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Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VII.djvu/456

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serments. Mais il y a, dit-on, des femmes honnêtes qui se sont entêtées de je ne sais quel principe de délicatesse et de vertu, et qu’on ne réduit pas même par la famine. Voyons cependant ce qu’elle pourra sur la femme de Beverley ; employons contre elle cette tentation terrible, et connaissons du moins dans quelle classe il faut la ranger, et quelle sorte d’hommage nous avons à lui rendre.


Scène V.

STUKELY, BATES.
STUKELY.

Bates, assemble ton monde, nous sommes en fonds ; le rendez-vous est ici, ce soir ; va, répands cette nouvelle. Beverley me prendra chez moi, et nous reviendrons ensemble. Hâte-toi, empêche que tes coquins ne se dispersent.

BATES.

Ils n’oseraient sans l’ordre de leur chef.

STUKELY.

Va donc. Donne-leur le mot du guet, et suis-moi ; nous avons à délibérer. Ce jour est un grand jour pour nous. (Ils sortent.)


Scène VI.

La scène est transportée chez Beverley.
BEVERLEY, CHARLOTTE.
CHARLOTTE.

Comme vous êtes changé ! vos yeux sont égarés. Ah ! ma pauvre sœur, que ne souffrira-t-elle pas de vous voir dans cet état !

BEVERLEY.

Ce n’est rien, rien du tout ; un peu de repos, et il n’y paraîtra plus. Quant aux marques d’attachement que votre Leuson veut bien donner à ma femme, je l’en remercie, et c’est tout ce que je puis faire dans ce moment.