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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 1.djvu/154

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Péloponese, qui s’appelle maintenant le Duché de Clarence.

* ACHAIENS ou ACHÉES ou ACHÉENS, s. m. Peuples anciens de l’Achaie. Voyez Achaie.

ACHALANDER (Commerce) attirer les Marchands, accréditer, mettre une boutique, un magasin en réputation, y faire venir les chalans. Voyez Chaland.

Achalandé, Achalandée, qui a des chalands. Il se dit également du marchand & de la boutique. Un marchand achalandé est celui qui fait un grand débit. Une boutique achalandée est celle où il vient quantité de marchands pour acheter des marchandises. (G)

* ACHAM ou AZEM ou ASEM, s. Royaume d’Asie, dans la partie septentrionale des Etats du Roi d’Ava.

ACHAMECH, que quelques-uns écrivent acamech, d’autres acemech, signifie, selon quelques Chimistes, l’écume de l’argent, ou la litharge d’argent. Voyez Litharge, &c. (M)

* ACHANACA, s. (Hist. nat. & Bot.) plante qui croît en Afrique, au Royaume de Meli, qui a la feuille grande, & semblable à celle du chou, mais moins épaisse & avec une côte plus menue. Elle porte un fruit gros comme un œuf & de couleur jaune, que les naturels du pays nomment alfar ou fach. Sa feuille & son fruit sont des sudorifiques, qu’ils emploient dans les maladies vénériennes. Cette description seroit passable pour des Africains : mais elle est insuffisante & mauvaise pour nous. C’est une réflexion qu’on n’a que trop souvent occasion de faire sur la Botanique des plantes étrangeres.

ACHANE, s. f. (Hist. anc.) ἄχανη, ancienne mesure de blé, usitée en Perse, qui contenoit quarante-cinq médimnes attiques. Arbuthhn. Dissertat. p. 104. (G)

ACHARNAR, en Astronomie, est le nom d’une étoile de la premiere grandeur, à l’extrémité australe de la constellation appellée Eridan. V. Eridan. (O)

ACHARNER, v. act. (Chasse & Fauc.) On acharne les chiens en leur donnant le goût & l’appétit de la chair. On dit acharner l’oiseau sur le tiroir, soit au poing avec le tiroir, ou en attachant le tiroir au leurre. Voyez Tiroir & Leurre.

ACHAT, s. m. (Commerce.) C’est l’acquisition d’une chose moyennant le payement de sa valeur. Achat se prend aussi pour la chose achetée. Vente est le contraire d’achat ; & acheteur est opposé à vendeur.

On appelle Livre d’achat un Livre particulier dont les Marchands se servent pour écrire journellement toutes les marchandises qu’ils achetent. V. Livres. (G)

Achat, (Jurisprud.) est l’acquisition d’un effet ou mobilier ou immobilier, moyennant une somme à laquelle il a été estimé entre les parties à l’amiable, ou prisé judiciairement. Le consentement de l’acheteur est ce qui rend parfait l’achat. L’achat & la vente ne sont qu’une même sorte de contrat considéré par rapport aux différentes parties contractantes : car il ne sauroit y avoir d’achat sans vente, ni de vente sans achat. C’est pourquoi ce contrat est appellé dans le Droit civil d’un même nom, emptio-venditio.

Ce qu’on dit proverbialement qu’achat passe loüage, signifie que le nouvel acquéreur d’une maison ou autre héritage est le maître de déposséder le locataire ou le fermier. (H)

ACHE, s. f. est une plante potagere qui est un vrai persil : on en compte de quatre sortes : l’ache ou persil de Macédoine ; l’ache de jardin ou persil ordinaire ; l’ache de montagne, qui est celle qui s’éleve le plus haut ; l’ache de marais, que d’autres nomment l’ache royale.

Cette derniere plante se cultive dans les jardins.

Ses feuilles ressemblent à celles du persil, & poussent une tige d’un pié de haut, d’où naissent des fleurs en Juillet & Août faites en ombelles, de couleur jaune ou blanche, composées de cinq feuilles disposées en rose. A la place de ces fleurs croît un fruit qui renferme deux graines qui en multiplient l’espece, ainsi que ses racines éclatées dont on se sert le plus ordinairement.

Cette plante aime une terre humide & substantielle, avec peu de soleil. On mange ses racines crues & cuites.

Il y a encore une ache fort cultivée dans les jardins, qui est appellée celleri. Voyez Celleri. (K)

* Apium palustre, & apium officinarum (C. B. Pin. 154.) Cette plante est amere, acre, aromatique : elle contient beaucoup de sel volatil huileux, dont le sel ammoniac n’est pas entierement décomposé, mais dissous dans beaucoup de phlegme & uni avec beaucoup de terre. Mém. de l’Acad. Royale des Sciences. On en tire par l’analyse chimique, outre plusieurs liqueurs acides, beaucoup de soufre, beaucoup de terre, assez d’esprit urineux, & un peu de sel volatil concret : c’est pourquoi elle est apéritive, diurétique, sudorifique, fébrifuge, vulnéraire. On fait prendre six onces du suc de ses feuilles dans le commencement du frisson de l’accès des fievres intermittentes : on couvre le malade ; & il sue ordinairement.

Un gros d’extrait de feuilles d’ache avec deux gros de kinkina, est un excellent remede contre la fievre quarte, & toutes celles qui naissent d’obstructions au bas-ventre. On peut substituer le suc d’ache à celui de cochléaria, dans le scorbut, & quand il faut fortifier les gencives & nettoyer les ulceres de la bouche. On en bassine le cancer & les ulceres extérieurs. On emploie la racine d’ache en tisane, dans les bouillons, dans les apozèmes & dans les sirops propres à désopiler. C’est une des cinq apéritives. Pour faire passer le lait, faites bouillir égale partie de feuilles d’ache & de mente dans du saindoux, passez par un tamis ; saupoudrez ce qui sera passé avec les semences d’ache pulvérisées. Cette plante se trouve le long des fossés & des ruisseaux.

* ACHÉENNE, adj. pris subst. (Myth.) surnom qu’on donna à Cérès à cause de la douleur qu’elle ressentit de l’enlevement de Proserpine sa fille. Cérès achéenne, c’est-à-dire, Cérès la triste ou la désolée.

ACHÉES, s. m. (Pêche.) On donne ce nom & celui de laiche à certains vers qui servent à nourrir des oiseaux, ou à faire des appats pour la pêche ; & comme il est quelquefois assez difficile d’en trouver, voici divers moyens pour en avoir presqu’en toutes les saisons de l’année.

Le premier est de s’en aller dans un pré ou autre lieu rempli d’herbes, où l’on jugera qu’il peut y avoir de cette sorte de vers ; là il faut, sans sortir d’une place, danser ou plutôt trépigner des piés environ un demi quart d’heure sans s’arrêter ; vous verrez les vers sortir de terre tout autour de vous ; vous les amasserez, non à mesure qu’ils sortiront, mais quand ils seront tous dehors ; car si vous vous arrêtez un moment, ils rentreront dans la terre.

Le deuxieme moyen s’emploie lorsqu’il y a des noix vertes sur les noyers : prenez-en un quarteron ou deux, ayez un seau plein d’eau, & une brique ou thuile sur laquelle vous raperez la broue de vos noix, tenant la brique & les noix dans le fond de l’eau : lorsque vous aurez tout rapé, l’eau sera amere ; répandez cette eau ; s’il y a des vers, ils sortiront dans un quart d’heure.

On fait la même chose avec des feuilles de noyer ou de chanvre qu’on fait bouillir, & on répand sur la terre l’eau dans laquelle les feuilles ont bouilli.

On fait encore bouillir du verd de gris dans un