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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/216

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sont réunis tous les types de tuyaux, à bouche et à anche, coniques et cylindriques, d’autre part, l’harmonium et les I. similaires à anches sans tuyaux, y compris l’accordéon.

iii et iv. — Les I. généralement réunis sous l’appellation commune d’I. de percussion, forment les classes i et ii de Mahillon, la classe iii de Gevaert, et se divisent en 2 genres : les I. à membranes, A) à sons déterminés ; division uniquement formée par les timbales ; B) à sons indéterminés, division renfermant les différents modèles de tambour, avec la grosse caisse, le tambour de basque et le tambourin ; et les I. autophones, littér., qui résonnent d’eux-mêmes : classe très nombreuse, où se réunissent toutes les dimensions de cloches et de barres ou lames métalliques percutées, y compris les carillons polyphones à clavier ou à tambour des monuments publics, et les jeux de timbres ou de lames désignés par les noms de carillon, glockenspiel, célesta ou harmonica ; puis l’enclume, le triangle, les crotales et le sistre antiques ; les I. à percussion en bois, le claquebois ou xylophone, les castagnettes ; enfin, chez les peuples de l’Extrême-Orient, les jeux de pierres sonores qui suppléent les jeux de cloches. L’orchestre moderne utilise, selon le style et l’intention dramatique ou descriptive de la composition, les I. de percussion. Chez toutes les nations, le tambour est, avec ou sans l’assistance du clairon ou du fifre, l’I. militaire par excellence.

L’industrie de la fabrication des I. de tous genres a pris, dans les temps modernes, une extension qui ne s’est pas révélée seulement par le nombre croissant des exemplaires mis dans le commerce, mais par la variété des modèles à la création desquels s’ingénient constamment les facteurs et pour lesquels ils imaginent des noms nouveaux. La nomenclature musicale s’en trouverait surchargée, si le plus grand nombre de ces vocables ne s’appliquait à des agents sonores d’une vitalité éphémère et dont l’existence, à un moment donné, n’est constatée, peu d’années après, que par celle d’un brevet d’invention parfois même non exploité. L’Organographie de Pontécoulant (1861) et les livres de C. Pierre sur la facture (1893 et s.) sont précieux pour se rendre compte de ces divers essais.

Les I. enregistreurs sont des appareils servant à recueillir et à noter mécaniquement les sons musicaux. Les premiers essais d’instruments de ce genre avaient pour but de fixer les improvisations d’un maître, au fur et à mesure de leur exécution. Un ministre anglais, John Creed, imagina en 1747 une machine dont la description parut à cette date dans les Transactions philosophiques de Londres. Sur cet exemple et à l’instigation du mathématicien Euler, deux Allemands, Hohlfeld et Muger, s’occupèrent simultanément, mais séparément, vers 1750, d’un instrument analogue, dont chacun revendiqua la priorité et qui reposait également sur un système de cylindres déroulant automatiquement, sous les touches d’un clavecin, une bande de papier sans fin, impressionnée par des pointes de crayons ou par des poinçons, selon la pression exercée sur le clavier par les doigts de l’exécutant. C’est sur le même principe que furent à maintes reprises renouvelées les mêmes tentatives, depuis le mélographe de Pape (1824), celui d’Eisenmenger (1836), le pianographe de Guérin (1844) jusqu’aux enregistreurs de Rivoire (1895) et de Dogilbert (1913) et à l’automusicographe d’Angelo Barbieri. Le problème a été résolu dans une certaine mesure dans la construction de quelques pianos mécaniques destinés à reproduire automatiquement l’exécution d’un morceau ; le jeu du virtuose impressionne directement ou par l’intermédiaire d’un courant électrique, la feuille de carton que déroule un système de cylindres ; les marques obtenues servent de modèle à l’établissement des rouleaux perforés qui seront édités pour l’usage de telle ou telle sorte d’instrument. (Voy. Instruments mécaniques.) D’autre part, le désir de donner une base rigoureusement scientifique aux recherches musicales, faisait apercevoir l’utilité d’instruments spéciaux d’une parfaite précision. Dès que le permirent ses progrès, la photographie vint en aide à l’étude des vibrations ; elle sert aujourd’hui sous la forme de cinématographie à l’observation des qualités et des défauts de la voix. L’invention géniale du phonographe (1880) permit de recueillir le tracé graphique de séries de sons successifs ou simultanés ; le secours qu’il prête notamment à l’ethnographie musicale est inestimable. La notation du rythme, séparé de l’intonation mélodique, a été le but poursuivi dans la construction du cymographe Baltzar et de l’enregistreur Rousselot, qui donne une base expérimentale aux leçons de phonétique professées par son auteur au Collège de France. (Voy. Phonographe, Phonétique, Photographie.)

Quelques I. de ce genre ont été combinés sur des bases électromagné-