Petite ville d’Allemagne, dans le cercle de la Haute-Saxe, en Misnie, chef-lieu d’un Bailliage de même nom, sur la Sala.

☞ BURGHELLI. s. m., ou Petits Bucentaures. Nom qu’on donne à Venise à de petites barques dont on se sert pour se promener sur les bords de la mer.

☞ BURGLEN. Petite ville de Suisse, dans le Thurgou. Il y a un village de même nom au canton d’Uri.

☞ BURGLEHN. On nommoit ainsi autrefois en Allemagne une ligue défensive entre deux familles, qui devoit avoir lieu non-seulement entre les parties existantes, mais aussi entre leurs héritiers & descendans à perpétuité, & en vertu de laquelle l’une des deux familles venant à s’éteindre, l’autre devoit lui succéder dans tous ses biens, droits & prérogatives. Encyc.

☞ BURGIAN. Ville d’Asie, dans la Khorassane, sur un lac de même nom.

☞ BURGMANN. C’est ainsi qu’on appelle, dans les deux villes de Fridberg & de Gelnhausen en Allemagne, les Conseillers de ville qui élisent le Burgrave.

BURGOS. s. m. Bravium, Masburgum, Burgi. Ville archiépiscopale d’Espagne, capitale de la Vieille-Castille. Quelques Rois de Castille ont fait leur résidence à Burgos. L’Evêché d’Auca fut transféré à Burgos en 1075, & érigé en Archevêché en 1571 par Grégoire XIIIe, à la prière de Philippe II. La cathédrale de Burgos est renommée par sa grandeur & sa beauté. L’Abbaye-Royale de Sancta-Maria de las Huelgas Bernardas, fondée par Alfonse VIIIe, vers le commencement du XIIIe siècle ne l’est pas moins. L’Abbesse de ce Monastère, qui est sous les murs de Burgos, est Supérieure de vingt-six autres couvens. Elle a le titre de Sennora. Ce Monastère n’a point d’égal en richesses & en grandeur, dit Gilles Gonzalès d’Avilla, dans le Théâtre Ecclesiast. des Eglises d’Espagne. Voyez cet Auteur sur Burgos, T. III, p. 1 & suiv. On ajoûte que l’Abbesse de las Huelgas est Dame de quatorze villes & de cinquante bourgs ou villages, dont elle nomme les Gouverneurs & les Magistrats, qu’elle dispose aussi de douze Commanderies. L’Historien que j’ai cité ne dit rien de ce détail.

☞ BURGRAVE. s. m. Burgravius. Titre & dignité en Allemagne. Les Burgraves, dans leur origine, étoient les Gouverneurs des forteresses de leur district. On le nommoit Comites Castellanes. Le Burgraviat de Nuremberg appartenoit à la maison de Brandebourg. Celui de Magdebourg à celle de Saxe. En Bohême, le principal Officier qui fait les fonctions de Viceroi, est nommé Burgrave. L’on rapporte l’origine de celui de Nuremberg à l’Empereur Henri IV, lequel donna le droit de bourgeoisie à cette ville, en 1160, après avoir fait bâtir une église à Dieu, sous l’invocation & le nom de St Gilles. D’autres rapportent ce Burgraviat à Conrad II, en 911, temps auquel Nuremberg fit partie de l’Empire Romain. Dans la Prusse, le Burgrave est une des quatre principales charges de la province. En Gueldres, le Burgrave de Nimégue est Président des états de cette province. Il y a d’autres pays où cette dignité est avilie, sur tout dans le Palatinat. De quinze familles qui jouissoient autrefois dans l’Empire du titre de Burgrave, il n’en reste plus que deux, celle de Daun & celle de Coinhberg.

Ce mot vient de burg, qui signifie Ville ou Bourg, & de Grave, qui signifie Comte, ou Juge.

BURGRAVIAT. s. m. Burgraviatûs Præfectura. C’est