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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/218

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de Widor (1893), celui de Parès (1897), spécial aux orchestres militaires ou civils d’instruments à vent, et celui de Rimsky-Korsakow (1910) entièrement établi sur des exemples tirés des compositions de ce maître, offrent un tableau complet des ressources modernes de l’I. et de l’usage qu’en savent faire les auteurs contemporains. (Voy. Orchestre.)

Instrumenter, v. t. Disposer une composition pour les instruments.

Instrumentiste, n. 2 g. Celui, celle qui joue d’un instrument. Se dit surtout par opposition aux chanteurs et pour distinguer, dans une exécution d’ensemble les membres du chœur de ceux de l’orchestre.

Intense, adj. Qual. d’un son qui vibre fortement. || Qual. d’un mode antique dont la finale est montée à la tierce.

Intensité, n. f. Volume du son. Qualité plus ou moins forte du son émis ou perçu. L’I. du son est proportionnelle au carré de l’amplitude des vibrations qui le produisent. La gradation de l’énergie dans l’attaque du son détermine l’amplitude et produit les nuances dynamiques dont l’emploi raisonné concourt à l’expression et à la beauté de l’exécution musicale.

Interférence, n. f. Entre-croisement des ondes sonores à l’aller et au retour ; il y a I. lorsqu’il s’agit de 2 sons identiques qui s’annulent. Il y a battement lorsque 2 sons se trouvent très rapprochés l’un de l’autre, sans être absolument identiques. On expérimente le phénomène de l’I. en plaçant l’un à côté de l’autre sur le même sommier 2 tuyaux d’orgue semblables et accordés exactement à l’unisson ; chacun d’eux donne séparément un son net et égal ; si l’on fait arriver le vent dans les 2 tuyaux à la fois, leur sonorité s’annule et l’on ne perçoit plus qu’un souffle insonore.

Interligne, n. m. Espace compris entre 2 lignes de la portée. Il y a 3 interlignes dans la portée de chant grégorien, 4 dans la portée musicale usuelle de cinq lignes. On les compte de bas en haut.

Interlude, n. m. Petite pièce instrumentale jouée entre deux morceaux plus considérables. Dans la musique d’orgue, petit morceau exécuté entre les strophes ou les versets d’une hymne ou d’un psaume.

Intermède, n. m. Petite pièce de théâtre introduite entre deux actes de la pièce principale. L’usage en était établi dans les spectacles de cour, à la fin du xvie s. Six I. en musique s’entremêlaient aux scènes de la comédie jouée à Florence en 1589 pour les noces de Ferdinand de Médicis et Christine de Lorraine ; chacun comprenait plusieurs madrigaux accompagnés par divers instruments ; ils avaient pour auteurs Malvezzi et Marenzio et furent publiés en 1591. C’est sous la forme et le titre d’I. que furent composés les premiers opéras-bouffes italiens et que quelques-uns des plus célèbres d’entre eux, notamment la Serva Padrona, de Pergolèse, furent représentés à Paris (1729 et 1752). Le Devin du village, de J.-J. Rousseau (1752), fut intitulé I. Encore en 1779, L’Italiana a Londra, de Cimarosa, reçoit le titre de « I. à cinq voix ». On donne ce titre aujourd’hui à des scènes d’opéra ou de ballet faisant corps avec l’ouvrage principal, mais y apportant un élément accessoire, qui suspend ou ralentit l’action.

Intermédiaire, adj. qual. Les parties d’une composition harmonique qui sont situées entre le dessus et la basse.

Interprétation, n. f. Exécution d’une œuvre musicale. Ce vocable exprime particulièrement le rôle assumé par un chanteur, un instrumentiste ou un chef d’orchestre, qui entreprennent de faire connaître une œuvre par l’audition et qui se trouvent en quelque sorte chargés de la traduire ou de l’expliquer, lorsqu’ils réalisent par les sons la pensée écrite du compositeur.

Interprète, n. 2 g. Celui, celle, qui exécute la musique.

Interpréter, v. Action d’exécuter une œuvre musicale.

Intervalle, n. m. Distance d’un son à un autre. Les I. se dénomment d’après le rang qu’ils occupent en montant du grave à l’aigu à partir de la tonique. Ils sont toujours tenus pour ascendants, à moins que le contraire ne soit spécifié. On les dit mélodiques lorsque les deux sons dont ils se composent sont entendus successivement, harmoniques lorsqu’ils résonnent simultanément. On appelle I. simples ceux qui sont contenus dans l’octave, composés ou redoublés, ceux qui répètent un I. simple à la distance d’une ou plusieurs octaves. Les I. simples sont la seconde, la tierce, la quarte, la quinte, la sixte, la septième et l’octave ; les I. composés sont la neuvième (redoublement de la seconde), la dixième (redoublement de la tierce), etc. Un I. est diatonique lorsqu’il est formé de 2 notes appartenant à une même gamme diato-