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Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, II.djvu/950

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COS — COT

COSSON. s. m. charençon, calendre, ver qui gâte les blés, sur-tout les pois, les féves. Curculio. Festus le dit aussi des vers velus qui s’engendrent dans les bois. En latin cossus, cosses, d’où le nom françois est dérivé, ou de cosset, qu’on dit encore en Basse-Bretagne.

☞ COSSON, bouton de la vigne. Comme il y en a toujours deux à la même hauteur, le plus gros se nomme le maître-cosson, & souvent il n’y a que lui qui se développe. Le petit se nomme contre-cosson, en latin custos, ou succursus, parce que quand le premier a péri, le second se développe.

COSSU, UE. adj. qui se dit des pois qui ont de grosses cosses. Pisa densæ duræque siliquæ. On dit, figurément & proverbialement d’un homme riche & qui est à son aise, qu’il est cossu, bien cossu ; ou d’un homme qui débite des mensonges ou des impertinences, qu’il en conte de bien Cossues.

COSSUTIUS, COSSUTIA. s. m. & f. nom propre d’une famille de l’ancienne Rome. Cossutia gens. La famille Cossutia a deux prénoms ; celui de Caïus, qui se voit sur les médailles ; & celui de Quintus, que l’on trouve dans les inscriptions antiques. Elle a aussi deux surnoms sur les médailles ; celui de Sabula, & celui de Maridianus, qui marque apparemment une adoption.

COST, ou COQ DES JARDINS, terme de Botanique. Voyez Costus.

COSTA, montagne d’Auvergne en France. Elle est près du Mont d’Or. Le haut de cette montagne est élevé de 850 toises sur la surface de la mer Méditerranée. Maraldi, Acad. des Sc. 1703, Mém. p. 232.

COSTAL, ALE. adj. usité en Anatomie. Prononcez l’s, quoiqu’on ne la prononce point dans Coste. Qui appartient aux côtes. Costalis. Il y a huit vertèbres que l’on appelle costales ou pleurites, parce qu’elles articulent les côtes qui sont tapissées intérieurement de la pleure. Les vertèbres costales sont les huit qui suivent la seconde, que l’on nomme axillaires ; ainsi c’est la troisième, la quatrième, &c. jusqu’à la dixième inclusivement.

Ce nom vient du latin costa, côte.

COSTAL ou COTEAU. s. m. On trouve ces mots dans le vieux langage pour signifier auprès.

COSTE. Voyez Côte.

COSTEAU. Voyez Côteau.

COSTELETTE. Voyez Côtelette.

COSTEMENT. s. m. vieux mot, coust, dépense. Impensa, sumptus. Et paieroit le costement aux Vénitiens. Villehard, n 101. Quelques Auteurs latins du moyen âge ont dit custamentum. Du Fresne, Gloss. sur Villehard.

COSTH. s. m. racine semblable au gingembre, de laquelle on se sert dans la composition des parfums. Il y en a de deux espèces ; l’une amère, que l’on trouve communément dans le territoire de Schiras, où on la nomme Cost telkh. La seconde, douce, qui vient des Indes, & qui s’appelle Costh Schirin en persien. Les grecs l’ont nommée Costos, & les latins Costus. C’est une espèce de gingembre sauvage, & de zédoaria. Dioscoride en distingue trois espèces ; l’Arabique, qui est blanche ; l’Indienne, qui est noire ; & la Syriaque, de couleur de buis, dont elle a aussi la pesanteur. Pline n’en distingue que deux ; la blanche & la noire. D’Herb.

COSTIERE. Voyez Côtière.

COSTON. s. m. terme de Marine. Pièce de bois dont on se sert pour fortifier un mât, auquel on le joint étroitement.

On dit aussi, en termes de Jardinage, costons d’artichaux.

COSTOYER. Voyez Côtoyer.

COSTUME. s. m. terme de Peinture. Ce mot est tout italien, mais il a passé dans notre langue ; il signifie proprement usage, coûtume. On l’entend, 1o. de tout ce qui concerne les usages, les mœurs, les habillemens, les armes, la physionomie & la façon de vivre de chaque peuple ; 2o. de tout ce qui regarde la Chronologie, l’ordre des temps & la vérité de certains faits connus de tout le monde ; 3o. de ce qui concerne les bienséances, le caractère & les convenances propres de chaque âge & de chaque condition ; 4o. enfin de tout ce qui regarde la nature, la qualité & la propriété essentielle des élémens, des corps & de toutes les choses naturelles. Les grands Peintres Lombards se sont plus attachés à ce qui regarde la couleur, qu’à ce qui est du dessein, & à ce qu’on appelle costume. Félib. C’est proprement l’art de traiter ou de peindre un sujet suivant la manière qui lui est propre, en se conformant aux usages des différens temps & des différens lieux. Dans la description géographique de la Chine, on trouve que la gravure des figures mérite un éloge particulier. Outre la douceur du burin, on y admire le goût & l’entente des figures & formes Chinoises prises d’après nature avec une parfaite intelligence du costume Chinois. Journ. de Trev. Mars 1736. Nous écrivons & nous prononçons costume ; les Italiens costumé.

COSTUS. s. m. plante des Indes Orientales dont les Anciens ont décrit trois espèces ; sçavoir l’Arabique, qui est blanc, léger & d’une odeur douce & agréable ; l’Indique qui est plein, noir & léger comme la férule ; & le Syriaque qui est pesant, de couleur de buis, & d’une odeur forte. Costus, Costum. Quelques modernes croient que ces costus sont la racine d’une même plante, & que leur différence ne vient que de la diversité du climat, ou de la terre où ils croissent. Le costius qu’on trouve chez les Apothicaires est une racine de la grosseur du pouce, & quelquefois de deux, d’une couleur blanche tirant sur celle du buis, d’une odeur aromatique & d’un goût un peu âcre, mêlé de quelque douceur & de quelque amertume. Il y a une autre espèce de costus, qu’on appelle costus corticosus. C’est l’écorce d’un arbre, grise, raboteuse & pleine de fissures en dehors, blanche au dedans, un peu plus épaisse que la cannelle, à laquelle elle ressemble pour la forme : elle est aussi fort aromatique, & approche assez du goût & des qualités du véritable costius. Le costius est propre pour les maladies de l’estomac, du foie, de la matrice & des reins. On s’en sert dans la colique, dans les obstructions & dans la paralysie.

COT.

COTANGENTE. s. f. terme de Géométrie. C’est la tangente d’un arc qui est le complément d’un autre arc. Harris. La cotangente de 30 degrés, est la tangente de 60 degrés.

COTANTIN. Contrée de la basse-Normandie, dont une partie forme une presqu’Île qui s’avance sur l’Océan, & qui fait les piés de devant du chien couché que représente la Normandie sur les cartes. Constantiensis ager. Autrefois on écrivoit Cautantin, Constantin & Coutantin, comme écrit encore Maty, mais aujourd’hui il faut écrire & prononcer Cotantin, quoique l’on dise Coutance. Le Cotantin a la mer Britannique au Septentrion & à l’Occident ; le Bessin à l’Orient, & l’Avranchin au Midi. Ce pays prend son nom de Coutance sa Capitale. Les peuples de ce canton ont été premièrement connus sous le nom de Romandui, & depuis, selon Sanson, sur la carte de l’ancienne Gaule ; & d’Ablancourt en sa traduction des Commentaires de Cesar, Unelli. Le Cotantin a eu anciennement titre de Comté. S. Thomas étoit originaire du Cotantin par sa mère. Voyez au mot Thomas. Le Cardinal du Perron & S. Evremont étoient aussi originaires du Cotantin. Belleforêt écrit Costantin ; & Charles de Bourgeville, en ses Antiquités de Neustrie, aussi bien que Dumoulin, dans son Hist. de Norm. Costentin.

COTE. adj. & s. f (la première syllabe est brève.) Quelques-uns écrivent quote ; mais ses dérivés en font changer l’orthographe. Partie d’un tout qui est