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Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, II.djvu/667

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COC

Cocher de louage. Un Maître Cocher, son postillon. C’est une charge à la Cour que celle de Cocher du corps, de celui qui mène le carrosse du Roi ou des Princes.

☞ COCHER. (le) Constellation de l’hémisphère septentrional. Voyez Auriga.

COCHER. v. a. Il se dit du coq qui couvre la poule Coïre. Gallus cum gallinis coït ut earum ova fœcundentur. Les Oiseliers le disent aussi de tous les mâles des oiseaux, lorsqu’ils couvrent leurs femelles.

Coché, ée, part.

COCHET. s. m. C’est un diminutif de coq, un petit coq, un jeune coq.

Or c’étoit un cochet dont notre souriceau
Fit à sa mère le tableau. La Fontaine.

COCHEVIS, s. m. petit oiseau qui est gros comme une alouette, qui a une huppe sur la tête & qui chante agréablement. Galerita, alauda cristata. On l’appelle autrement alouette huppée. Il a le bec longuet, aigu, un peu courbe, sa huppe est un peu noirâtre ; elle n’est composée que de quatre plumes, dont la racine est située entre les yeux. Son dos, dont le champ est cendré, est taché de blanc. Son ventre & le dedans de ses aîles sont blanchâtres. Les plumes de sa queue sont noirâtres, excepté les deux qui sont de part & d’autre, qui sont de la couleur des aîles. Sa langue est menue, & presque fourchue ; & parce que le cochevis ne perche que très-rarement, il a les ongles grands. Sa poitrine, dont le fond est cendré, est semée de taches brunes ; le reste du corps est de couleur de terre cuite. Ses piés sont longs. Quand ils vieillissent, leur couleur change. Les jeunes qui n’ont qu’un an sont plus blanchâtres, & ont les couleurs plus lavées.

Le cochevis n’est point un oiseau de passage. Il fait sa demeure ordinaire le long des grands chemins, principalement en hiver. Il ne vole jamais en troupe ; & l’on n’en voit que deux ensemble tout au plus, c’est-à-dire, le mâle & la femelle. Quand on prend cet oiseau dans le nid, & qu’il est bien élevé, il chante beaucoup mieux, & a la voix plus douce que l’alouette commune. Il est bon en cage & en volière. On le nourrit comme les alouettes communes, de cœur dans les commencemens, ou, pour faire moins de dépense, de mie de pain pilée avec du persil & du chenevis. Outre cela, il faut au cochevis du sable dans sa cage ; & au haut on lui met une petite pièce d’étoffe rouge, ou une houppe de même couleur ; ou bien il faut garnir le haut de sa cage de quelque morceau d’étoffe ou de toile.

Le cochevis est sujet aux gouttes & à la couée. Il fait son nid comme l’alouette commune, fait autant de petits, & vit autant de temps. Le mâle est plus brun, plus gros & plus grand.

COCHI, s. m. nom que quelques-uns donnent au coco qu’on appelle aussi tenga. Voyez Palmier.

COCHIÉS ou COCHIÉES. s. f. pl. C’est le nom que l’on donne à certaines pillules officinales. Cochia. L’étymologie de ce mot est fort obscure. Castelli le dérive de κόκκος (kokkos), une baie, à cause de leur forme, ou de κοχυδέω (kochudeô), écoulement abondant d’humeurs, par allusion à leurs effets. Mais comme la formule de ces pillules vient des Arabes, il y a toute apparence que leur nom l’est aussi. Voyez le Dict. de James. Ce sont de violens Hydragogues peu usités parmi nous.

COCHIN. Cocinum, Colche ou Colice. C’est une ville des Indes Orientales, dans la Presqu’Île deçà le Gange, sur la côte de Malabar. On prétend que c’est l’ancienne Colche, dont il y a apparence que le premier nom fut Colice, duquel on fit dans la suite Colche ; car un manuscrit très-ancien, qui étoit de la Bibliothèque de M. De Thou, l’appelle Colice, & deux de la Bibliothèque du Roi, Colche. Les habitans de cette ville sont appelés par les Anciens Κωλιακσὶ (Kôliaksi) & Κωλικοὶ (Kôlikoi), & ensuite Colchi ; le Cap où cette ville est située Κωλίας (Kôlias), & Κωλὶς (Kôlis), par le Géographe Denys, & Coliacum promontorium par Pline, L. V, C. 22. Cependant si la Trapobane des Anciens est l’Île de Céïlan, comme il y a bien de l’apparence, le Coliacum promontorium, est le Cap de Comorin, & la ville de Colice ou Colche n’est pas Cochin ; car ce promontoire étoit vis-à-vis de l’Île de Taprobane ; & Cochin n’est point vis-à-vis de Céïlan. Cochin est sur une grande rivière, & donne son nom à un Royaume.

Il y a une autre ville sur la même rivière à deux lieues plus haut, qui s’appelle aussi Cochin. Pour les distinguer, Maty appelle la première Cochin la basse, & celle-ci la haute Cochin. Et M. Corneille nomme celle-ci Cochin le neuf ; & l’autre Cochin le vieux. Cochin le vieux est tout Payen ; mais Cochin le neuf est Chrétien ; &, quoiqu’il y ait beaucoup d’Infidèles, on n’y fait aucun exercice de Religion que du Christianisme. Paul IV y établit un Evêché, qui est suffragant de l’Archevêque de Goa. Les Hollandois ont enlevé cette ville aux Portugais.

Maty écrit Cochim ou Cochin ; mais en France on écrit toujours Cochin. Ils continuèrent ensuite leur route gaiement, & ayant tourné vers le Cap de Comorin, ils prirent terre à Cochin. Bouh. De Cochin ils firent voile jusqu’à Baticala. Id. Et de même dans Corneille.

COCHINCHINE. Royaume dans l’Inde, au-delà du Gange. Cochinchina. Il est baigné au Levant par le Golfe auquel il donne son nom. Le Royaume de Chiampa le borde au Midi ; celui de Camboye au Couchant ; & celui de Tonquin au Nord. Quelquefois on ne distingue point la Cochinchine & le Tonquin, dont en effet elle dépendoit autrefois. Quelques-uns ne regardent aussi le Royaume de Chiampa, que comme une Province de la Cochinchine. Cacciam est la capitale de la Cochinchine. Il se fait à la Cochinchine une inondation de quinze jours en quinze jours pendant les mois de Septembre, d’Octobre & de Novembre, qui dure trois jours chaque fois, qui rafraîchit tellement l’air, & engraisse si fort la terre, que, quoique ce pays soit dans la Zone Torride depuis environ le onzième jusqu’environ le quinzième de latitude Nord, l’air y est fort tempéré, & la terre si fertile, qu’on y peut semer & recueillir le ris deux ou trois fois l’année. On tire de la Cochinchine de l’or, de l’argent, de la soie, du coton, de la canelle, du poivre, du bois d’aigle & du calamba. On trouve à la Cochinchine un bois si dur, qu’on en fait des ancres pour les vaisseaux du pays.

COCHINCHINOIS, OISE, f. & adj. Qui est de la Cochinchine. Cocinsina, Cocinsinensis. Les Cochinchinois sont idolâtres. Leurs Rois, quoique très-puissans, sont tributaires de l’Empereur de la Chine. Les Cochinchinois sont doux & traitables. Troupes Cochinchinoises.

Ce nom vient de Cachu, & Cachochin, ou Kachochien, qui sont ceux que les habitans donnent à leur pays. Le P. De Rhodes, Jésuite, qui avoit été cinq fois à la Cochinchine, en parle fort exactement dans ses divers voyages, L. II, C. 1. On peut voir encore Mendoza, P. II, L. 3.

COCHINES, s. f. pl. ou MARACAS. On appelle ainsi dans le Pérou, les petits vases que l’on attache au bout des branches coupées de l’arbre qui distille le baume, pour recueillir cette précieuse gomme qui coule par l’ouverture de la branche.

COCHITZAPOLT, s. m. arbre qui croît dans l’Île Sainte Marguerite & en d’autres endroits de l’Amérique. Ses feuilles sont trois à trois, semblables à celles de l’oranger. Ses fleurs sont blanches & petites. Son fruit est de la grosseur d’un limon. Les gens du pays en mangent d’ordinaire : il est de fort bon goût. Ce fruit renferme un noyau osseux, dans lequel il y a une semence si vénéneuse, que si un homme ou un animal en mange, il meurt