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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 1.djvu/187

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blanchâtre. Ce poisson est si grand & si gros, qu’il pese jusqu’à mille livres, au rapport de Pline, ce qui est fort étonnant pour un poisson de riviere. On le pêche avec un hameçon attaché à une chaîne de fer ; & il faut deux bœufs pour le traîner lorsqu’il est pris. Pline assûre qu’on ne trouve ce poisson que dans le Pô. En effet on n’en a jamais vû dans l’Océan ni dans la Méditerranée. Quelque gros qu’il puisse être, ce n’est pas une raison pour croire qu’il ne soit pas de riviere ; car l’étendue & la profondeur du Pô sont plus que suffisantes dans de certains endroits pour de pareils poissons : celui-ci habite les lieux où il y a le plus de poisson, & il s’en nourrit ; il se retire pendant l’hyver dans les endroits les plus profonds. La chair de l’adane est molle, mais de bon goût, selon Rondelet. Aldrovande prétend qu’elle n’est pas trop bonne en comparaison de l’esturgeon. Voyez ces deux Auteurs & le mot Poisson (I)

* ADAOUS ou QUAQUA, Peuple d’Afrique dans la Guinée propre, au Royaume de Saccao.

ADAPTER, v. act. Adapter en Chimie, c’est ajuster un récipient au bec du chapiteau d’un alembic ou au bec d’une cornue, pour faire des distillations ou des sublimations. Il vaut mieux se servir du terme ajuster, parce qu’il sera mieux entendu de tout le monde. (M)

Adapter, terme d’Architecture, c’est ajoûter après coup par encastrement ou assemblage, un membre saillant d’Architecture ou de Sculpture, à quelque corps d’ouvrage, soit de maçonnerie, de menuiserie, &c. (P)

ADAR, s. m. (Hist. anc. & Théol.) douzieme mois de l’année sainte des Hébreux, & le sixieme de leur année civile. Il n’a que vingt-neuf jours, & répond à Février ; quelquefois il entre dans le mois de Mars, selon le cours de la lune.

Le septieme jour de ce mois, les Juifs célebrent un jeûne à cause de la mort de Moyse.

Le treizieme jour ils célebrent le jeûne qu’ils nomment d’Esther, à cause de celui d’Esther, de Mardochée, & des Juifs de Suses, pour détourner les malheurs dont ils étoient menacés par Aman.

Le quatorzieme, ils célebrent la féte de Purim ou des sorts, à cause de leur délivrance de la cruauté d’Aman. Esth. IX. 17.

Le vingt-cinquieme, ils font mémoire de Jechonias, Roi de Juda, élevé par Evilmerodach au-dessus des autres Rois qui étoient à sa Cour, ainsi qu’il est rapporté dans Jérémie, c. lij. v. 31 & 32.

Comme l’année lunaire que les Juifs suivent dans leur calcul, est plus courte que l’année solaire d’onze jours, lesquels au bout de trois ans font un mois ; ils intercalent alors un treizieme mois qu’ils appellent Véadar ou le second adar, qui a vingt-neuf jours. Voyez Intercaler, Dictionn. de la Bibl. tome I. page 55. (G)

* ADARCE, s. m. (Hist. nat.) espece d’écume salée qui s’engendre dans les lieux humides & marécageux, qui s’attache aux roseaux & à l’herbe, & qui s’y endurcit en tems sec. On la trouve dans la glatie : elle est de la couleur de la poudre la plus fine de la terre Assienne. Sa substance est lâche & poreuse, comme celle de l’éponge batarde, ensorte qu’on pourroit l’appeller l’éponge batarde des marais.

Elle passe pour détersive, pénétrante, résolutive, propre pour dissiper les dartres, les rousseurs, & autres affections cutanées : elle est aussi attractive, & l’on en peut user dans la sciatique. Dioscorid. lib. V. ch. cxxxvij.

* ADARGATIS ou ADERGATIS, ou ATERGATIS, (Myth.) divinité des Syriens, femme du dieu Adad. Selden prétend qu’Adargatis vient de Dagon par corruption. C’est presqu’ici le cas de l’épigramme : Mais il faut avouer aussi qu’en venant de-là jusqu’ici elle a bien changé sur la route. On la prend pour la

Derecto des Babyloniens & la Venus des Grecs.

* ADARIGE, (Chimie.) Voyez Sel ammoniac, qu’Harris dit que quelques Chimistes nomment ainsi.

* ADARME, s. (Commerce.) petit poids d’Espagne dont on se sert à Buénos-Aires & dans l’Amérique Espagnole. C’est la seizieme partie de notre once qui est à celle de Madrid, comme cent est à quatre-vingts-treize.

* ADATIS, s. m. (Commerce.) c’est le nom qu’on donne à des mousselines qui viennent des Indes Orientales. Les plus beaux se font à Bengale ; ils portent trois quarts de large.

* ADDA, riviere de Suisse & d’Italie, qui a sa source au mont Braulis dans le pays des Grifons, & se jette dans le Pô auprès de Crémone.

* ADDAD, s. m. (Bot.) nom que les Arabes donnent à une racine d’herbe qui croît dans la Numidie & dans l’Afrique. Elle est très-amere, & c’est un poison si violent, que trente ou quarante gouttes de son eau distillée sont mourir en peu de tems. Ablanc. tract. de Marmol. liv. VII. c. j.

* ADÆQUAT ou TOTAL, adj. (Logique.) se dit de l’objet d’une Science. L’objet adæquat d’une Science est la complexion de ses deux objets, matériel & formel.

L’objet matériel d’une Science est la partie qui lui en est commune avec d’autres Sciences.

L’objet formel est la partie qui lui en est propre.

Exemple. Le corps humain en tant qu’il peut être guéri, est l’objet adæquat ou total de la Medecine. Le corps humain en est l’objet matériel : en tant qu’il peut être guéri, il en est l’objet formel.

Ædæquate ou Totale, se dit en Métaphysique de l’idée totale ou adæquate est une vûe de l’esprit occupé d’une partie d’un objet entier : l’idée partielle ou inadæquate, est une vûe de l’esprit occupé d’une partie d’un objet. Exemple : La vûe de Dieu est une idée totale. La vûe de sa toute-puissance est une idée partielle.

ADDEXTRÉ, adj. en terme de Blason, se dit des pieces qui en ont quelqu’autre à leur droite ; un pal qui n’auroit qu’un lion sur le flanc droit, seroit dit addextré de ce lion.

Thomassin en Provence, de sable semé de faulx d’or, le manche en haut, addextré & senestré de même. (V)

ADDICTION, s. f. (Jurisp.) dans la Loi Romaine, c’est l’action de faire passer ou de transférer des biens à un autre, soit par Sentence d’une Cour, soit par voie de vente à celui qui en offre le plus. Voyez Aliénation.

Ce mot est opposé au terme abdictio ou abdicatio. Voyez Abdication.

Il est formé d’addico, un des mots déterminés à l’usage des Juges Romains, quand ils permettoient la délivrance de la chose ou de la personne, sur laquelle on avoit passé Jugement.

C’est pourquoi les biens adjugés de cette maniere par le Préteur au véritable propriétaire, étoient appellés bona addicta ; & les débiteurs livrés par cette même voie à leurs créanciers pour s’acquiter de leurs dettes, s’appelloient servi addicti.

Addictio in diem, signifioit l’adjudication d’une chose à une personne pour un certain prix, à moins qu’à un jour déterminé le propriétaire ou quelque autre personne n’en donnât ou n’en offrît davantage. (H)

ADDITION, en Arithmétique, c’est la premiere des quatre regles ou opérations fondamentales de cette Science. Voyez Arithmétique.

L’addition consiste à trouver le total ou la somme de plusieurs nombres que l’on ajoûte successivement l’un à l’autre. Voyez Nombre, Somme ou Total.

Dans l’Algebre le caractere de l’addition est le signe +, que l’on énonce ordinairement par le mot