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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/359

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y substituer les autres clefs restées usuelles. Pour remplacer la clef d’ut et surtout pour rendre plus claire la disposition harmonique des parties et celle d’une mélodie centrale essentielle, quelques pianistes romantiques commencèrent vers 1830 d’écrire en certains cas quelques mesures sur trois portées : Liszt, Schumann, Henselt. De nos jours, l’écriture de la musique de piano sur trois portées est de plus en plus fréquente, tant pour distinguer le mouvement des parties, faire ressortir un thème, que pour éviter les lignes supplémentaires à la clef de fa, et faciliter la lecture des passages qui exigent un croisement de mains.
Exemples de disposition sur trois portées, dans les Goyescas, de Granados (1912), nos 2 et 4. — Sonate, de d’Indy, op. 63 (1907). (Voy. page 351.)
Sur quatre portées, Prélude de Rachmaninoff. (Voy. page 352.)

Piano mécanique. Le premier modèle en fut inventé et construit à Paris par Debain, vers 1850. Son Système consistait à ajouter à un piano droit une seconde série de marteaux mis en action par une série de leviers. D’autres pianos mécaniques ont été construits d’après des principes analogues. Le modèle appelé simplement « piano à manivelle » est très répandu en Italie et en Angleterre. Un grand nombre de systèmes différents ont été produits depuis la fin du xixe s. et se disputent la clientèle des amateurs non musiciens, des cafés, etc. ; le pianola, breveté en 1898, fonctionne par un mécanisme à air comprimé. Il consiste en un appareil adapté au clavier d’un piano ordinaire et mû par un système de pédales, qui actionne le déroulement ou le déploiement de papiers perforés, contenant la notation du morceau à exécuter. Chaque perforation détermine le mouvement d’une simili-touche qui frappe la touche voulue du clavier de piano, et se substitue aux doigts de l’exécutant. Deux manivelles sont combinées pour régler le degré de vitesse de ce martelage. Divers perfectionnements essayés par les fabricants visent à procurer des nuances de mouvement et d’intensité. Le système appelé métrostyle consiste en un tracé sinueux que porte dans toute sa longueur le rouleau de papier perforé et qui guide une aiguille modératrice.

Pianoter, v. intr. Jouer du piano d’une manière enfantine ou par trop incompétente.

Pianoteur, euse, n. Celui ou celle dont le jeu du piano est enfantin ou incompétent.

Pianto, n. italien signifiant plainte (voy. ce mot).

Piauler, v. intr. Se dit du petit poulet qui crie. Se dit, dans l’orgue, des tuyaux à bouche qui, ne recevant pas convenablement le courant d’air, font entendre une sorte de sifflement avant de résonner.

Pibroch. Mélodie instrumentale d’origine irlandaise, très souvent de transmission traditionnelle parmi les joueurs d’instruments populaires des Îles Britanniques. (Voy. Horn-pipe.)

Picarde. Voy. Tierce.

Piccolo. Voy. Flûte (petite).

Pièce, n. f. Terme général pour désigner toute composition musicale quelconque : P. de théâtre, P. de chant, P. d’orgue, etc. : collection ou recueil de P.

Pied, n. m. 1. Ancienne mesure de longueur, valant 0 m. 324, qui s’est conservée dans la facture d’orgue, pour désigner certains jeux d’après les dimensions de leurs tuyaux les plus graves. Le son le plus grave des grandes orgues et de tout le système musical est l’ut0 (ut-1 de G. Lyon) sonnant par conséquent une octave plus bas que l’ut le plus grave du piano, et deux octaves au-dessous de la note écrite, rendu par un tuyau ouvert de 32 pieds de 32 cm. 4, ou 10 m. 368. En montant à l’aigu, on a les jeux de 16 et huit pieds, * ces derniers sonnant au diapason de la note écrite ; les jeux de deux, quatre, un pied, et même 1/2 pied, sonnant respectivement une octave au-dessus les uns des autres pour une même note écrite. On a aussi construit tout à fait exceptionnellement, des jeux de 64 pieds (voy. Orgue), une octave plus bas que le 32 pieds. Les mutations sonnant la quinte s’expriment en tiers de pied : la plus usitée est le petit nasard, de 2 pieds 2/3, le gros nasard étant de 5 pieds 1/3, et même de grands instruments ayant, à la pédale, une grosse quinte de 10 2/3. Les mutations qui sonnent la tierce ont pour mesure le cinquième de pied : on a ainsi les tierces de 6 pieds 2/5, 4 p. 1/5, 1 p. 3/5. Celles, fort rares, qui sonnent la septième, sont basées sur le septième de pied : on a ainsi des septièmes de 4 pieds 4/7, 2 pieds 2/7, 1 pied 1/7. — Dans la facture d’orgue, le mot pied est aussi employé pour désigner la base des tuyaux parlants, souvent formée d’une autre matière que la partie résonnante. || 2. Unité rythmique de la métrique ancienne ou moderne, formée elle-même de combinaisons de temps brefs et longs. Les genres