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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/32

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Aspiration, n. f. Sorte d’appoggiature, figurée chez Couperin (1717) et chez Marpurg (1750) par un accent aigu, qui a pour effet de détacher la note préparée par l’appoggiature.

Aspirer, v. tr. Attirer l’air dans les poumons.

Assai, adv. ital. de quantité, = très, beaucoup. On le joint à une indication de mouvement ou de nuance pour en accroître l’effet : « allegro assai » = très gai.

Association. Voy. Société.

Assoluto, adj. ital. 2 g., = absolu. Se disait dans l’ancien opéra ital. pour qualifier les premiers rôles : prima donna assoluta = première chanteuse en titre d’emploi.

Assourdir, v. tr. Produire par un bruit intense une impression violente sur l’organe de l’ouïe et parfois une surdité passagère. Étouffer la sonorité d’un instrument par un moyen artificiel, voile, sourdine, etc.

A tempo, loc. ital., littér. « au mouvement », marquant le retour à l’allure normale d’un morceau, après un passage ralenti ou exécuté a piacere.

Atonal, adj. Néol. proposé pour décrire la construction mélodique et harmonique d’œuvres contemporaines et spécialement de celles du compositeur viennois A. Schœnberg, dans lesquelles la multiplicité des modulations et la superposition de tonalités différentes détruit ou entrave la notion du mode et du ton.

Attacca, impératif du v. tr. ital. attaccare = attacher. Cette locution, placée à la fin d’un morceau, marque son enchaînement avec le suivant.

Attacco, n. m. ital. Très court sujet de fugue ou motif traité en imitation serrée dans un développement contrepointique.

Attaque, n. f. Manière d’émettre les sons de la voix ou de mettre en branle les cordes ou les touches d’un instrument.

Attaquer, v. tr. Commencer l’exécution d’un morceau.

Attractif, adj. 2 g. qui a la propriété d’attirer. On appelle notes attractives celles qui tendent à se joindre, à se résoudre l’une dans l’autre. Dans la gamme diatonique, le 4e degré, qui tend à se résoudre en descendant sur le 3e, et le 7e degré qui tend à se résoudre en montant sur l’octave de la tonique, sont dits notes attractives.

Aubade, n. f. Petit concert donné vers l’aube du jour sous les fenêtres d’une personne que l’on veut honorer ou fêter. Les A. étaient autrefois fréquentes et souvent officielles. Les tambours des régiments tenant garnison à Versailles ou à Paris donnaient, depuis le règne de Louis xiv, une A. au souverain, le matin du 1er janvier. Cette coutume s’est continuée jusqu’au second empire. Elle était imitée en province par les tambours et trompettes des villes, qui donnaient des A. aux officiers municipaux à l’occasion de leur élection. La Basoche de Paris se rendait en corps, une fois l’an, avec un petit orchestre de trompettes, hautbois, bassons et timbales, sous les fenêtres du premier président au Parlement et des présidents à mortier. En souvenir de ces cérémonies et des concerts qui en étendaient l’usage à la vie privée, le titre d’A. a été donné, de nos jours, à des morceaux de caractères approprié. Ed. Lalo a composé vers 1855 une A. pour 5 instruments à vent et 5 instruments à cordes. C’est par une A. (en esp. Alborada) que débute le brillant Caprice espagnol pour orchestre, de Rimsky Korsakow (1887).

Audible, adj. Que l’on peut entendre.

Auditeur, n. m. Celui qui écoute un concert, une leçon, etc.

Auditif, adj. Qui appartient à l’ouïe. (Voy. Appareil auditif.)

Audition, n. f. 1. Action d’entendre. Entendre est la fonction de l’organe de l’ouïe, écouter est un acte de la volonté. L’A. « donne une signification à la fois intellectuelle et sensuelle aux phénomènes sonores ». Il appartient à l’être intelligent de la faire concourir à la vie de son esprit, par l’usage réfléchi qu’il en sait faire. (Voy. Appareil auditif, Oreille.) || L’A. colorée est un phénomène qualifié de « perversion psycho-sensorielle » ou d’ « association morbide », qui consiste à associer aux sensations auditives des sensations visuelles imaginaires. On l’observe, dit P. Bonnier, chez des individus « déséquilibrés dans le champ de la sensorialité consciente et doués d’une grande puissance d’analogie ». || 2. Exécution d’une œuvre musicale, en dehors du théâtre. La mention « première audition », sur un programme de concert, signifie « première exécution ». Les exercices d’élèves, dans les institutions et cours privés, sont souvent annoncés sous ce titre.

Auditoire, n. m. Réunion de personnes qui entendent un concert.