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Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, II.djvu/965

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COU

goire leur avoit envoyé pour leur prêcher l’Evangile : en punition de quoi, comme on le conte, ceux de cette province naissent avec une queue par derrière, ce qui les a fait appeler Anglois coués.

COVENDEUR, s. m. qui vend avec un autre une chose possédée en commun. Ménage, dans ses Observations sur la langue Françoise, décide qu’il faut dire covendeur, & non pas convendeur.

COUENNE. s. f. grosse peau qu’on lève de dessus le lard d’un pourceau. Suilla cutis.

Ce mot vient de cutaneus. Nicod. Il y en a qui écrivent coene, sur quoi M. Huet remarque que dans la langue de Galles cenn veut dire peau, cuir.

Couenne se dit par dérision de la peau des personnes, quand elle est fort grosse, & fort vilaine, & on dit populairement en menaçant, je lui frotterai la couenne ; pour dire, je le battrai bien.

COUENNEUX. adj. les Médecins appellent un sang couenneux, celui sur la surface duquel il se forme une espèce de peau épaisse qui ressemble assez à une couenne.

COUENQUE. Voyez CUENÇA.

COVENTRE ou COVENTRI. Coventria. Ville Episcopale d’Angleterre sous l’Archevêché de Cantorbery, dans la partie septentrionale du Comté de Barilwik.

Hospitalier de S. Jean-Baptiste de Coventri. Voyez Jean.

COVERSÉ. adj. Sinus coversé. Ce terme ne se trouve point dans nos Géomètres ; mais les Anglais s’en servent, ainsi qu’il paroît par le Dictionnaire des Arts de M. Harris, au mot Coversed sinus. Le sinus coversé est le restant d’un diamètre après qu’on en a ôté le sinus versé, ou la flèche. Harris.

COUET. s. m. terme de Marine, qui se dit de quatre grosses cordes amarrées au bas des voiles, deux à la grande, & deux à la voile de misaine, les unes & les autres vers l’avant du vaisseau. Elles répondent aux écoutes qui sont amattées vers l’arrière dans les mêmes points. Elles servent à faire la manœuvre de ces voiles, selon qu’on les largue ou qu’on les hâle, c’est-à-dire, qu’on les lâche ou qu’on les bande du côté dont on a besoin pour recevoir le vent. On appelle amurer, faire la manœuvre des couets. Et d’autres coeste ou coette.

COUETTE. s. f. Quelques-uns disent Coite. Lit de plume qui sert à garnir une couche. Culcina plumea. Chorier, Hist. de Dauph. L. II, p. 94, dit que le peuple (en Dauphiné) les appelle cutres, d’un nom plus conforme à celui qu’elles ont premièrement eu, culcitra ; que l’usage des couettes est une invention des Gaules, & qu’il ne faut pas s’imaginer sur leur nom que ce soit celle d’un autre peuple.

☞ Ce mot est vieux & ne se dit plus que parmi le peuple. On dit lit de plume.

Couette, chez les Artisans, est ce qu’on appelle autrement crapaudine & grenouille. C’est une pièce de métal creusé en rond, sur laquelle tourne le pivot, ou le gond d’en bas d’une porte cochère, ou d’une écluse. Cavus cui cardo versatilis incumbit.

COUETTEUX. adj. vieux mot. Convoiteux.

COUFLES. s. f. pl. C’est ainsi qu’on nomme les balles, dans lesquelles on apporte le sené du Levant.

COUGAT. s. m. nom d’homme. Cucuphatus. Voyez Couquenfat.

COUHAGE, ou fève puante. s. f. C’est une espèce de fève qu’on nous apporte des Indes Orientales, où l’on en fait usage dans l’hydropisie. Phaseolus zurratensis.

COUHAN. s. m. la graine de couhan. Voyez Cermin. C’est chouan qu’il faut dire. Voyez Chouan.

COUHOYARN. s. m. nom d’homme. Conhoyarnus. S. Couhoyarn étoit Moine de Redon au Diocèse de Vannes en Bretagne, Province de France. La vie de ce Saint, sa mort & ses miracles, sont au quatrième chapitre de la vie des SS. Moines de Redon, qui sont le second livre de la vie de S. Couvoyon, donnée par Dom Mabillon dans ses siècles Bénédictins, à l’an 868 de N. S. Chastelain ; c’est-à-dire, dans les Acta Sanct. Bened. Sæc. IX.

☞ COUIER. s. m. terme de Rivière, grosse corde que l’on attache à terre pour empêcher que le derrière d’un bateau ne s’en éloigne, sur tout dans les gros temps. Encyc.

COUILLARD. s. m. vieux mot. C’est la corde qui tient la grande voile à la grande attaque du grand mât.

Couillard, en termes de Charpenterie, se dit de deux pièces de bois qui entretiennent les trates qui séparent la cage d’un moulin de la chasse qui est au dessous. Les deux couillards ont chacun trois piés de long. Caron.

Couillard se disoit aussi autrefois pour une machine de guerre propre à jeter des pierres.

COUILLAUT, valet de Chanoine de l’Eglise Cathédrale d’Angers. De Colliberti. Voyez là dessus les Origines de la langue françoise de M. Ménage.

COUILLON de chien. Plante. Voyez Satyrion.

COVIN. s. m. Currus rostratus. Sorte de charriot dont les Gaulois & les Anglois se servoient autrefois. Les Covins étoient des charriots armés & propres à combattre : on pourroit les appeler en latin falcati currus.

COUINE. s. f. vieux mot qui s’est dit d’une suite de personnes, & qui vient de queue. On a dit aussi Couvine.

COUIS. s. m. espèce de sebille dont on se sert dans les Iles françoises de l’Amérique à la place des sebilles de bois ordinaires, qui sont en usage en France ; cette sebisse se fait avec le fruit du callebassier.

COUIT, qu’on nomme aussi Guz. Sorte d’aune dont on se sert à Moka pour mesurer les toiles & les étoffes de soie : elle prte 24 pouces de long.

COULADOUX. s. m. pl. terme de Marine. Cordages qui tiennent lieu sur les galères des rides de haubans.

COULAGE. s. m. terme de Négoce, de Commerce. C’est la perte, la diminution qui se fait des liqueurs qui s’écoulent des vaisseaux où elles sont enfermées. Fluxus. Marchandises sujettes à coulage. Dans le commerce de ces sortes de Marchandises, on compte tant pour le coulage.

COULAMMENT. adv. d’une manière aisée, coulante. Il ne se dit guère que des paroles qui n’ont rien de rude à l’oreille, qui viennent naturellement à la suite les unes des autres, qui coulent facilement, comme de source, ou de la bouche d’un Orateur, ou de la plume d’un Ecrivain. Cet homme parle, écrit coulamment. Fluit leviter oratio.

COULANGE. Colangia. Coulange la Vineuse, est un Bourg de l’Auxerrois près de la rivière d’Ionne, renommé par ses bons vins. Colingia vinetorum. Coulange sur Ionne est un autre bourg à cinq lieues du précédent. Colangia ad Ieannam.

☞ COULANT, ANTE. adj. qui coule aisément, Fluens. On dit au propre, un ruisseau coulant. Au figuré, un style coulant, qui n’a rien de rude, de raboteux. Molle dicendi genus. Des Vers coulans, aisés, naturels, agréables à l’oreille. Une veine coulante. L’arrangement du discours le rend plus coulant & plus agréable. Charp.

☞ On dit aussi un vin coulant, agréable à boire, & qui passe aisément. Molle vinum.

On appelle aussi un nœud coulant, un nœud qui se serre & se desserre sans se dénouer. Nodus fluens.

En termes de Marine, on appelle manœuvres coulantes ou courantes, les cordes qu’on manœuvre à tout moment, comme celles qui tiennent les voiles, par opposition aux manœuvres dormantes, qui sont fixes & arrêtées, comme les haubans qui tiennent les mâts.

COULANT. s. m. C’est un ornement de diamans que les Dames portent au cou, composé d’une croix, & d’un gros diamant, qui se met à quelque distance au dessus de la croix, & qui coule dans la ganse à la-