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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/34

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d’abord appliqué à des chansons bachiques insérées dans un recueil qui parut à Caen, en 1615. Mais cette application resta exceptionnelle, et, en 1716, on retrouve le mot servant de titre à quelques pièces de clavecin de Fr. Couperin. Vers 1800, Steibelt publia à Paris un cahier de 12 B. pour le piano avec accompagnement de tambourin (tambour de basque) : ce genre de danse et de musique eut une certaine vogue dans les salons, à l’époque du Directoire. Des B. furent introduites dans quelques ballets et opéras. Celle d’Achille à Scyros, de Cherubini (1804), fut imitée par Spontini dans un morceau ajouté aux Danaïdes, de Salieri (1817). La plus célèbre de toutes fut celle que Wagner écrivit pour les représentations de Tannhäuser à Paris (1861). Le ballet de Maurice Ravel, Daphnis et Chloé, se termine par une étincelante B. Aucune tradition de forme ne limite, dans les pièces qui portent ce titre, l’invention du compositeur, qui vise à réaliser, par l’animation des rythmes et la richesse du coloris, la description musicale des scènes évoquées.

Bacchiaque. Voy. Pied.

Bachique, adj. 2 g. Qui a rapport au culte de Bacchus. C’est le qualificatif ordinaire des chansons et airs à boire.

Bagatelle, n. f. Composition légère et de peu d’étendue. Beethoven a donné ce titre à ses pièces de piano, op. 33, 119 et 126.

Bag-pipe. Variété de cornemuse en usage dans les Îles Britanniques. (Voy. Cornemuse et Hornpipe.)

Bague, n. f. Anneau de plomb soudé autour d’un tuyau d’orgue, pour maintenir en leur place l’extrémité supérieure du pied et la base du tuyau.

Baguette, n. f. Petit bâton terminé en boule ou en olive à l’une de ses extrémités et servant à battre le tambour, le tambourin provençal ou les timbales. Les B. du tambour se font en bois, celles des timbales, en baleine avec une tête de bois recouverte de peau ou d’éponge. || On donne parfois ce nom au bâton dont se sert le chef d’orchestre pour diriger l’exécution. || Partie de l’archet. Long bâton mince et flexible qui porte la mèche de crins.

Baisser, v. tr. Diminuer le volume de la voix. || Descendre l’intonation ou l’accord d’un instrument au-dessous du ton fixé.

Bal, n. m. Nom donné dans les provinces de l’Ouest, Angoumois, Saintonge, Aunis, à des airs populaires de musique de danse, en mouvement vif et mesure binaire.

Balalaïka, n. f. Sorte de guitare à dos plat, de forme triangulaire, à long manche et à trois cordes, populaire en Russie où elle sert à l’accompagnement des chants et des danses des Cosaques et des paysans.
Balalaïka.

Balancement, n. m. Agrément exprimé dans la notation, chez L’Affilard, par un trait ondulé, chez Marpurg, par une série de points placés au-dessus de la note et surmontés d’un signe de liaison. Dans les deux cas, le B. s’exécutait comme un trémolo de peu de durée.

Ballabile, n. m. ital., de ballare = danser. Pièce de musique de danse, sans forme spéciale. Meyerbeer a donné ce nom à trois airs de ballet de Robert le Diable (1831) et à celui qui ouvre le 5e acte des Huguenots (1836).

Ballade, n. f. tiré de l’ancien v. n. baller = danser. À l’origine, chanson à danser, très simple, répandue depuis l’époque des troubadours et caractérisée par la présence d’un refrain, vraisemblablement chanté en chœur. La ballata italienne de la Renaissance et les ballads et roundelays mentionnés en Angleterre dès 1326 étaient sans nul doute importés de France. En 1350, on enseignait aux enfants de la Sainte-Chapelle, pour le service du roi, des B. et motets. Les œuvres de Guillaume de Machaut (xive s.) contiennent environ 80 B. et « chansons baladées », avec refrains, notées. À peu près abandonné en France ou détourné de son sens musical, le titre de B. s’est conservé dans la langue anglaise comme équivalent du mot chanson, dans toutes ses acceptions ; il désigne principalement de petites pièces populaires, susceptibles de recevoir indéfiniment de nouveaux couplets, et desquelles on forme de petits ouvrages scéniques, les ballad-operas, analogues à notre ancien opéra-comique en vaudevilles. Le répertoire ancien de la B. anglaise comprenait de charmantes mélodies ; aujourd’hui décrié, le nom ne s’applique plus qu’à des productions de bas étage. Au contraire, en Allemagne