ques-uns de ses Chorals qui lui appartiennent bien :
Comme exemple de quintes consécutives dans une œuvre moderne, Laloy a cité les accords de début de Pelléas et Mélisande, où la seconde mesure amène un mouvement parallèle de quinte entre les deux parties extrêmes, ré-la, ut-sol. Le premier accord est une préparation au second ; privé de tierce, il laisse la tonalité en suspens, et le second accord la fixe. Laloy voit dans cette suspension un souvenir des anciennes traditions médiévales :
Il y a un autre passage du même ouvrage plus caractéristique pour l’emploi des quintes consécutives : six accords parfaits mineurs se succèdent dans la même position :
Le passage a une intention expressive, celle de représenter le souterrain où dort une eau noire et nauséabonde. « S’il y a incorrection… c’est par désir d’obtenir quelque chose qui sonne d’une façon particulière et inaccoutumée. » Finalement, on admet théoriquement les quintes consécutives : 1o quand elles sont séparées par une note de valeur quelconque, fût-ce une croche, ou un silence correspondant ; 2o quand elles sont séparées par une note de passage formant un autre intervalle ; 3o quand elles font partie d’un dessin rapide ; 4o quand le nombre des parties harmoniques est suffisant pour amortir leur dureté. Lenormand démontre que les quintes consécutives étaient employées dans la diaphonie ; qu’elles sont fournies comme 3e harmonique du son fondamental sur toute succession par degrés conjoints. On en trouve des exemples chez Beethoven, Rossini, avec séparation par un silence. L’école moderne les pratique dans un grand nombre de cas : quand elles se produisent à la basse par mouvement semblable et conjoint, les parties supérieures procédant par mouvement contraire ou oblique ; — quand elles se produisent à la basse, accompagnées par le mouvement semblable de toutes les parties ; — à vide, aux parties aiguës, ou avec la tierce : effet sonore au piano ; — dans les parties intermédiaires, selon divers cas. Toujours, pour servir un but déterminé. Voici une succession chromatique de quintes consécutives, employée trois fois par Boito dans Mefistofele, comme une sorte de leit-motiv de l’esprit du mal (voy. cet exemple ci-après.)
Lenormand dit que les quintes chromatiques sont d’un emploi facile : Il en cite une série d’Al. Georges. On en a fait également l’essai dans les accompagnements modernes de chant grégorien. Voy. un exemple de quintes à la basse, page 379, 1re colonne.
|| La quinte diminuée, formée de
deux tons et deux demi-tons, est
appelée fausse quinte. Elle se rencontre
sur le 7e degré de la gamme
diatonique majeure, si-fa et se résout
sur la tierce majeure, par l’ascension
du si à l’ut, et la descente du fa au
mi. La quinte normale, formée de trois
tons et un demi-ton, est dite quinte
juste. Elle se chiffre par le rapport 3/2.