Aller au contenu

Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/468

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rieure. Au lieu de se briser sur le biseau, le vent se heurte contre l’anche qu’il fait battre par son passage. La hauteur du son dépend du nombre des vibrations de la languette. On règle ce nombre par la rasette, tige en fer ou en laiton, dont la pression sur la languette allonge ou raccourcit la partie battante de celle-ci. (Voy. Accord, Anche.)

Les tuyaux bouchés sont hermétiquement fermés à leur orifice supérieur les uns par un tampon de bois, les autre par une calotte de métal. Tandis que la colonne d’air, dans un tuyau ouvert en parcourt toute la longueur, et que le premier nœud de vibration se forme au milieu, dans un tuyau bouché, l’onde sonore ayant touché le fond revient sur elle-même, de telle sorte qu’elle parcourt deux fois la même distance. Il en résulte : soit que, de deux tuyaux de même longueur, l’un ouvert, l’autre bouché, le tuyau bouché sonnera une octave plus bas que le tuyau ouvert ; soit que, voulant établir un jeu sonnant au grave, on ne donnera aux tuyaux bouchés que la moitié de la longueur des tuyaux ouverts fournissant le son voulu. Les tuyaux bouchés forment des jeux de 4, 8, 16, et 32 pieds, très importants dans l’orgue. Les jeux bouchés de 32 pieds, dans les très grandes orgues, sont le plus souvent en bois. « Construit en étain, le maître-tuyau a un poids de 450 kilos. Son diamètre est de 18 pouces, sa circonférence de près de 5 pieds. Tel est celui de cathédrale de Lucerne. Construit en bois, le même tuyau pèse 800 kilos et ses parois ont 2 pouces 1/2 d’épaisseur, afin de présenter assez de résistance à la colonne d’air. » (Locher). Pour obtenir une plus grande variété de timbres, on modifie cette relation du diamètre et de la longueur, de façons très diverses. On établit pour le jeu de flûte à fuseau, des tuyaux spéciaux qui sont en étain, terminés en forme de cône, et qui, pour le jeu de flûte à cheminée, sont fermés en haut par une plaque au milieu de laquelle s’engage un second tuyau, quelquefois aussi long que le premier, mais de diamètre différent et très réduit. ||  *Les tuyaux, ou tubes sonores, dont sont formés les instruments à souffle humain, sont très différents quant à leur forme, et par conséquent doivent avoir une perce différente. Les lois émises sur la résonance des tuyaux et appliquées dans les jeux d’orgue à parois droites doivent être modifiées dans les tuyaux coniques, dont l’orgue a quelques spécimens, mais qui sont représentés dans des familles entières d’instruments. Les vibrations peuvent être provoquées de trois façons différentes dans les tubes sonores à souffle humain, d’où les catégories d’instruments à bouche, à anche, à embouchure. (Voy. Instruments). Les tuyaux des flûte, hautbois, basson, résonnent à peu près de même façon, le premier étant à bouche, les deux autres à anche. Le son le plus grave est donné par le tube entier ; on obtient les autres en raccourcissant graduellement la colonne d’air par l’obturation des trous qui sont percés dans le tube. Toutes les notes d’une seule octave sont ainsi données ; pour la seconde octave on joue avec les mêmes trous, mais l’instrumentiste l’augmente légèrement la pression du souffle et le tuyau alors octavie. (Voy. les flûtes octaviantes de l’orgue.) Pour les octaves aiguës, on recommence le même jeu, mais en forçant de plus en plus le souffle. Dans le basson, le tube est, de plus, rétréci et le souffle en conséquence doit être d’attaque plus nette (comme dans le jeu de gambe de l’orgue) ; l’instrument étant plus grave, avec la même nature de tuyau, celui-ci est beaucoup plus long : il atteint près de deux mètres, d’où la nécessité de le replier sur lui-même, ce qui donne au basson sa forme étrange. Les chalumeaux et saxophones ont un tuyau dont l’intérieur au moins est conique, comme aussi certains hautbois primitifs ; les nœuds et ventres des ondes sonores ne se produisant plus selon les mêmes proportions, la perce de ces instruments est donc différente de ceux de la série précédente. La clarinette à tube cylindrique a cependant un organe qui la fait quintoyer : le son fondamental qui serait théoriquement un fa, sonne seulement le troisième harmonique ut. Les instruments appelés habituellement cuivres ont des tubes en proportion du son donné, mais en tenant compte qu’ils ne sonnent, à cause de la disposition de l’embouchure, qu’à partir du deuxième harmonique. La longueur des tubes des cornets, clairons, bugles, correspond aux jeux d’orgue dits « quatre pieds » (environ 1 m. 33), mais ils sonnent en deux pieds ; ceux des trompettes qui doivent sonner une octave plus bas, atteignent le double, et même un peu plus, à cause de la difficulté d’articulation et de l’étroitesse du tube ; le cor en si grave, une octave encore au-dessous, atteint théoriquement 5 m. 90 ; la bass-trompete de R. Wagner arrive à plus de 7 m. Les trombones et saxhorns sont des