Aller au contenu

Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/480

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

certs de musique ancienne. Ce dernier artiste décrit ainsi l’instrument, tel qu’il était devenu classique : « La vielle est un violon sur lequel les cordes sont mises en vibration au moyen d’un clavier, au lieu d’être touchées par les doigts de l’exécutant ; l’archet garni de crins est remplacé par une roue polie et enduite de colophane ». Les cordes pour la mélodie sont au nombre de 2, à l’unisson. Les cordes produisant des basses pédales sont appelées bourdon, mouche, trompette. Les 2 cordes chanterelles sont enfermées dans une boîte allongée contenant les sautereaux que la main gauche de l’exécutant fait mouvoir en pressant sur les touches du clavier. La roue, étant mise en marche par la manivelle que manœuvre la main droite, frotte les 2 cordes jumelles comme ferait un archet, et les sautereaux frappent les cordes au point voulu pour réduire leur longueur selon le son à produire. Les bourdons ne sont pas soumis à l’action des sautereaux ; on peut les écarter de la roue pour les réduire au silence. Il y a 2 bourdons de chaque côté de la boîte à clavier. Ils sont accordés à la tonique et la dominante. L’accord est : chanterelles, sol ; bourdons, ut et sol ; mouche (abandonné) sol à l’unisson des chanterelles ; trompette, de violon ; gros bourdon, sol filé de violoncelle (rarement usité). La corde dite trompette est soumise par le mécanisme d’un petit chevalet mobile ou coup de poignet, à des battements ou chevrotements dont l’exécutant règle la fréquence et l’intensité. Le clavier, dans les vielles de Bâton l’aîné, comptait 24 touches à partir du sol de la clef de sol, 2e ligne, ce qui donne 2 octaves moins un ton. Les formes générales de la vielle sont très variables, en partie parce que beaucoup sont faites de corps de luths ou autres instruments. (de Bricqueville). Les premiers recueils de musique pour la vielle, publiés à l’époque de sa grande vogue, étaient destinés indifféremment à la musette et à la vielle, les deux instruments ayant le même registre, le même caractère (pastoral) et à peu près la même étendue (la musette à le fa grave en plus). Tels étaient les huit recueils de Vaudeville, Menuets, Contredanses et Airs choisis, de Chédeville aîné (1732 et suiv.). Plus artistiques furent les Divertissements champêtres, de Michon, et surtout les Sonates de Buterne (3 avec la basse, 3 avec une 2e vielle). Des quatre méthodes publiées, celle de Dupuit (1741) est la plus intéressante. « La vielle est un instrument ridiculisé par ceux qui s’en sont mal servis », conclut l’auteur cité plus haut.

Vielleur, n. m. (vx. français). Joueur de vièle (à archet).

Vif, adj. D’un mouvement rapide.

Vihuela, anc. n. esp. de la viole vihuela d’arco, et de la guitare (ou du luth), vihuela de mano.

Vielleux, n. m. Joueur de vielle (à roue).

Villancico, n. esp. Chant populaire d’allure villageoise et consacré particulièrement au temps de Noël, comme les noëls français.

Villanelle, n. f. d’origine ital. Les Villanelle alla Napolitana, qui eurent quelque succès vers le milieu du xvie s. étaient de petites compositions à 3, quelquefois à 4 voix, dénuées de tout intérêt harmonique ou contrepointique et qui plaisaient seulement par leur facilité. Rugg. Giovanelli a composé un livre de 22 pièces à 3 voix intitulées Villanelle e Arie alla Napolitana, qui a eu plusieurs éditions depuis 1588. Sigism. d’India en a publié 2 livres à 3 voix en 1610 et 1612, Villanelle alla Napolitana ; Luca Marenzio, 1er livre de V. à 3 voix, 1584, 5e livre en 1587. (Voy. Villotte.) Les V., ou chansons champêtres, furent à la mode en France sous le règne de Henri IV. Quelques-unes se conservèrent jusqu’au début du xviiie s. et furent englobées sous le titre de brunettes ou petits airs tendres, dans les recueils anonymes de Ballard. La V. était une petite chanson tendre, très simple et facile à chanter.

Villotte, n. f. plur. ital. Petites compositions vocales profanes, dont un assez grand nombre de recueils parurent en Italie vers le milieu du xvie, avec le titre de Villanelle alla padoana. Azzaiolo en fit paraître 3 livres depuis 1557, mêlées à des Napolitaines, à 3 voix. (Voy. Villanelle.)

Vingt-quatre violons du roi. (Voy. Orchestre et Violon.)

Viola, forme ital. du mot français vièle, devenu viole ; continue de nos jours à désigner l’instrument que nous nommons alto.

Viola bastarda. Praetorius (1619) en parle comme d’une variété élevée de la viola di gamba, mais sa description manque de précision, comme en manquaient les variétés non fixées de la nombreuse famille des violes. En réalité, elle tenait le milieu, ou se confondait tantôt avec la lyra di gamba, tantôt avec la viola di gamba.