Dukas, pour rendre le cri sauvage et
triomphal de la foule qui vient de maîtriser
Barbe-bleue, fait tenir pendant
3 mesures, en pleine force, l’accord ut
dièse, sol, la, ut dièse, ré, la où se juxtaposent
la quinte diminuée ut dièse-sol,
les deux secondes sol-la et utdièse-ré, et
les deux quartes sol-ut dièse (triton)
et la-ré. Les œuvres des Russes Scriabine
et Stravinsky et de l’Autrichien
Schönberg marquent un mouvement
de plus en plus prononcé vers l’égalité
théorique de la consonance et de
la D. Les modernes, dit Lenormand,
« emploient des accords
n’ayant aucune signification
tonale, écrits uniquement
pour leur sonorité et le rapport
qu’ils ont avec les paroles ».
Dissonant, adj. 2. g. Se dit d’une harmonie dont les composantes forment entre elles une dissonance.
Distinction, n. f. Terme de chant liturgique. (Voy. Division, 1.)
Diton. Nom grec de la tierce majeure (intervalle de deux tons), employé par les théoriciens latins et français du moyen âge et de la Renaissance.
Diva, adj. ital., = divine, et n. f. désignant, dans la langue théâtrale, une cantatrice chargée des premiers rôles d’opéra.
Divertissement, n. m. 1. Épisode introduit dans le plan d’une fugue et formé d’une suite d’imitations du sujet, du contre-sujet ou de thèmes accessoires. || 2. Petit opéra de circonstance, avec ballet. L’Églogue de Versailles, de Lulli (1688), Le Triomphe de la République, de Gossec (1793), ont porté ce titre. Le même nom sert à désigner le ballet introduit dans un « grand opéra », dont souvent il suspend l’action. || 3. Au xviiie s., composition instrumentale du genre de la sérénade et de la cassation, formée de petites pièces de divers mouvements, dont deux au moins étaient des menuets et qui s’exécutaient soit en plein air, soit comme « musique de table » pendant un repas princier. Mozart a écrit de 1775 à 1777 six D. pour petit orchestre d’instruments à vent, destinés au service du prince-évêque de Salzbourg. Quelques maîtres modernes donnent le même titre à des compositions de style sérieux, mais de forme libre, destinées de préférence aux instruments à vent. Tels sont Chansons et danses, D. pour instruments à vent, de d’Indy (1898), et D. pour instruments à vent et piano de Albert Roussel (1906).
Divette, n. f. diminutif de diva. Chanteuse d’opérette.
Division, n. f. 1. Terme de chant liturgique. Partage de la mélodie en membres de phrase conformes aux séparations des paroles et appropriées aux respirations du chanteur. Guido d’Arezzo (xie s.) et ses disciples attachaient une grande importance à l’art des D., qui équivaut à la ponctuation musicale ou à la doctrine du phrasé. Par le court exemple :
Aribon enseigne à reconnaître la syllabe
mélodique, qui correspond à un
mot du texte, le neume, ou membre de
phrase, qui comprend ici les deux
premiers mots, et la distinction, qui
embrasse deux ou plusieurs neumes,
et, dans le cas présent, deux. On a, de
bonne heure, employé diverses espèces
de barres coupant la portée pour
indiquer les distinctions. La notation
adoptée par l’édition Vaticane emploie
pour les D. quatre sortes de signes :
1o la barre simple tracée à travers
toute la portée, appelée D. majeure,
pause majeure, ou distinction ; 2o la
barre réduite aux lignes centrales de
la portée, nommée pause mineure ou
sous-distinction ; 3o le petit trait qui
affecte la ligne supérieure seulement,
dit pause minime, signe de respiration ;
4o la double barre ou pause finale :