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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 1.djvu/424

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d’iris, de la terebenthine de Venise, de chacun une once & demie ; de la graisse d’oie, une once ; du sel ammoniac, des racines de bryone, d’iris, de chacune demi-once ; du galbanum, du bdellium, de chacun deux gros : faites cuire le tout jusqu’à consistance de cérat : on doit employer bien de la précaution dans cette composition. Voyez Emplatre ; on en fait peu d’usage.

Lait d’ammoniac : prenez de la gomme ammoniaque la plus pure, trois gros ; faites-la dissoudre dans six onces d’eau d’hysope : ce remede est bon dans l’asthme & la respiration gênée.

Pilules de gomme ammoniaque : prenez de la gomme ammoniaque préparée avec le vinaigre de squille, deux onces ; du meilleur aloès, une once & demie ; de la myrrhe, du mastic, du benjoin, de chacun demi-once ; du safran de mars, du sel d’absinthe, de chacun deux gros ; du sirop d’absinthe, une suffisante quantité pour en faire des pilules ; elles sont un grand apéritif : on en peut user à la dose d’un demi-gros par jour le matin & le soir. (N)

* AMMONITES, peuples descendus d’Ammon fils de Lot. Ils habitoient avec les Moabites une contrée de la Syrie. Dieu se servit d’eux pour punir les Israélites, & de Jephté pour les réprimer. Ce Naas qui fit imprudemment couper la moitié de la barbe aux ambassadeurs de David, étoit leur roi. Il y avoit un autre peuple de ce nom, & qu’on appelloit aussi Ammoniens ; il habitoit la Libye, aux environs du temple de Jupiter Ammon.

AMNIOMANTIE, s. f. sorte de divination ou de présage qu’on tiroit de la coeffe ou membrane qui enveloppe quelquefois la tête d’un enfant à sa naissance.

Pour bien entendre ce terme, il faut savoir que dans le ventre de la mere le fœtus est enveloppé de trois membranes : l’une forte, que les Grecs appelloient χόριον, & les Latins secundinæ ; l’autre plus mince, appellée ἀλλαντόιδες, & la troisieme plus mince encore, qu’on nommoit ἀμνίος : ces deux dernieres sortent quelquefois avec le fœtus, & enveloppent la tête & le visage de l’enfant. On dit que le fils de l’empereur Macrin fut surnommé Diadumene, parce qu’il vint au monde avec cette pellicule, qui formoit autour de sa tête une espece de bandeau ou de diadème. Et dans l’ancienne Rome, les avocats achetoient fort cher ces sortes de membranes qu’ils portoient sur eux, imaginant qu’elle leur portoit bonheur, & leur procuroit gain de cause dans les procès dont ils étoient chargés. Les vieilles, dit Delrio, selon que cette pellicule est vermeille ou livide, présagent la bonne ou mauvaise fortune des enfans. Et il ajoûte que Paul Jove, tout évêque qu’il étoit, n’a pas manqué d’observer dans l’éloge de Ferdinand d’Avalos, marquis de Pescaire, que ce seigneur étoit venu au monde la tête ainsi enveloppée, & par conséquent qu’il devoit être heureux. Ce préjugé subsiste encore parmi le peuple, qui dit d’un homme à qui tout réussit, qu’il est né coeffé. C’est ce que les anciens entendoient par amniomantie, terme composé des deux mots, ἀμνίος, coëffe ou membrane, & μαντεῖα, divination. Delrio, Disquisit. magic. art. lib. IV. quæst. vij. sect. 1. p. 554. (G)

AMNIO ou AMNION, en Anatomie, est la membrane qui enveloppe immédiatement le fœtus dans la matrice, & qui est la plus intérieure. Ce mot paroît venir du grec ἀμνὸς, agneau, comme qui diroit peau d’agneau. L’amnios est une membrane blanche, molle, mince & transparente, contiguë au chorion, dans laquelle on ne voit presque point de vaisseaux, ou bien il n’en paroît qu’un petit nombre. Elle fait partie de l’arriere-faix, & elle est placée sous le chorion. Voyez Arriere-faix & Chorion.

Elle contient une liqueur claire, semblable à une gelée fine, que l’on croit servir à la nourriture du

fœtus, parce qu’on en trouve toûjours son estomac rempli. Voyez Nutrition.

A la partie extérieure de l’amnios est située la membrane allantoïde. Dans quelques sujets cette membrane & le chorion tiennent si étroitement ensemble, qu’ils paroissent n’être qu’une seule membrane. Ses vaisseaux ont la même origine que ceux du chorion. Voyez Allantoide.

Cette membrane a-t-elle de vraies glandes ? plusieurs ont vû dans la surface interne de l’amnios de la vache, une grande quantité de petits corps blancs, ainsi que dans le cordon, & même des appendices fistuleuses à la même surface interne de l’amnios, qui versoient une liqueur par une infinité de pores. Il faut convenir que dans l’homme on n’a pas encore vû de glandes : on nie que cette membrane ait des vaisseaux sanguins. On pourroit demander d’où vient la liqueur de cette membrane ; la question est difficile à décider. V. ce qu’en dit le docteur Haller, Comment. sur Boerhaave. (L)

* AMNISIADE ou AMNISIDES, s. f. nymphes de la ville d’Amnisies dans l’île de Crete.

AMNISTIE, s. f. sorte de pardon général qu’un prince accorde à ses sujets par un traité ou par un édit ; par lequel il déclare qu’il oublie tout le passé & le tient pour non avenu, & promet n’en faire aucune recherche. Voyez Pardon.

Ce mot est francisé du grec ἀμνιστία, amnistie, qui étoit le nom d’une loi semblable, que Thrasybule avoit faite après l’expulsion des trente tyrans d’Athenes. Andocides, orateur athénien, dont Plutarque a écrit la vie, & dont il y a une édition de 1575, nous donne dans son oraison sur les mysteres, une formule de l’amnistie & des sermens par lesquels elle étoit cimentée.

L’amnistie est ordinairement la voie par où le prince se réconcilie avec son peuple après une révolte ou un soûlevement général. Tel a été, par exemple, l’acte d’oubli que Charles II. roi d’Angleterre, a accordé lors de sa restauration. (H)

L’amnistie est aussi, dans les troupes, un pardon que le souverain accorde aux deserteurs, à condition de rejoindre leurs régimens. (Q)

AMODIATEUR, s. m. celui qui prend une terre à ferme.

AMODIATION, s. f. bail à ferme d’une terre en grain ou en argent.

AMODIE ou ADMODIER, v. act. affermer une terre en grain ou en argent.

* AMOGABARE, s. m. nom d’une ancienne milice espagnole, fort renommée par sa bravoure. Il n’y a plus d’Amogabares dans les troupes espagnoles ; ce qui ne signifie pas qu’il n’y a plus de braves gens.

AMOISE. Voyez Moise, terme de Charpenterie.

* AMOL, ville d’Asie au pays des Usbecs, sur le Gihun. Long. 82. lat. 39. 20.

AMOLETTES ou AMELOTES, s. f. pl. (Mar.) on appelle ainsi les trous quarrés où l’on passe les barres du cabestan & du virevaux. Les amelotes doivent avoir de largeur la sixieme partie de l’épaisseur du cabestan. (Z)

* AMOME, s. m. amomum racemosum, est un fruit sec, en grappe, membraneux, capsulaire, plein de graines, qui a été connu des anciens Grecs, ainsi qu’il est facile de s’en assûrer par la comparaison qu’on en peut faire avec la description de Dioscoride. V. dans la mat. med. de Geoffroy, les sentimens des Botanistes sur l’amome. La grappe de l’amome est composée de dix ou douze follicules ou grains ; ces grains sont membraneux, fibreux, faciles à rompre, & serrés les uns près des autres, sans pédicule ; ils naissent du même sarment ; ce sarment est ligneux, fibreux, cylindrique, de la longueur d’un pouce ; odorant, acre,