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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/348

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2. Pièce de théâtre sur un sujet pastoral. Sur 53 pièces en musique représentées à Venise de 1571 à 1605, 27 environ étaient des pastorales, et l’élément pastoral était introduit dans presque toutes les autres. C’est aussi le titre d’une petite pièce, espèce de divertissement, qui peut être regardé comme « la première comédie française en musique », intitulée Le Triomphe de l’Amour sur des bergers et bergères, paroles de Ch. de Beys, et musique de Michel de la Guerre, organiste de la Sainte Chapelle, livret publié en 1654, ouvrage représenté devant le roi le 26 mars 1657. C’est le titre du second ouvrage de Cambert, Les Peines et les Plaisirs de l’Amour (1671) et du premier ouvrage de Lulli joué à l’Opéra, Les Festes de l’Amour et de Bacchus (1672). Son dernier ouvrage, Acis et Galathée (1686) est intitulé « pastorale héroïque ». C’est le titre donné à Issé, de Destouches (1697), à Endymion, de Colin de Blamont (1731), à Titon et l’Aurore, de Mondonville (1753). L’opéra de Mondonville, Daphnis et Alcimadure (1754), est intitulé « pastorale languedocienne ». En dehors des œuvres entièrement composées dans le genre de la P., et qui en portent le titre, Lulli a introduit des scènes pastorales dans presque tous ses opéras.

Pastourelle, n. f. 1. Au moyen âge, chanson sur un sujet de bergerie d’un caractère musical léger et gracieux, ordinairement syllabique, et d’un caractère poétique ordinairement libertin. 2. Dans le chant liturgique, sorte de petit drame sacré introduit dans l’office de la Nativité et qui consistait à entremêler le psaume Deus regnavit de couplets sur le texte Pastores dicite. Cet usage a été aboli. 3. Dans la musique de danse, la figure de la contredanse, mesurée à 6/8 et passée au quadrille, dont elle forme la quatrième figure.

Patte, n. f. Ancien terme pour désigner la partie amincie qui termine le pavillon de certains instruments ou corps sonore : la P. du hautbois, la P. de la cloche.

Patte à régler, n. f. Petit instrument de métal, analogue à la réunion de quatre ou de cinq becs de plume, servant à tracer d’un seul coup sur le papier les quatre ou les cinq lignes de la portée, grégorienne ou moderne.

Pattée, n. f. Nom ancien de la portée.

Pause, n. f. Signe de silence dans la notation. À l’origine de la notation proportionnelle dans la 1re moitié du xiiie siècle, les noms de pausa et pausula étaient donnés à toutes les valeurs de silences. Ces valeurs étaient représentées par des traits verticaux occupant un, deux trois ou les quatre interlignes de la portée et représentant respectivement la durée d’une brève, une longue, une longue oblique (de double durée) et la pause finale. De nos jours, la pause équivaut à une mesure et la demi-pause à une blanche, dans la mesure à 4/4 et mesures plus importantes. (Voy. Silences.)

Pauser, v. intr. Compter des pauses, dans une partie vocale ou instrumentale, en attendant la rentrée de cette partie.

Pavane, n. f. Danse ancienne noble et majestueuse, de rythme binaire, à laquelle les Français avaient aussi donné le nom de « Grand bal ». Elle fut en grande faveur depuis 1530 environ jusqu’à la minorité de Louis xiv, qui lui préféra la courante. Les uns la font venir d’Espagne, d’autres de Padoue. Il existe une Padouenne dans le livre de J. d’Estrée. Sa véritable étymologie pourrait bien venir de ce que le cavalier et la dame « donnaient la reproduction de la roue des paons… », Thoinot Arbeau (1589) dit que la pavane, qui se dansait (dans un bal) avant la basse danse, « n’est pas si fréquentée que par le passé », mais pas « abolie » du tout. « Nos joueurs d’instruments la sonnent quand on meyne espouser en face de la saincte Eglise une fille de bonne maison et quand ils conduisent les prebstres, le batonnier et les confrères de quelque notable confrairie. » Le battement du tambourin pour la pavane est binaire et uniforme :


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« Elle sert aux rois, princes et seigneurs graves pour se montrer en quelque jour de festin solennel avec leurs grands manteaux et robes de parade… Et sont lesdites pavanes jouées par hautbois et saquebouttes qui l’appellent le grand bal et la font durer jusques à ce que ceulx qui dansent ayent circuit deux ou trois tours la salle… ». Thoinot Arbeau cite comme d’importation récente la « pavane d’Espagne », qui se danse découpée avec diversité de gestes et qui ressemble à la danse des Canaries. Dans les livres de Danceries de Claude Gervaise et d’Étienne du Tertre (vers 1550), les pavanes sont souvent accompagnées d’une gaillarde qui leur fait suite. La pavane d’Angleterre, du 6e livre de Gervaise :