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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/466

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celm Faydit (vers 1180-1216), Guiraut de Bornelh (1175-1220), Guiraut Riquier (environ 1220-1280).

Trouvère, n. m. * Tout ce qui vient d’être dit des troubadours s’applique aux trouvères. Le rôle de chansonnier politique, satirique ou moral, que les uns jouèrent dans le Midi de la France, les autres le remplirent dans le Nord. Les genres musicaux ou poétiques suivis par les trouvères furent sensiblement les mêmes que ceux de leurs confrères méridionaux, qu’ils cherchèrent d’ailleurs à imiter. Le plus ancien auteur qui ait écrit dans ces formes fut Abélard (1079-1142), mais rien n’est resté de ses chansons françaises seules nous sont parvenues ses œuvres religieuses latines, mais composées sur des versifications analogues et des mélodies du genre des pastourelles. Les plus célèbres des trouvères furent : Regnault, châtelain de Coucy, et Blondeau de Nesle (2e moitié du xiie s.), Colin Muset (1er tiers du xiiie s.), Gautier de Coincy, mort en 1236, Thiébaut de Champagne (1201-1253) ; Jean Bretel (mort en 1272) ; Adam de la Hale, dit le Bossu d’Arras, (mort en 1286-87).

Tuba. n. m. (nom latin antique de la trompette). 1. Instrument moderne à vent en cuivre, à tube conique et à pistons, formant les basses de la famille des saxhorns ou bugles à pistons. Le tuba en si est à l’unisson du bugle baryton en si, mais ses proportions plus larges permettent l’emploi du son fondamental, et ses 4 pistons fournissent onze positions. Le tuba est en usage dans l’orchestre symphonique où il remplace l’ophicléide. Sa partie est notée dans le ton réel. Wagner a fait construire pour les représentations de Bayreuth un quatuor de tubas, 2 ténors en si et 2 basses en fa, destinés à compléter la famille des cors au grave ; il les voulut munis d’une embouchure de cor, afin de les faire jouer par 4 des 8 cornistes compris dans son orchestre. Ces instruments sont l’équivalent des saxhorns altos de basses, appelés en Allemagne Althorn et Euphonion. En France, les facteurs ont intitulé Basse et Contre-basse, sans plus d’explications, des instruments du genre tuba, à 4 ou à 5 pistons, dont font usage les musiques militaires en remplacement de l’ophicléide. || 2. Jeu d’orgue du genre trompette.

Tube. Voy. Tuyau.

Tubulaire, adj. 2 g.  *Système de facture d’orgue, inventé en 1847 par Moitessier, facteur à Montpellier, qui remplace la mécanique intérieure par des tubes de plomb de petit diamètre, remplis d’air à forte pression commandés par de minuscules soufflets spéciaux, permettant ainsi une économie de place et de mouvements considérable. On désigne aussi ce système sous le nom de « pneumatique » et on le combine parfois avec les transmissions électriques. (Voy. Levier et Électricité.)

Turbæ, n. fém. lat., = foules. Parties interprétées par le chœur, dans le chant de la Passion : on les désigne aussi sous le nom francisé de Turbes. Les premiers chœurs de Passion, pour le dimanche des Rameaux et le Vendredi Saint, furent écrits par Binchois, en 1437, pour la chapelle des ducs de Bourgogne, à Bruges. On cite ensuite, parmi les plus célèbres turbes, celles d’Obrecht, de Victoria et de Suriano. (Voy. Passion.)

Turlutaine, n. f. Nom familier de la serinette, aux xviie et xviiie s. On disait par dérision d’une musique insipide : « C’est une turlutaine ».

Tutte corde, loc. ital., = toutes les cordes.  *S’employait dans la musique de piano, lorsqu’il y avait eu précédemment l’emploi de la pédale unicorde. Cet effet ne se produit plus qu’approximativement dans le piano moderne, en lâchant la pédale de sourdine. (Voy. Piano.)

Tutti, adj. ital., = tous. S’emploie quand tous les éléments du chœur et de l’orchestre fonctionnent ensemble.

Tuyau, n : m. Tube en bois ou en métal contenant la colonne d’air dans les instruments à vent à souffle humain et dans l’orgue. La matière du tuyau est indifférente. Sa sonorité, son timbre dépendent : 1o de ses proportions ; 2o du mode d’ébranlement de la colonne d’air. Il y a deux sortes de tuyaux 1o à anche, où la colonne d’air est ébranlée sous l’influence d’une lame vibrante quelconque ; 2o à bouche, où les vibrations sont produites par le choc d’une colonne d’air se brisant contre l’angle d’une paroi fixe. Les orgues, qui ont des tuyaux de ces deux catégories, ont de plus, de la seconde, deux variétés : le tuyau ouvert, et le tuyau bouché. Le tuyau ouvert, pour donner ou renforcer un certain son, doit avoir une longueur double du tuyau fermé. Deux tuyaux de même longueur, l’un ouvert, l’autre fermé, donneront l’octave. || Le nombre des vibrations est en raison inverse de la longueur des tuyaux. Pour connaître la longueur d’un tuyau ouvert donnant un son déterminé, soit le la de 870 vi-