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Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, II.djvu/897

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COO — COP

COO.

COOBLIGÉ, ÉE. adj. & s. qui est obligé avec un ou plusieurs autres dans un acte public. Sponsores, vades quorum singuli in solidum spoponderunt, communi adstrictus vinculo. Les cautions solidaires sont coobligées. Un débiteur peut choisir tel des coobligés qu’il lui plaît pour le contraindre, & laisser en repos les autres. L’hypothèque se divise entre coobligés, quand ils n’ont renoncé au bénéfice d’ordre & de division. L’Hommeau.

☞ COOMB. s. m. La même chose que Comb. voyez ce mot.

☞ COOPÉRATEUR. s. m. celui qui opère avec quelqu’un ; celui qui coopère avec un autre ; celui qui concourt avec un autre à la production de quelqu’effet, soit dans l’ordre naturel, soit dans l’ordre surnaturel. Il ne se dit guère que dans les matières de piété & en Théologie. Rei alicujus efficiendæ adjutor, socius, cooperator. Les Apôtres prennent le titre de coopérateurs dans l’œuvre de notre régénération. Nous sommes les coopérateurs de Dieu. Port-R. Les coopérateurs de la grace.

Coopérateur. s. m. nom d’un Officier ecclésiastique en Allemagne, ou du moins en quelques diocèses d’Allemagne. L’Evêque de Coire ou de Chure en Suisse publia un Mandement l’an 1644, adressé à tous les Doyens, Chambriers, Curés, Coopérateurs & Chapelains de son Diocèse. P. Hel. T. VIII, p. 120. L’ordre dans lequel ces Officiers sont nommés, montre que les Coopérateurs sont ce que nous appelons Vicaires, qui réellement sont les Coopérateurs & les aides des Curés.

COOPÉRATION. s. f. action de celui qui concourt avec un autre pour produire un même effet. Operæ communis collatio, opera mutuo collata. La coopération de l’homme dans sa conversion, est un effet de la grâce & de la volonté du pécheur. Dieu ne nous sauve que par notre coopération.

COOPÉRATRICE. s. f. celle qui agit avec un autre. Rei alicujus perficiendæ socia & adjutrix. Vous êtes par-là les Ministres de la miséricorde de Dieu, vous en êtes les Coopératrices & les Coadjutrices, Bourdal. Exh. T. I, p. 107.

COOPÉRER, v. n. opérer conjointement avec un autre ; joindre son action à celle d’un autre pour produire ensemble quelqu’effet. Conferre operam, juvare aliquem. En vain donne-t-on des remèdes, si la nature n’est assez forte pour coopérer à la guérison du malade.

Coopérer se dit figurément en choses morales. L’homme coopère à la grace, c’est-à-dire, qu’il répond aux mouvemens de la grace. Dieu n’approuve point le crime en coopérant à l’action du pécheur, il ne fait que remplir la qualité de cause première & universelle en concourant avec les causes secondes. L’homme coopère à sa conversion avec le Saint-Esprit ; mais il ne coopère que par le secours de la grace. Boss. L’adresse seule ne fait pas les gens riches, il faut que la fortune y coopère beaucoup. Il ne seroit point parvenu à cette dignité, si les Puissances n’y avoient coopéré. On ne se sert guère de ce mot hors les matières de piété.

COOPTATION. s. f. l’action d’associer, d’agréger. Les Augures, les Pontifes étoient en possession de remplir les places vacantes dans leurs Collèges par voie de cooptation. Domitius, Tribun du peuple, fit passer une loi qui transféroit au peuple le droit de nommer à ces Sacerdoces. Par rapport au Grand Pontife, on convoquoit dix-sept Tribuns seulement, tirés au fort, & celui qui avoit la pluralité des suffrages dans cette assemblée, étoit coopté par les Pontifes. Le Tribun fit ordonner que la même chose se pratiqueroit à l’égard de toutes les autres places de Pontife & d’Augure. Crevier.

Cooptation. Dans les Universités, dans quelque Corps ; c’est un terme dont on se sert pour exprimer le passage subit d’une Université où l’on a pris les degrés, dans une autre, sans y faire aucune étude. C’est une espèce d’agrégation. Quoique Monsieur Couture ne fût Maître ès-Arts que de Caën, l’Université de Paris le choisit cependant, malgré ses statuts, pour Professeur de Rhétorique au Collège de la Marche, par cooptation, voie permise dans les cas singuliers, & dont on fit usage pour la première fois en sa faveur. Il fut dans la suite Recteur de là même Université. Obs. sur les Ecr. mod. t. 23, p. 105, 106.

☞ Ainsi la cooptation est une espèce d’agrégation extraordinaire accompagnée de dispense.

COOPTER, v, a. associer, agréger, Ce verbe qui vient du latin cooptare, n’est pas encore fort en usage, mais il a été employé par M. Huet, qui, en parlant de Pierre Halley, dit que l’Université de Paris, par une faveur particulière, le coopta en l’année 1641. Voyez Cooptation.

COORDES. s. f. pl. vieux mot, citrouilles.

☞ COORDONNÉES. adj. pl. terme de Géométrie. On appelle de ce nom les abscisses & les ordonnées d’une courbe. Voyez Abscisses & Ordonnées.

COP.

COP. s. m. vieux mot, coup. On a dit aussi copter, cobter, pour dire, frapper, du grec κόπτειν, qui veut dire la même chose.

☞ COPAÏBA. Voyez Cupayba.

☞ COPAHU, (Baume de) Voyez Baume & Cupayba.

COPAL. s. m. nom que les Mexicains donnent à toutes les résines & gommes odorantes, dont ils distinguent les différentes espèces par un surnom particulier. Il y a une résine appelée particulièrement de ce nom, qu’on apporte de la nouvelle Espagne ; elle est fort blanche, reluisante, transparente, en grosses pièces qui ressemblent au citron confit, bien clair & transparent. Les Indiens s’en servent au lieu d’encens dans leurs sacrifices. Cette résine est bonne pour les maladies de la tête : elle échauffe, résout & ramollit.

Copal est aussi l’arbre d’où cette gomme découle. Le copal est un arbre dont il sort de la gomme qui répand une odeur aussi agréable que celle de l’encens. Let. cur. et édif. T. XI.

COPALXOCOTL. s. m. arbre de la nouvelle Espagne, dont le bois se coupe aisément, sans qu’il se fende jamais ; il n’est pas sujet aux vers, & approche de la senteur & de la saveur du copal. Ses feuilles ressemblent à celles de nos cerisiers. Son fruit est doux, mais astringent : il est semblable à de petites pommes ; il en distille une salive fort glutineuse, laquelle étant appliquée, guérit la fièvre & les déjections sanguinolantes. Les Espagnols l’appellent cerise gommeuse. Cerasa gummosa.

COPARTAGEANT, ANTE. adj. qui partage quelque chose avec un autre. Consors, socius. Ils ne sont que trois copartageans dans cette succession. Un procès s’est élevé entre les copartageans.

COPAYBA. Voyez Cupayba.

COPEAU. s. m. menu, bois qu’on retranche, qu’on rogne d’une grande pièce, lorsqu’on l’abat & qu’on la taille ou qu’on la façonne. Assula, segmen, segmentum. Les pauvres gens se chauffent des copeaux qu’ils ramassent dans les bois, dans les atteliers. Les Marchands de vins éclaircissent leur vin avec des copeaux que les Menuisiers enlèvent avec le rabot, & ils l’appellent vin de copeaux. On a dit autrefois coupeaux.

Ce mot vient du grec κόπεον qui signifie morceau ou fragment de quelque chose que ce soit, du verbe κόπτω, cædo, seco.

COPEC, qu’on nomme aussi Copique & Kopeké. s. m. monnoie qui se fabrique & qui a cours en Moscovie. Le copec d’or vaut trente-neuf sols huit de-