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Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VII.djvu/93

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bon vieillard prend la main de Constance, la baise et lui rend celle de son fils que Constance reçoit.


Lysimond Pleurant et s'essuyant les yeux avec la main dit :

Celles-ci sont de joie et ce feront les dernières Je vous laisse une grande fortune. Jouissez-en comme je l'ai acquise. Ma richesse ne coûta jamais rien à ma probité. Mes enfants, vous la pourrez posséder sans remords. Rosalie, tu regardes ton frère et tes yeux baignés de larmes reviennent sur mon enfant, tu sauras tout ; je te l'ai déjà dit. Épargne cet aveu à ton père, à un frère sensible et délicat. Le Ciel, qui a trempé d’amertumes toute ma vie, ne m'a réservé de purs que ces derniers instants. Cher enfant , laisse m'en jouir. Tout est arrangé entre vous. Ma fille, Voilà l'état de mes biens.

Rosalie : Mon père !

Lysimond : Prends mon enfant. J'ai vécu. Il est temps que vous viviez, et que je cesse; demain si le Ciel le veut, ce sera sans regret. Tiens, mon fils, c'est le précis de mes dernières volontés. Tu les respecteras. Sur-tout n'oubliez pas André. C'est à lui que je devrai la satisfaction de mourir au milieu de vous. Rosalie je me ressouviendrai d'André lorsque ta main me fermera les yeux. Vous verrez, mes enfants, que je n'ai consulté que ma tendresse et que je vous aimais tous deux également. La perte que j'ai faite est peu de chose. Vous la supporterez en commun.

Rosalie : Qu'entends-je mon père? On m'a remis.


Elle présente a son père le portefeuille envoyé par Dorval.


Lysimond : On t'a remis ? Voyons ( Il ouvre le portefeuille, il examine ce qu'il contient, et dit : ) Dorval, tu peux seul éclaircir ce mystère. Ces effets t’appartenaient. Parle, dis nous comment ils se trouvent entre les mains de ta sœur.

Clairville : Vivement. J'ai tout compris. Il exposa sa vie pour moi. Il me sacrifiait sa fortune.

Rosalie à Clairville. :