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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/485

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contre, clef d’ut 2e ; IV. taille, clef d’ut 3e ; V. basse, clef de fa 4e I. La nomenclature des 24 violons dit : haute-contre, taille, quinte, pour les clefs d’ut 1re 2e et 3e. L’orchestre français, au temps de Lulli, comportait 4 parties de violon : premier et second dessus de violon, écrits en clef de sol 1re ligne ; haute-contre de violon, en clef d’ut 1re ligne ; taille de violon, en clef d’ut 2e ligne. Quoi que l’on ait affirmé du peu d’habileté des violonistes au temps de Lulli, on peut croire d’après Mersenne qu’il y avait déjà en 1636 des bons joueurs de violon. « Ceux qui en jouent parfaitement, dit Mersenne, comme les sieurs Bocan et Lazarin, et plusieurs autres, l’adoucissent tant qu’ils veulent et le rendent inimitable, par de certains tremblements qui ravissent l’esprit. » Longtemps le violon fut placé en France parmi les instruments bruyants, bons à faire danser. C’est l’opinion exprimée en 1713 par Dupont, en 1727 par Titon du Tillet. Sa technique restait faible. On ne se servait presque pas de la 4e corde. Cela est prouvé par l’usage, pour le noter, de la clef de sol 1re ligne. Brossard (1703) dit que tous les étrangers se servent de la clef de sol 2e ligne. On se limitait à une étendue restreinte, de 3 à ut6. Cependant l’habitude de broder et d’improviser des diminutions était si répandue, qu’il faut en tenir compte quand on lit les imprimés et qu’on les trouve maigres. La technique d’exécution est faible chez les violonistes français jusqu’à Leclair (1723 et s.). Il était de règle de tirer l’archet au 1er temps de chaque mesure. C’est chez Senaillé en 1716 qu’apparaissent des démanchés jusqu’à la 7e position. Il fit d’ailleurs après Duval et Rebel (voy. Sonate), paraître cinq livres de Sonates, « plus difficiles », dit Le Mercure de juin 1738 ; mais le plus grand violoniste français fut Leclair : « il joua le premier chez nous, ajoute le texte cité, en double corde, et jusqu’à quatre parties en harmonie ». Son principal rival fut Guignon. Le quatuor à cordes, base de l’orchestre, comprend 2 parties de violon, dits 1er et 2e violons. Weber serait, d’après Gevaert, le premier compositeur ayant divisé par moments les violons en plus de 2 parties réelles (largo de l’Ouverture d’Euryanthe, 4 violons). Cette division est fréquente chez les modernes et a été poussée beaucoup plus loin. Wagner dans Rheingold écrit jusqu’à 12 différentes parties de violon et 6 d’alto. || Dans l’orgue, on nomme violon, viola ou viole d’amour, violino, violoncelle, basse de violon, contraviolino, une série de jeux analogues pour la construction et pour le timbre aux jeux de gambe.

Violoncelle, n. m., abr. en celle ou ital. cello (plur. celli). Instrument à cordes, à manche et à archet, successeur de l’ancienne basse de viole. Il tient la partie grave du quatuor à cordes. Ses 4 cordes à vide s’accordent à l’octave grave de l’alto :


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    la1 re, sol, do,
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  }
}
\header { tagline = ##f}

Son étendue est de 3 octaves et une quinte, en sons naturels, de 4 octaves et une quinte, avec les sons harmoniques :


\language "italiano"
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  \relative do, {
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    \time 9/2
    do4\( s8 \clef treble sol''''4\) s8 
    \phrasingSlurDown 
    \shape #'((0 . 0) (0.5 . -1.5) (0 . -3.5) (0 . -5.5)) PhrasingSlur
    do,,4\(_\markup { \italic "Sons harmoniques" } s8 sol'''4\)
  }
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    \context { \Score
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    }
    indent = 0\cm
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  }
}
\header { tagline = ##f}

On note sa partie en clef de fa 4e ligne et, pour les octaves aiguës, en clef d’ut 4e et clef de sol 2e lignes, ou simplement en clef de sol : en ce cas le lecteur doit prendre garde que les notes se trouvent souvent écrites une octave au-dessus du son réel. La longueur de ses cordes permet d’atteindre une série élevée de sons harmoniques, dont les 6 premiers suffisent à l’orchestre. On en indique l’emploi dans la notation par le même signe (losange) que pour le violon. (Voy. Sons harmoniques.)

Le doigté, en raison de la longueur des cordes et du manche, est plus compliqué que celui du violon et de l’alto. On y fait usage du pouce. On distingue quatre positions, que l’exécutant doit constamment combiner entre elles.

Le violoncelle fut inventé après le violone (voy. ce mot), et aussi après le violon. Wasielewsky dit qu’il fut d’abord appelé violoncino. Le nom italien violoncello est interprété à cause de sa désinence cello comme un diminutif de violino ou de violone. Ce nom ne fut pas introduit aussitôt que l’instrument. C’est sous le nom de basse de violon, et souvent simplement de basse, que se répandit le violoncelle. Il était à l’origine de plus grand patron que le violoncelle préféré aujourd’hui. Une basse de Nic. Amati, aux armes des abbés de mesure 0 m. 80 de longueur de caisse, tandis que le grand patron de Stradivarius n’atteint que 0 m. 76. Tous les grands luthiers ont fait des violoncelles. Cependant, un violoncelle anté-