Aller au contenu

Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/46

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

différents patrons, dont le plus aigu est en fa, avec pour son fondamental le fa du jeu de 16 pieds de l’orgue et pour longueur théorique 3 m. 93 ; on le nomme aussi B. en ut, à cause de l’habitude d’écrire sa partie en notes réelles ; ensuite viennent : 2o le B. en mi bémol, accordé un ton plus bas ; longueur, 4 m. 42 ; 3o le B. en ut grave, accordé une tierce mineure au-dessous du précédent ; longueur 5 m. 25 ; 4o le B. en si bémol grave, accordé un ton plus bas que le précédent ; longueur, 5 m. 90. Le système à 3 pistons a été longtemps le plus répandu. On y substitue aujourd’hui le système à 4 ou à 5 pistons. Grâce à ce mécanisme, l’instrument fournit une gamme chromatique complète d’au moins 2 octaves. Rarement introduit dans l’orchestre symphonique, le B. ou les instruments similaires fournissent à l’orchestre militaire des basses d’une sonorité pleine et égale.
Bombardon.
Pour en rendre le grand modèle plus maniable dans une troupe en marche, on lui a donné en Autriche la forme circulaire d’une énorme trompe de chasse, au centre de laquelle passe le corps de l’exécutant, le poids du tube portant sur son épaule gauche. Cette variété a reçu le nom d’Helicon.

Bouche, n. f. 1. Cavité située au bas de la face et qui remplit l’office de résonnateur dans le chant et la parole. Sa paroi supérieure est formée par le palais osseux, l’inférieure, par la langue ; elle est entourée par les arcades dentaires et s’ouvre en avant par un orifice que limitent deux replis charnus, les lèvres. Le son, formé dans le larynx, reçoit dans la cavité buccale sa signification et son timbre. Les expériences réalisées par le Dr Marage au moyen de moulages rigides en plâtre et de moulages élastiques en caoutchouc ou en gélatine ont démontré comment l’extrême variété de formes et de dimensions de la bouche, d’un individu à l’autre, et la mobilité de ses parties charnues influent sur la phonation, c’est-à-dire sur la qualité et la netteté du son et de son articulation. Les études faites devant le miroir, que recommandent les professeurs de chant, ont moins pour objet l’élégance du geste facial, que l’observation des mouvements de l’orifice buccal et leur corrélation avec la pureté du son et de la diction. || Le chant à B. fermée produit un murmure sonore sans articulation. On en a usé dans les chœurs orphéoniques et populaires jusqu’à parvenir à le décrier complètement. Il a été cependant introduit assez souvent dans l’opéra. La Barcarolle de Haydée, d’Auber (1847), accompagnée par un chœur à bouches fermées, a joui jadis d’un succès extraordinaire. Verdi s’est servi du même effet pour imiter le gémissement du vent, dans Rigoletto (1851), et H. Février, dans Le Roi aveugle (1906), pour faire entendre les voix de la mer. || 2. Ouverture des instruments de la famille des flûtes. On distingue la B. biseautée, qui est celle des anciennes flûtes à bec et de leurs dérivés, et la B. latérale, percée sur le côté du tube, qui est celle des flûtes traversières. Dans l’orgue, les jeux à B. forment toute une série, caractérisée par le mode d’ouverture des tuyaux. (Voy. Jeu, Tuyau.)

Bouché, adj. 2 g. Qui a été fermé. Tuyau bouché, celui dont l’orifice supérieur est fermé. Sons bouchés, sons obtenus dans le jeu du cor par l’introduction de la main dans le pavillon.

Bouffe, adj. 2 g. Qualificatif d’un genre comique très marqué. Le titre d’opéra-B., trad. de l’ital. opera buffa, a longtemps désigné les ouvrages italiens de genre léger et comique. Il fut de bon ton, dans le public français durant la première moitié du xixe s., de dire les Bouffes pour désigner le théâtre où se jouait ce répertoire et la troupe qui l’interprétait. C’est en conséquence de cet usage qu’Offenbach donna le titre de Bouffes-Parisiens au théâtre qu’il ouvrit à Paris en 1855 et dont il assura la vogue par ses opérettes. (Voy. Opéra, Opérette.)

Bouquin, n. m. Portion de tuyau cylindrique adaptée à l’embouchure de quelques anciens instruments à vent, et communiquant avec le tube, ou corps de l’instrument, par un conduit très étroit. Cette particularité de facture a donné son nom au cornet à bouquin, ou Zinke, très estimé aux xvie et xviie s. (Voy. Cornet.)

Bourdon, n. m. 1. Corde ou tuyau sonnant à vide dans la vielle à roue, la cornemuse et les instruments similaires, et qui fait entendre constamment sous les parties supérieures l’accompagnement uniforme d’un son grave invariable. || 2. Nom donné, en raison de leur gravité, à la corde la