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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/78

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Charge, n. f. L’une des sonneries et batteries militaires de l’armée française et, sous des noms divers, des armées étrangères. Elle sert à conduire une troupe à l’assaut et s’exécute dans un mouvement rapide, qui s’accélère en marchant. Le règlement de 1913 pour l’infanterie française a conservé en la modifiant légèrement le thème déjà en usage au xviiie s. :


\language "italiano"
melody = \relative do'' {
  \time 6/8
  \partial 8 sol8 | mi'4-^ mi8 do4 do8 | sol4 sol8 sol4\breathe sol8 | mi'4-^ mi8 do4 do8 | sol4.
 }
\score {
  <<
    \new Voice = "mel" { \autoBeamOff \melody }
  >>
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
             }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(La Charge.)

Charivari, n. m. Concert grotesque produit par le mélange de bruits discordants, et donné en guise de sérénade à des personnes ayant excité la moquerie ou le mécontentement. Le Roman de Fauvel (xive s.) contient la description d’un Ch. donné à l’occasion de noces ridicules par des individus habillés de sacs, et qui frappaient sur des ustensiles de ménage ou des toupains à bestiaux. En 1648, Louis xiv, voulant offrir à la reine et aux dames le divertissement d’une musique comique, ordonna à Dumanoir de composer quelques jolis airs en y mêlant des instruments bizarres. Le musicien prépara trois airs intitulés Les Ch., qu’il fit jouer sur des violons, vielles, flûtes douces, castagnettes, flageolets, un petit rossignol de terre plein d’eau et une salière de bois battue avec des baguettes de tambour, « ce qui donna un grand plaisir à tous ceux qui étaient là ». La coutume des Ch., réprimée par les règlements de police, reparaît de loin en loin dans les campagnes. Le même nom sert à qualifier une musique informe ou mal exécutée.

Chasse. Voy. Caccia, Canon et Fanfare.

Châssis, n. m. Assemblage de menuiserie encadrant le clavier de l’orgue ou du piano et maintenant les touches en leur place.

Chef, n. m. Celui qui commande un groupe d’exécutants. Ch. de chœur, musicien chargé de seconder le chef d’orchestre en préparant les études des chœurs et en coopérant à leurs exécutions, dans un théâtre ou un concert. || Ch. de musique, officier ou sous-officier dirigeant un corps de musique militaire ; musicien civil, dirigeant une fanfare ou une « musique d’harmonie ». || Ch. d’orchestre, musicien qui dirige les instrumentistes, dans un concert symphonique, ou la réunion des chanteurs et des instrumentistes dans un théâtre ou dans un concert vocal et instrumental. Le titre qu’il portait autrefois à l’Opéra était celui de « batteur de mesure », sa fonction primordiale étant de marquer par ses gestes les temps de la mesure. Jusque vers la fin du xviiie s., la plupart des Ch. étaient en même temps exécutants et conduisaient en jouant du violon, ou en tenant au clavecin la partie de basse continue et en se levant aux moments opportuns pour gesticuler. Ceux qui se dispensaient de tenir eux-mêmes une partie frappaient le sol, ou leur pupitre, d’un bâton, ou brandissaient, pour rendre leurs signaux plus apparents, un grand rouleau de papier blanc. Les progrès de l’art symphonique et du rôle de l’orchestre dans l’opéra, en modifiant peu à peu le rôle du Ch., le firent enfin placer en dehors de la masse des exécutants, et on le vit, du violon, ne garder en main que l’archet, ou se servir d’une légère et courte baguette d’ébène ou d’ivoire, le « bâton de mesure ». Le savoir du Ch., son goût, son intelligence sont de la plus haute importance dans tous les genres d’exécution. Il doit posséder une oreille sûre et délicate, avoir pénétré le sens et tous les détails de l’œuvre qu’il est appelé à diriger, connaître la technique de chacun des instruments réunis sous son commandement, imposer son autorité par l’ascendant même de son talent. Aussi son art est-il considéré comme une des formes les plus hautes de l’exercice de la profession musicale.

Cheminée, n. f. Tube étroit superposé à un tuyau d’orgue plus large, pour créer des jeux d’une sonorité particulière, tenant le milieu entre les sons des tuyaux bouchés et ceux des tuyaux ouverts. (Voy. Tuyau.)

Chevalet, n. m. Pièce de bois mince dressée sur la table d’harmonie d’un instrument à cordes pour maintenir les cordes à une hauteur convenable et communiquer leurs vibrations à la table. La forme, les dimensions et l’emplacement du Ch. ont une influence considérable sur la sonorité de l’instrument et sur la facilité du jeu. La forme communément adoptée pour le Ch. du violon est celle qu’a fixée Stradivarius. On obtient des effets d’un charme particulier lorsque l’archet attaque la corde contre le Ch. Ce procédé se