Thématique, adj. qual. *Qui se rapporte à un thème. On emploie à tort ce vocable en nommant table thématique la table des incipit de morceaux de musique contenus dans un recueil.
Théorbe, n. m. Instrument à cordes
pincées, à manche. C’était un agrandissement
et une amplification du
luth, inventé, sur la limite du xvie et
du xviie s., pour
servir à l’accompagnement du chant :
Giulio Caccini,
compositeur
et
chanteur romain,
Théorbe.
fut un des premiers à s’en servir. Maugars,
en 1639, distingue l’usage que les
Italiens faisaient du théorbe pour
chanter et de l’archiluth pour toucher
« avec mille belles variétés, et
une vitesse de main incroyable ». On
appelait à Rome cet instrument Chitarrone.
La description de Praetorius
(1619) dit que le théorbe est un grand
luth basse à deux manches, l’un ordinaire
(la touche), l’autre plus long ;
le nombre des paires de cordes est de
14 ou 16 (pour les 2 manches). On le
monte soit de cordes de boyau, soit
de laiton ou d’acier. Les plus grands
théorbes atteignent une longueur de
6 pieds et demi, 6 ou 8 chœurs (paires)
de cordes seulement passent sur la
touche. Les 8 autres sont en dehors
(et se pincent à vide). L’étendue et
l’accord sont à Padoue :
(Les deux chanterelles s’accordaient à l’octave grave, faute de pouvoir les tendre suffisamment.) Mersenne donne l’accord romain (et français) un ton plus haut que Prætorius :
Le théorbe avait peu de volume sonore. Il ne prêtait pas à la virtuosité. La longueur du manche, l’écart des divisions (pour le doigté) auraient exigé une extension des doigts rendant les passages de vitesse trop difficiles. On ne s’en servait donc que pour l’accompagnement du chant, et, dans les orchestres, pour les basses (à plusieurs instruments ensemble).
Les méthodes de théorbe de Fleury (1660), Bartolomi (1669), Delair (1690), sont plutôt des méthodes d’accompagnement, souvent « pour jouer sur la partie » (continuo), des tables d’accords à employer. En France, on appelait « grand jeu » les cordes basses à vide. Le fameux Michel Lambert s’accompagnait toujours lui-même sur le théorbe. Le théorbe est fidèlement représenté dans le tableau de Watteau La Finette (Louvre, salle Lacaze) et dans La Leçon de musique de Lancret.
Théorbiste, n. m. Joueur de Théorbe.
Théorie, n. f. La théorie musicale, comme la grammaire, est postérieure à la pratique. « La théorie, dit Anglas, n’est qu’une sorte de justification a posteriori qui met en évidence des relations particulièrement intéressantes entre des sensations universellement ressenties et des rapports mathématiques simples. » La difficulté a été presque toujours de concilier les deux points de vue de la science et de l’art. Il s’est créé une théorie scientifique étrangère à la pratique de l’art et au sentiment de ses formes et de sa beauté, et une pratique empirique ignorante des causes directrices de ces formes et de cette beauté. À toute époque, la théorie explicative des phénomènes et des procédés musicaux a varié, mais, à son tour, a influé sur leur développement ultérieur. On ne saurait donc s’appuyer exclusivement sur les écrits théoriques d’une époque pour en restituer ou pour en expliquer la musique, pas plus que l’étude des compositions seules ne saurait suffire. Théorie et pratique sont les deux faces de la civilisation musicale, et l’une ne saurait être sans l’autre.
Thésis, n. gr. fém. Terme en usage dans la métrique ancienne et adopté dans le chant grégorien où il signifie l’abaissement, ou déposition de la voix sur les syllabes finales. En se servant ce mot à propos du battement de la mesure, on doit se rappeler que, contrairement à notre usage actuel, la T., ou temps battu coïncidait avec le temps faible. Lors donc que l’on appelle