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Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, II.djvu/39

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BOU

rapporte dans sa Rhétorique que l’on avoit dit d’un homme qui avoit le visage plein de boutons & tout bourgeonné, vous eussiez dit, à voir son visage, que c’étoit un panier plein de müres.

Les serins deviennent malades quelquefois d’une espèce de bouton, qui se forme sur leur croupion. Il faut, autant qu’on le peut, le leur laisser percer eux-mêmes. S’ils ne peuvent le percer, il faut le couper par la moitié avec une pointe de ciseaux bien fins. Hervieux.

On dit aussi, Des boutons de petite vérole, de farcin.

Bouton, en termes de Chirurgie, est un instrument de fer rond par le bout, & qu’on fait rougir pour guérir certaines plaies, comme les fistules lacrymales, où l’on met un bouton de feu. Cauterium. Les Maréchaux disent aussi qu’il faut mettre un bouton de feu à chaque bouton de farcin pour le guérir.

Bouton de feu est encore un nom qu’on donne au cautère actuel propre à brûler les ose, pour consumer les exostoses & les caries. Voyez le Dict. de M. Col de Villars.

Bouton est encore le nom d’un instrument de Chirurgie dont on se sert pour l’opération de la taille. L’usage de cet instrument est de pénétrer dans la vessie, pour retourner les pierres qui sont mal chargées dans le tenettes, & pour savoir, après la sortie d’une pierre, s’il n’y en a point d’autres.

Bouton, en termes d’Artillerie, est un long bâton tourné sur lequel on attache une peau de mouton, la peau tournée en dehors, qui sert à nettoyer le dedans du canon après qu’il a tiré.

On appelle Bouton de cuiller de canon, un bois sur lequel une cuiller de cuivre est clouée. On s’en sert à retirer les gargousses de l’ame du canon.

Bouton, en termes de Guerre, est le petit corps rond qu’on met au bout d’une arme à feu pour servir de mire, & tirer plus droit. Le bouton d’un canon, d’une arquebuse. Il y a encore le bouton de la culasse du canon, qui est à son extrémité. On appelle aussi bouton la tête de la lanterne, du refouloir, & de l’écouvillon.

Bouton, en termes de Serrurier, est ce morceau de fer attaché au pêne d’une ferrure pour l’ouvrir sans clef. On le dit aussi des verroux, des targettes.

Les essayeurs d’or appellent aussi boutons, les petites parties d’or ou d’argent qu’on leur fournit pour essayer à quel titre sont ces métaux. Il pese ordinairement dix-huit grains, & est de la grosseur d’un bouton.

Pour faire l’essai de l’or, ou de l’argent, on fait fondre & chauffer dans une coupelle une certaine quantité de plomb proportionnée à la quantité d’or, ou d’argent, qu’on veut essayer ; & on fait chauffer ce plomb jusqu’à ce qu’il soit bien clair, ce qu’on appelle bien découvert : on prend alors la matière de l’essai avec de petites pincettes, on la porte dans la coupelle, on ferme les registres, & on la laisse bouillir jusqu’à ce qu’elle ait paru de couleur d’opale, & qu’elle ait été fixée en forme de bouton au fonds de la coupelle. C’est ce qu’on appelle bouton d’essai, ou simplement bouton. Voyez Boizard, Trait. des Monn. Part. I. ch. 19.

Bouton, se dit aussi des poignées de fer ou de laiton, qui sont au-devant des portes, & qui servent à les tirer & fermer. Il y en a de simples, il y en a de ciselées.

Bouton, Terme de Luthier. C’est ainsi que les Luthiers appellent aussi un morceau de bois tourné en forme de gros bouton, où la queue du violon est attachée.

On appelle aussi dans les Académies de jeun des boutons, les faux dés, les dés chargés.

Bouton. Terme d’Artificier. C’est l’extrémité de la tétine du culot arrondie en forme de zone sphérique, du milieu de laquelle s’éleve la broche qui forme l’ame de la fusée.

Bouton. Terme de Conchyliologie. C’est la même chose que bosses & tubercules. On entend cependant par bouton, l’élévation ronde qui se trouve dans le centre d’une spirale, & qui s’éleve par-dessus. En latin Umbo.

BOUTON DE MER. Voyez Oursin, coquillage, Alabastrus marinus, concha.

On dit proverbialement qu’une chose ne tient qu’à un bouton ; pour dire, qu’elle tient à peu de chose. La soûtane de ce Gentilhomme ne tient qu’à un bouton ; pour dire, qu’il la quittera aisément pour se battre. On dit d’une chose qu’on méprise, qu’on ne donneroit pas un bouton. On dit aussi, d’un jeune homme qui, à son entrée dans le monde, a commencé d’une manière à faire attendre beaucoup de lui, qu’il s’est mis le bouton bien haut.

BOUTONNE (la) rivière de France, dans le Poitou, où elle a sa source à Chef-Boutonne. Elle est navigable à Saint Jean d’Angéli, & tombe dans la Charente au Port de Carillon.

BOUTONNEMENT. s. m. Action de pousser des boutons. Le boutonnement des Plantes. Ce mot se trouve dans le Boudot au mot de Gemmatio.

BOUTONNER. v. a. Passer des boutons aux lieux destinés pour les recevoir, soit gances, soit boutonnières. Globulis astringere, constringere. Boutonner son habit. Se boutonner.

Boutonner la bonnette. Terme de Marine. C’est un terme dont quelques-uns se servent pour dire lacer la bonnette maillée. Ils disent aussi déboutonner.

Boutonner. v. n. Terme de Jardinage & de Botanique. Pousset des boutons. Gemmare. Gemmascere. Nos arbres, nos rosiers commencent à boutonner.

Boutonné, ée. part. & adj. On appelle un pourpoint boutonné, celui dont les boutons sont passés dans les boutonnières ; & non pas celui-là qui est garni seulement de boutons. Globulis astrictus. Un visage boutonné, celui qui est chargé de boutons. Vultus papulis rubens.

Boutonné, en termes de Blâson, se dit des roses, & autres fleurs, lorsque les feuilles sont d’un émail, & le milieu ou le bouton d’un autre. Globatus. On le dit aussi d’un rosier qui a des boutons épanouis.

On dit figurément d’un homme mystérieux & caché dans ses discours, que c’est un homme toujours boutonné. Boutonné jusqu’au nœud de la gorge. Acad. Fr.

BOUTONNERIE. s. f. Marchandise de Boutonnier. Globurum officina.

BOUTONNIER. s. m. Ouvrier qui fait des boutons. Globulorum opifex. On le dit de même de celui qui les vend.

BOUTONNIÈRE. s. f. Petite fente surjettée ou garnie de gance ou de galon, dans laquelle on passe des boutons pour fermer les ouvertures d’un habit, ou pour l’attacher. Fissura cui globulus inseritur.

Boutonnière, se dit en Chirurgie, pour une incision faite au périnée, afin de procurer, par le moyen d’une canule, le cours des urines, des graviers & du pus, dans certaines rétentions d’urine, causées par des fongus de la vessie.

BOUTOU. s. m. Espèce d’arme dont se servent les Caraïbes. C’est une sorte de massue d’environ trois pieds & demi de long, platte, épaisse dans toute sa longueur de deux pouces, excepté à la poignée, où son épaisseur est un peu moindre. Le Boutou va un peu en élargissant depuis sa poignée jusqu’au bout. Il est fait d’un bois très-dur, très-pesant, & coupé à vives arêtes, en sorte qu’il n’y a point de coup de Boutou qui ne casse un bras ou une jambe, ou qui ne fende la tête en deux parties ; car ils se servent de cette arme avec beaucoup d’adresse & de force. Ils gravent plusieurs compatimens sur leurs Boutous, & remplissent les hachures de plusieurs couleurs. Le P. Labat, Voyage, T. II.

BOUTS-RIMÉS, BOUT-SAIGNEUX. Voyez Bout.

BOUTRIOT. s. m. Espèce de butin dont se servent les cloutiers d’épingles, pour faire la petite cavité du poincon. Encyc.

☞ BOUTTE. Voyez Boute.

BOUTURE. s. f. Terme d’Agriculture. Une branche