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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/416

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placées sur a-b nécessitaient l’emploi du b rond (b mol). Dans l’H. durum, elles nécessitaient le b quadrum (b carré). Lorsqu’une mélodie dépassait l’étendue de l’hexacorde, on passait à l’H. suivant par le moyen de la mutation, ou muance, qui ramenait de nouveau les syllabes mi-fa sur le demi-ton. Il était devenu d’usage d’indiquer la désignation complète d’une note à la fois par la lettre alphabétique et par les syllabes qui pouvaient la désigner dans les divers muances : A la mi ré ; C sol ut fa ; F fa ut ; G sol ré ut, etc. L’expression « bémol » ou « bécarre » venant après la note n’indiquait pas que ce son était altéré, mais visait l’altération de la tierce : G (ou G sol ré ut ) signifiait mode de sol avec si . Le système de la S. par les muances et l’usage exclusif des hexacordes dans l’enseignement se maintinrent depuis le temps de Guido (xie s.) jusqu’au xvie s. En 1482, Ramis de Pareja, théoricien espagnol, osa le premier qualifier de « ridicule » une doctrine que Guido n’avait pas prétendu rendre à ce point obligatoire. Il s’en était servi, dit Ramis, seulement par occasion (et peut-être comme essai pédagogique), puisque dans tous les exemples notés de ses ouvrages, il se sert constamment des lettres de l’alphabet ; ce sont ses élèves qui, en se tenant attachés servilement aux syllabes de la S. ont fini par les rendre obligatoires. Ramis proposait d’autres syllabes, mais les syllabes importent peu, et beaucoup d’auteurs en imaginèrent des séries différentes. Ce qui est essentiel, c’est que Ramis (1482) proposait une série de huit syllabes, et par conséquent l’adoption de l’octave en remplacement de l’hexacorde : Psal-li-tur per vo-ces is-tas. Par le fait, Ramis est l’inventeur du si, sous un autre nom, en tant que 7e degré de la gamme diatonique complète d’une octave. L’abandon du système des hexacordes ne se fit pas sans luttes. De longues discussions s’élevèrent entre les savants. Le système des octaves ne fut définitivement adopté, en théorie tout au moins, qu’à l’époque de Zarlino (milieu du xvie s.). Quant au nom de si, donné à la 7e syllabe, son introduction est attribuée à différents musiciens, le compositeur flamand Hubert Waelrant, un autre flamant vivant à Munich, Anselme de Flandre, le Français Lemaire, et autres. Waelrant fut un de ceux qui proposèrent une série complète de syllabes pour les 8 notes, bo, ni, ma, lo, za, di, se, bo. Ces changements de noms, et ceux que l’on voit offrir encore de temps en temps, sont de purs enfantillages, aussi conventionnels que les syllabes guidoniennes, qui ont du moins le double mérite d’une longue tradition et d’une presque universalité d’emploi. La seule chose utile fut la transformation de la solmisation par les muances en hexacordes, qui devint le solfège moderne par octaves. En Allemagne, l’adoption de la 7e syllabe pour éviter les muances était achevée dans la 2e moitié du xviie s. D’autres syllabes, bo, ce, di, ga, lo, ma, ni, réunies sous le nom de bocedisation, avaient été proposées, au sujet desquelles les théoriciens n’étaient pas d’accord. Le petit Traité de Kraftius, publié à Copenhague en 1607 dit formellement que, « pour éviter la difficulté des muances, les maîtres de musique de ce temps ont ajouté aux 6 syllabes depuis longtemps en usage une 7e, qu’ils nomment tantôt si et tantôt bi ou be ». L’Allemand Burmeister fixait déjà à 7 le nombre des syllabes, appelant la dernière Se, dans son Traité de 1599, en disant que la 7e syllabe évitait aux enfants le labeur pénible des muances. Carissimi, dans son Ars cantandi imprimé en 1692 en allemand (l’original est perdu), donnait le tableau de la S. à titre de curiosité, le déclarant « aujourd’hui relégué parmi les cassements de tête inutile ». (Voy. Gamme, Hexacorde, Main et Muance.)

Sombrer, v. tr. Assombrir, en parlant de la voix : « voix sombrée ».

Sommier, n. m. 1. Partie de la caisse du piano et des instruments similaires où sont fichées les chevilles. || 2. Partie de la charpente ou empoutrerie d’un clocher à laquelle la cloche est suspendue. || 3. Partie de l’orgue qui reçoit l’air des souffles, et sur laquelle sont montés les tuyaux. Le sommier est la partie vitale de l’orgue. C’est une grande caisse de bois de chêne. Il reçoit, dans sa partie inférieure, appelée laye, le vent comprimé que lui envoient les soufflets et qu’il transmet, par les soupapes, aux tuyaux des différents jeux engagés dans sa table supérieure. Il y a plusieurs sommiers, lorsqu’un orgue a plus d’un clavier, et même deux ou trois sommiers pour les jeux d’un même clavier, lorsqu’on veut assurer une quantité ou une pression d’air d’une certaine importance.

Son, n. m. Le son est produit par les vibrations d’un corps dans un milieu élastique, où elles se propagent en ondes sonores. Les vibrations habituellement perçues par l’oreille de l’homme varient en nombre depuis