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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/144

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donne à l’É. 49 cordes de même longueur, mais de grosseur décroissante, les 30 premières de laiton, les plus aiguës de fer ou d’acier ; à cette date, la caisse de l’É. avait changé de forme : de pentagonale, elle était devenue quadrangulaire ; mais son mécanisme subsistait. Depuis le règne de François Ier, les rois de France avaient un ou deux joueurs d’É. à leur service. Jacques Champion exerçait cette charge sous Henri iv, Pierre de La Barre, sous Louis xiii. Les facteurs s’intitulaient épinetiers. L’un d’eux, Jean Denis, qui était en même temps organiste de l’une des paroisses de Paris, fit paraître en 1650 un curieux petit ouvrage intitulé Traité de l’accord de l’É. qu’il regarde comme « le plus bel instrument du monde, et le plus parfaict ». On touchait, à cette époque, au moment où l’É., pour sa faible sonorité, serait abandonnée et remplacée par les grands modèles de clavecin. (Voy. Clavecin, Clavicorde et Virginale.) || 2. Instrument primitif à cordes pincées, montées sur une petite caisse ou un bâtonnet, et usité en certains pays. (Voy. Bûche.)

Epiphonus, n. m. Figure de la notation neumatique formée par une modification des signes habituels appelés podatus, clivis et strophicus, et destinée à indiquer l’adjonction de sons liquescents (voy. ce mot).

Épisème, n. m. Nom donné par les paléographes aux signes supplémentaires, modifiant la forme et le sens des signes habituels de notation, dans les manuscrits musicaux du viiie s. au xie s. Il y a des É. qui, dans les mss. de l’école de Saint-Gall et ceux de l’école de Metz, indiquent les liaisons, d’autres, la grandeur de l’intervalle, les « rallentendo », les agréments, etc. ; dans le ms. connu sous le nom d’Antiphonaire de Montpellier, des É. de la notation alphabétique remplacent, en certains cas, la lettre qui exprimerait le degré inférieur du demi-ton : ce serait, d’après les Bénédictins, le signe du demi-ton, et non, comme quelques savants l’ont d’abord supposé, un signe exprimant le quart de ton. (Voy. Notation neumatique.)

Épisode, n. m. Motif accessoire introduit dans le cours d’un morceau et plus ou moins développé, de manière à former une sorte de digression dans le discours musical. Scène ou partie de scène pouvant former un tout, dans un drame musical.

Épithalame, n. m. Petit poème nuptial. Musique composée sur ce poème, ou musique instrumentale destinée aux solennités nuptiales.

Éponge, n. f. Substance animale, fournie par un zoophyte marin, utilisée dans la facture instrumentale pour fabriquer des baguettes à tête d’éponge, dont l’élasticité procure à la percussion des timbales une sonorité moelleuse.

Équisonance, n. f. rarement employé comme synonyme d’unisson.

Équivoque, n. f. Faculté pour un accord d’appartenir sans changement à plus d’une tonalité. L’accord ut -mi-sol, placé sur le premier degré, est l’accord parfait de tonique, dans le ton d’ut majeur ; il peut être considéré comme accord du 4e degré dans le ton de sol majeur, du 5e degré dans les tons de fa majeur et fa mineur, du 6e degré dans le ton de mi mineur ; ce sens multiple d’un même accord, ou amphitonie, permet la modulation par l’É., qui s’effectue en prêtant temporairement à l’accord un sens nouveau.

Ergographe, n. m. Appareil servant à mesurer et enregistrer la dépense de force musculaire. On s’en sert pour étudier, sous le point de vue physiologique, les conditions du toucher, dans le jeu des instruments à clavier.

Es. 1. Suffixe de la nomenclature allemande signifiant « bémol » ; s’emploie après une consonne. Après une voyelle, on ajoute s. || 2. Nom allemand du mi bémol.

Espace, n. m. Distance laissée entre deux lignes de la portée.

Espèces d’octaves. Constitution modale des gammes. (Voy. Mode.)

Espressivo, adj. ital., = expressif. Employé comme indication de nuance.

Estampie, n. f. Chanson à danser, d’origine peut-être provençale, en usage aux xiie-xve s., consistant en une série de petits thèmes qui alternent avec un refrain commun. On y voit l’origine du rondeau. Le nom provençal était estampida. Au xiiie s., Jean de Grocheo l’appelle, en latin, stantipes, et, au xive, Boccace la nomme stampita.

Esthéticien, n. m. Écrivain qui s’occupe de la théorie philosophique de l’art.

Esthétique, n. f. Science de la beauté dans les arts. Théorie philosophique de l’art. La priorité dans l’emploi de ce vocable appartient à l’Allemand Alexandre Baumgarten,