petit appareil, vendu dans les bazars, est une réduction des jeux de carillon dont la disposition est analogue à celle du claquebois, ou xylophone, quelquefois appelé h. de bois. || 3. Jouet répandu en Allemagne sous le nom d’H. de bouche (Mundharmonica), composé d’une série d’anches libres métalliques logées dans une petite boîte de fer-blanc rectangulaire, qui est percée sur l’un de ses côtés d’une rangée de trous correspondant aux anches ; on le joue à la manière de la flûte de Pan, ou Syrinx, en promenant cette rangée de trous devant la bouche. || 4. Jeu d’orgue, de la facture allemande, de 16 pieds, en bois, placé au pédalier et dont le timbre est apparenté à celui du Salicional.
Harmonie, n. f. 1. Art et doctrine de la formation et de l’enchaînement des accords. Inconnue du monde antique, l’H. a pris naissance dans la France septentrionale et l’Angleterre à l’époque de la floraison du chant grégorien, auquel elle servit d’abord d’ornement. Ses premières manifestations, connues sous le nom d’organum, décrites au ixe s. par Hucbald, moine de Saint-Amand, consistaient en successions d’octaves et de quintes, qui étaient un simple renforcement des premiers sons harmoniques. La « voix organale » les mélangeait au puissant unisson du chœur où ils se perdaient dans la sonorité du « grand jeu » les redoublements semblables des jeux de mixture et de fourniture de l’orgue. Ces réalisations en quelque sorte instinctives d’effets dictés par la nature conduisirent les musiciens du moyen âge à faire l’essai d’autres intervalles, qu’ils employèrent tantôt par séries uniformes, comme les suites de tierces ou de sixtes du gymel britannique, et tantôt en les faisant alterner d’après des formules que l’on cherchait à régulariser.
Il est difficile de jalonner
par des dates et des faits précis ce
long travail historique. Vers 1185,
Girald de Cambrie signale l’usage du
chant en H., à plusieurs voix, chez
les habitants du nord de l’Angleterre
et quelques témoignages plus
anciens mentionnent entre autres
l’exécution de chants semblables dans
un cortège accompagnant Thomas
Becket, en 1159. Mais ces récits ne
laissent pas deviner le genre de ces
H. L’usage du chrout, ou vièle primitive
dont la table sans chevalet
ne permettait pas à l’archet d’attaquer
les cordes séparément, avait pu
contribuer à accoutumer l’oreille des
Bretons à la simultanéité de deux
ou plusieurs sons, de même que l’introduction
dans les églises des premières
orgues à soufflets, sans servir
à l’accompagnement des voix, pouvait
mettre les chanteurs sur le chemin
des associations d’intervalles. Aux
xiie et xiiie s., maître Léonin et ses
successeurs au chœur de Notre-Dame
de Paris, maître Pérotin et Robert de
Sabilon, cultivent déjà en véritables
artistes l’organum renouvelé et le
déchant, qui est la superposition de
deux ou de trois mélodies, indépendantes
l’une de l’autre, mais réunies
par la coïncidence des accords.
La
grande affaire, pour les
théoriciens, est bientôt de
classer ceux-ci et d’en
établir la nomenclature.
Ici, comme en toutes les
directions de la littérature
ou des arts, la théorie
est postérieure à la pratique. Elle
ne peut résulter que de l’observation
des faits acquis par l’esprit d’initiative
des compositeurs, que par une
tendance continue elle semble cependant
sans cesse s’efforcer d’enrayer.
S’il est vrai que parfois un auteur