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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/107

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d’un peu plus de trois octaves. Quoique le cor à pistons puisse exister dans plusieurs tons, on ne se sert que du cor en fa, dont les facteurs établissent
Cor à deux pistons.
deux modèles, rendus plus spécialement propres à monter ou à descendre par une modification dans le jeu du 3e piston. La partie du cor se note en ut, dans les deux clefs de fa 4e et sol 2e ligne, mais, par une anomalie que les meilleurs auteurs déclarent absurde, sans réussir à la supprimer, l’usage se maintient d’écrire une octave trop bas les sons notés en clef de fa. Le contraste entre les sons ouverts et les sons bouchés du cor d’harmonie ne se réalise pas dans le cor à pistons, duquel on obtient cependant des sonorités atténuées que l’on continue d’appeler sons bouchés ; sous le nom de sons cuivrés, on désigne les sons métalliques produits par l’obturation, avec la main, dans le pavillon, de la moitié de la colonne d’air. L’artifice des sons doubles, que pratiquait en 1777 le corniste Stich, dit Punto, à l’étonnement des auditeurs, et qui valut, un siècle plus tard, à Vivier des succès analogues, s’explique par la réunion aux sons de l’instrument de quelques sons de la voix de tête, que le virtuose réussit à émettre par les narines. Ce procédé tant soit peut charlatanesque n’est pas utilisé en composition. L’étude du rôle tenu par le cor dans l’orchestre moderne ne saurait nulle part être plus profitable que dans les partitions de Wagner, qui abondent en passages d’une extraordinaire variété d’effets, pour le cor seul ou par groupes de 4, de 6 ou de 8. Des méthodes pour les modèles successifs de cor ont été publiées par Dauprat (vers 1825), F. Duvernoy, Meifred, H. Kling (1911). || Cor à clefs, voy. Bugle. || Cor anglais, voy. Hautbois alto. || Cor de basset, ancien nom de la clarinette alto. Voy. Clarinette’’. || Cor de chamois, all. Gemshorn, jeu d’orgues à bouche, de la famille des jeux de gambe, dont les sons passent pour avoir quelque ressemblance avec ceux du cor. || Cor de nuit all. Nachthorn, jeu d’orgues, en tuyaux bouchés (bourdons) en usage dans la facture allemande depuis le xviie s. || Cor des Alpes, all. Alphorn, instrument populaire à vent, en bois ou en écorce, à embouchure, dont la longueur varie de 0 m. 90 à 2 m. 20, avec une étendue sonore proportionnée. Les pâtres des Alpes bernoises s’en servent pour les signaux et pour l’exécution de motifs très simples, dits ranz des vaches, ou de séries de sons rauques et forts, destinés à faire parler les multiples échos de l’Oberland, sur le passage des touristes. || Cor français, angl. French horn, nom anglais du cor d’harmonie.

Corde, n. f. 1. Fil de boyau, de soie, de métal ou autre substance flexible, lequel, convenablement tendu sur une caisse de résonance et mis en branle par choc, pincement ou frottement, rend un son musical proportionnel à sa longueur et à son diamètre. C’est par l’étude de la corde vibrante que les physiciens, depuis l’antiquité, ont mesuré les intervalles musicaux, dénombré les vibrations, observé la formation des nœuds et des ventres dans les ondes sonores, etc. L’appareil servant à leurs expériences a été primitivement le monocorde, remplacé par le sonomètre (voy. ces noms).

Les phénomènes observés se formulent en lois, qui trouvent leur application pratique dans la fabrication et l’accord des instruments : 1, loi des longueurs ; le nombre des vibrations de la corde est en raison inverse de sa longueur ; réduite à la moitié, au quart, etc., de sa longueur, elle rendra des sons deux fois, quatre fois, etc., plus aigus, produits par un nombre double, quadruple, etc., de vibrations ; — 2, loi des diamètres ; le nombre des vibrations est en raison inverse du diamètre ; une corde deux fois, quatre fois plus grosse rend, dans les mêmes conditions de longueur et de tension, des sons deux fois, quatre fois plus graves ; — 3, loi des tensions ; le nombre des vibrations de la corde est directement proportionnel à la racine carrée des poids tenseurs, les conditions de longueur et de diamètre restant identiques ; le nombre en sera doublé, quadruplé, etc., et le son sera deux fois, quatre fois plus aigu, si le poids tenseur est porté au double, au quadruple, etc. ; — 4, loi des substances ; le nombre de vibrations de la corde est en raison inverse de la racine carrée de sa densité, les conditions de longueur, diamètre et tension restant identiques ; une corde plus dense produira moins de vibrations. Les matières employées sont : 1o les boyaux de mouton, pour les cordes mi, la et du violon, la et du violoncelle ; 2o les boyaux entourés d’un fil de cuivre ou d’argent infiniment ténu, qui en augmente la densité, pour les cordes sol du violon, sol et ut du violoncelle ; ce sont les