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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/227

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Layette, n. f. Petit fiche de bois servant à fermer les trous du bourdon dans la cornemuse et la musette.

Leçon, n. f. * Instruction donnée en particulier par le maître à un élève. || Division d’un ouvrage pédagogique. || Dans la liturgie catholique, péricope de la Bible ou d’un livre ecclésiastique, prescrite dans les divers offices. Les L. brèves sont celles des petites heures ; les grandes sont celles des matines ; elles sont chantées, les unes et les autres, sur des récitatifs spéciaux. Les Lamentations de Jérémie, qui servent aux L. des trois derniers jours de la semaine sainte, ont un chant particulier (voy. Lamentation) ; en beaucoup d’églises, il en est de même pour la prophétie d’Isaïe qu’on dit aux matines de Noël. Les unes et les autres, ainsi que celles du livre de Job dans l’office des morts, ont été souvent mises en polyphonie par les anciens compositeurs des xve-xvie s. (Voy. Lesson.)

Lecture musicale, n. f. Perception visuelle par des sons exprimés sur le papier par les signes graphiques de la notation. Tout amateur de musique qui borne ses jouissances et ses connaissances musicales à celles de l’audition, est proprement un illettré. Le véritable musicien, par une association immédiate entre l’image visuelle et l’image auditive, entend intérieurement l’œuvre qu’il lit et peut, même sans l’interpréter par la voix ou par le jeu d’un instrument, en saisir la signification totale par le langage musical intérieur. C’est ainsi que le compositeur note, relit et corrige son œuvre et que le praticien, le théoricien, ou l’historien, peuvent l’étudier, la connaître et l’admirer, sans que le secours effectif de l’organe de l’ouïe soit absolument nécessaire à l’effort de leur intelligence. La L. à vue, ou à première vue, ital. a prima vista, dite souvent déchiffrage, est l’exécution d’un morceau effectuée simultanément avec sa L. Des épreuves spéciales de L. à vue sont imposées, dans les écoles et conservatoires de musique, aux élèves chanteurs et instrumentistes, pour lesquels l’acquisition d’un degré au moins moyen d’habileté dans le déchiffrage est chose indispensable.

Legato, adj. ital., = lié. Indication fréquemment employée pour la manière d’exécuter un morceau ou un passage.

Léger, adj. 2 g. Se dit d’une voix souple et agile, d’un jeu délicat et brillant, d’une musique enjouée, où le compositeur s’abstient des formes sérieuses ou recherchées. On appelle, au théâtre, chanteuse légère, celle qui est chargée des rôles de demi-caractère et dont la voix excelle à interpréter les morceaux vifs ou ornés.

Leggiero, adj. ital., = léger.

Leit-motiv, n. m. all., plur. leit-motive, littér. motif conducteur. Nom donné par Richard Wagner et adopté d’après lui pour des thèmes ou fragments mélodiques ou harmoniques construits spécialement en vue de caractériser les personnages, les objets ou les situations d’une action dramatique et dont le retour et les combinaisons accompagnent, commentent et dirigent les péripéties du drame et le développement de la musique. Quelques musiciens, avant Wagner, avaient pressenti l’usage du motif conducteur et ses ressources pour l’expression ; Grétry a rappelé neuf fois dans la partition de Richard Cœur de Lion (1785) le thème de la romance Une fièvre brûlante et a, dans ses Essais sur la Musique, souligné l’intention qu’il y avait attachée ; la ritournelle en musette qui personnifie la sage Jeannette dans le quatuor de Joconde, de Nicolo (1814), reparaît au dernier morceau de l’opéra, lorsque s’apprête le couronnement de la rosière ; Berlioz, dans la Symphonie fantastique (1828) a personnifié « la bien-aimée » par une mélodie qui reparaît de morceau en morceau ; à l’acte i des Troyens à Carthage (1865), il place dans le duo de Didon et Anna un pressentiment mélodique de la Marche troyenne qui annonce la prochaine arrivée d’Énée. Cette anticipation d’un motif essentiel se trouvait déjà dans Le Prophète, de Meyerbeer (1849), mais ces exemples fugitifs n’enlèvent rien à la réalité de l’invention de Wagner, qui a le premier fait du L.-M. un usage suivi et, dans ses derniers grands ouvrages, systématique. Les livres qui ont été publiés pour servir de guides dans l’audition ou la lecture de ses partitions dressent pour chacune d’elles le catalogue noté et numéroté des L.-M. qu’elle contient ou plutôt, qui en forment le fond, car leurs retours, incessamment amenés par le déroulement ou les allusions du texte poétique, constituent presque sans mélange, et du moins sans interruption, le tissu orchestral, si riche et si coloré, sur lequel repose la déclamation chantée. Le nombre des L.-M. est de 120 pour la tétralogie des Niebelungen, de 36 seulement pour Parsifal. Ils sont en général d’une extrême brièveté qui