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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/443

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cercle fermé, , le temps imparfait, par un demi-cercle. (Voy. Notation proportionnelle, Perfection, Imperfection.)

Ten., abrév. de tenuto.

Ténèbres, n. m. plur. Nom donné à l’office qui se célèbre, dans la liturgie catholique, les mercredi, jeudi et vendredi saints, au soir, et qui était autrefois chanté pendant les ténèbres de la nuit. Cet office comporte le chant des lamentations de Jérémie. Il se termine chaque jour par le chant du Miserere. À la fin de chaque leçon, se place un répons. Les leçons à plusieurs voix, pour les lamentations, de Genêt et de Palestrina, les répons d’Ingegneri et de Victoria, le Miserere d’Allegri, comptent parmi les plus célèbres compositions expressives du xvie s.

Teneur, n. f. Dans le chant ecclésiastique, c’est le nom donné à la dominante du mode, ou note principale sur laquelle repose ou se tient la psalmodie. (Voy. Dominante et Mode.)

Teneure, n. f. Voy. Tenor, 1.

Tenir, v. tr. 1. Tenir un son = prolonger le son pendant toute la durée prescrite, sans interruption. || 2. Tenir l’orgue = jouer de l’orgue pendant un office ou un concert.

Ténor, n. lat. m. 1. Dans les premières compositions harmoniques ou contrepointiques, le ténor était la partie la plus grave, la base de l’harmonie et du rythme, au-dessus de laquelle se disposaient les autres voix, motet, triple, quadruple. Les ténors étaient donc, indépendamment de la nature des voix, des mélodies ou des fragments de mélodies choisis pour jouer le rôle de basse ou de partie fondamentale. C’est leur acception au xiiie et au xive s. À cette époque, les musiciens puisent leurs ténors à 2 sources, le chant liturgique, la chanson profane. Lorsqu’on choisissait un ténor profane, en langue vulgaire, son rythme était conservé. Lorsqu’on empruntait un ténor au chant liturgique, le déchanteur, n’ayant pas à se préoccuper d’un rythme absent, n’envisageait que la succession mélodique, dont il réglait la symétrie rythmique à sa guise, imposant au thème une forme modale (rythmique) qu’il ne connaissait pas. C’est ainsi que les contrepointistes s’accoutumèrent peu à peu au travail thématique. Le Cantus firmus était travaillé comme une matière inerte à laquelle l’ouvrier donne la forme et la vie. On voit dès le moyen âge les contre-pointistes se reprendre l’un à l’autre un même thème pour le traiter différemment. On a trouvé jusqu’à six traitements du ténor Eius, fragment du répons Stirps Jesse (attribué au roi Robert) dans le ms. de Montpellier. C’est par cette coutume devenue traditionnelle que l’on explique les traitements renouvelés de thèmes chez les maîtres des xve et xvie s. Les manuscrits ne portent généralement que le premier mot du texte du ténor choisi : Aptatur, ou Haec dies, etc. Cette absence de paroles, jointe à la notation en ligatures, a fait supposer une exécution instrumentale. C’est une hypothèse discutable. || 2. Voix d’homme élevée, placée au-dessus du baryton, et correspondant à peu près à celle du soprano chez les femmes et les enfants. Toutefois, la voix de ténor, par rapport aux autres voix d’homme, est plus élevée que ne l’est le soprano par rapport aux dessus. La voix de ténor aigu était autrefois qualifiée de haute-contre (voy. ce mot).

Ténorino, n. ital. dimin. de ténor. Désigne une voix de ténor agréable et claire, mais de peu de volume.

Ténoriser, v. intr. Chanter à la manière, en timbre de ténor, en parlant d’un baryton.

Tenso, n. f. Chez les troubadours provençaux du moyen âge, chanson dialoguée et en plusieurs couplets.

Tenue, n. f. 1. Réunion de plusieurs sons semblables sous un signe de liaison, de manière à prolonger leur durée sans interruption au delà de la mesure ou pendant plusieurs mesures ou parties de mesure. C’est par des notes tenues que l’on traduit en notation moderne les longues durées des notations anciennes. || 2. Dans le chant ou le jeu des instruments, prolongation de durée d’un son exprimée dans la notation par une liaison.

Tenuto (abrév. ten.), part. ital. indiquant qu’il faut tenir le son ou l’accord exactement avec sa valeur marquée.

Téorbe. Voy. Théorbe.

Terminaison, n. f. Se dit, dans le chant liturgique, de la conclusion des versets d’un psaume, selon la formule spéciale à chaque mode, et déterminée par l’antienne ; il ne faut pas confondre ces T. avec les finales modales de l’antienne, qui donne la conclusion définitive. Dans la musique moderne, mouvement d’une mélodie ou d’un ensemble harmonique vers sa note ou son accord final. Chez les auteurs classiques, la T. est marquée par une cadence (voy. ce mot) et se fait sur la tonique. Mais le sens de la phrase peut être laissé à dessein en suspens et