Aller au contenu

Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/190

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

petit appareil, vendu dans les bazars, est une réduction des jeux de carillon dont la disposition est analogue à celle du claquebois, ou xylophone, quelquefois appelé h. de bois. || 3. Jouet répandu en Allemagne sous le nom d’H. de bouche (Mundharmonica), composé d’une série d’anches libres métalliques logées dans une petite boîte de fer-blanc rectangulaire, qui est percée sur l’un de ses côtés d’une rangée de trous correspondant aux anches ; on le joue à la manière de la flûte de Pan, ou Syrinx, en promenant cette rangée de trous devant la bouche. || 4. Jeu d’orgue, de la facture allemande, de 16 pieds, en bois, placé au pédalier et dont le timbre est apparenté à celui du Salicional.

Harmonie, n. f. 1. Art et doctrine de la formation et de l’enchaînement des accords. Inconnue du monde antique, l’H. a pris naissance dans la France septentrionale et l’Angleterre à l’époque de la floraison du chant grégorien, auquel elle servit d’abord d’ornement. Ses premières manifestations, connues sous le nom d’organum, décrites au ixe s. par Hucbald, moine de Saint-Amand, consistaient en successions d’octaves et de quintes, qui étaient un simple renforcement des premiers sons harmoniques. La « voix organale » les mélangeait au puissant unisson du chœur où ils se perdaient dans la sonorité du « grand jeu » les redoublements semblables des jeux de mixture et de fourniture de l’orgue. Ces réalisations en quelque sorte instinctives d’effets dictés par la nature conduisirent les musiciens du moyen âge à faire l’essai d’autres intervalles, qu’ils employèrent tantôt par séries uniformes, comme les suites de tierces ou de sixtes du gymel britannique, et tantôt en les faisant alterner d’après des formules que l’on cherchait à régulariser.

(Organum, ixe-xe s.)

\language "italiano"
\defineBarLine ":" #'("" ":" "")
melody = \relative do' {
  \clef treble
  \time 6/4
  \hide Stem
  <do do>4 <do re> <mi do> <fa do> <sol re> <sol re> \bar ":" <la mi> <la mi> <sol re> <fa do> <re re> <mi mi> \bar "||"
}
text = \lyricmode {
  % Rex caeli domineMaris undi soni
   Rex cæ -- li Do -- mi -- ne ma -- ris un -- di so -- ni
}
\score {
  <<
    \new Voice = "mel" { \melody }
    \new Lyrics \lyricsto mel \text
  >>
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
               \remove Time_signature_engraver
             }
    \context { \Score
               \override SpacingSpanner.base-shortest-duration = #(ly:make-moment 1/32)
    }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(Hucbald, Musica enchiriadis.)


Il est difficile de jalonner par des dates et des faits précis ce long travail historique. Vers 1185, Girald de Cambrie signale l’usage du chant en H., à plusieurs voix, chez les habitants du nord de l’Angleterre et quelques témoignages plus anciens mentionnent entre autres l’exécution de chants semblables dans un cortège accompagnant Thomas Becket, en 1159. Mais ces récits ne laissent pas deviner le genre de ces H. L’usage du chrout, ou vièle primitive dont la table sans chevalet ne permettait pas à l’archet d’attaquer les cordes séparément, avait pu contribuer à accoutumer l’oreille des Bretons à la simultanéité de deux ou plusieurs sons, de même que l’introduction dans les églises des premières orgues à soufflets, sans servir à l’accompagnement des voix, pouvait mettre les chanteurs sur le chemin des associations d’intervalles. Aux xiie et xiiie s., maître Léonin et ses successeurs au chœur de Notre-Dame de Paris, maître Pérotin et Robert de Sabilon, cultivent déjà en véritables artistes l’organum renouvelé et le déchant, qui est la superposition de deux ou de trois mélodies, indépendantes l’une de l’autre, mais réunies par la coïncidence des accords.

(Déchant, xiie-xiiie s.)

\language "italiano"
porteeA = \relative do'' {
  \time 3/4
   << { \voiceOne
        \override Staff.TimeSignature.style = #'single-digit
        \override TupletBracket.bracket-visibility = ##f
        do2 la4 | si2 do4 | la2 \tuplet 3/2 { la8 si4 } | do2 s4 | \break
        \override Score.Clef.break-visibility = ##(#f #f #f)
        re2 re4 | la2 do4 |re2 \tuplet 3/2 { re8 do4 } | si2 si4\rest |
      } 
     \new Voice { \voiceTwo 
        \override TupletBracket.bracket-visibility = ##f
        sol2 fa4 | mi2 sol4 | la2 si4 | sol2 si4\rest | \break
        sol2 la4 | mi2 \tuplet 3/2 { si'8 fa4 } | sol2 \tuplet 3/2 { sol8 la4 } | si2 s4 |
     } 
   >> 
}
text = \lyricmode {
  Or, sire As -- ne, bien chan- \skip 1 tez
  Vous au -- rez du grain as- \skip 1 sés…
}
porteeB = \relative do {
  \override Staff.TimeSignature.style = #'single-digit
  \time 3/4
  do2 re4 | mi2 do4 | re2 si4 | do2 r4 | \break
  \override Score.Clef.break-visibility = ##(#f #f #f)
  sol'2 sol4 | la2 fa4 | sol2 fa4 | mi2 r4 |
}
\score {
  \new PianoStaff <<
    \new Staff = "mel" <<
      \clef "treble" 
      \new Voice = "mel"  { \porteeA }
      \new Lyrics  { \lyricsto "mel" \text }
    >>
    \new Staff = "mel" <<
      \clef "bass" 
      \new Voice = "mel"  { \porteeB }
    >>
  >>
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
    line-width = #120
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(Pierre de Corbeil, Conduit de l’âne.)


La grande affaire, pour les théoriciens, est bientôt de classer ceux-ci et d’en établir la nomenclature. Ici, comme en toutes les directions de la littérature ou des arts, la théorie est postérieure à la pratique. Elle ne peut résulter que de l’observation des faits acquis par l’esprit d’initiative des compositeurs, que par une tendance continue elle semble cependant sans cesse s’efforcer d’enrayer. S’il est vrai que parfois un auteur