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Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VII.djvu/272

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Saint-Albin.

Que ne me dit-il pas ! que ne m’opposa-t-il pas ! Avec quelle fausseté !…

Cécile.

C’est un homme d’honneur ; oui, Saint-Albin, et c’est en l’accusant que vous achevez de me l’apprendre[1].

Saint-Albin.

Qu’osez-vous dire ?… Tremblez, tremblez… Le défendre, c’est redoubler ma fureur… Éloignez-vous.

Cécile.

Non, mon frère, vous m’écouterez ; vous verrez Cécile à vos genoux… Germeuil… rendez-lui justice… Ne le connaissez-vous plus ? Un moment l’a-t-il pu changer ?… Vous l’accusez ! vous !… homme injuste !

Saint-Albin.

Malheur à toi, s’il te reste de la tendresse !… Je pleure… tu pleureras bientôt aussi.

Cécile, avec terreur et d’une voix tremblante.

Vous avez un dessein ?

Saint-Albin.

Par pitié pour vous-même, ne m’interrogez pas.

Cécile.

Vous me haïssez.

Saint-Albin.

Je vous plains.

Cécile.

Vous attendez mon père.

Saint-Albin.

Je le fuis ; je fuis toute la terre.

Cécile.

Je le vois, vous voulez perdre Germeuil… vous voulez me perdre… Eh bien ! perdez-nous… Dites à mon père…

Saint-Albin.

Je n’ai plus rien à lui dire… il sait tout.

Cécile.

Ah ciel !

  1. Variante : de m’en convaincre.