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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 1.djvu/835

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croyent que c’étoit un roi d’Assyrie, à qui l’on rendit des honneurs divins après sa mort, & qui fut ainsi nommé, à cause de ses richesses : mais cette idée n’a aucun fondement ; il y a beaucoup plus d’apparence qu’Astaroth est la Lune que les peuples d’Orient adoroient sous différens noms. Elle étoit connue chez les Hébreux, sous le nom de la reine du ciel ; chez les Egyptiens, sous le nom d’Isis ; chez les Arabes, sous celui d’Alitta ; les Assyriens la nommoient Mylitta, les Perses Metra, & les Grecs Diane. Baal & Astaroth sont presque toûjours joints dans l’Ecriture, comme étant les divinités des Sidoniens. Thom. Godwin, de ritibus Hebræor. Ælien, Tertull. in apologetic. Cicer. de Natur. deor. l. III. Strab. Hesyc. (G)

* ASTAROTHITES, s. m. pl. (Hist. anc.) secte de Juifs, qui adoroient Astaroth & le vrai Dieu, joignant ces deux cultes ensemble. On dit qu’il y eut de ces idolatres depuis Moyse, jusqu’à la captivité de Babylone.

ASTATHIENS, s. m. pl. (Théol.) hérétiques du neuvieme siecle, & sectateurs d’un certain Sergius, qui avoit renouvellé les erreurs des Manichéens. Ce mot est dérivé du Grec, & formé d’ privatif sans, & d’ἴστημι, sto, je me tiens ferme ; comme qui diroit variable, inconstant ; soit parce qu’ils ne s’en tenoient pas à la foi de l’Eglise, soit parce qu’ils varioient dans leur propre créance. Ces hérétiques s’étoient fortifiés sous l’empereur Nicephore qui les favorisoit : mais son successeur Michel Curopalate les réprima par des édits extrèmement séveres. On conjecture qu’ils étoient les mêmes que ceux que Theophane & Cedrene appellent anthiganiens, parce que Nicephore & Curopalate tinrent chacun à l’égard de ceux-ci la conduite dont nous venons de parler. Le P. Goar dans ses notes sur Theophane à l’an 803, prétend que ces troupes de vagabonds connus en France, sous le nom de Bohemiens ou d’Egyptiens, étoient des restes des astathiens. Son opinion ne s’accorde pas avec le portrait que Constantin Porphyrogenete & Cedrene nous ont fait de cette secte, qui née en Phrygie, y domina, & s’étendit peu dans le reste de l’empire, & qui joignant l’usage du baptême à la pratique de toutes les cérémonies de la loi de Moyse, étoit un mêlange absurde du Judaïsme & du Christianisme. (G)

ASTER ATTICUS, ou OCULUS CHRISTI, (Jardinage.) plante vivace de la grande espece, à plusieurs tiges rougeâtres garnies de feuilles oblongues d’un verd clair. La fleur est radiée, agréable à la vûe, de couleur bleue, ou violette, quelquefois blanche, & jaune dans le milieu ; ses sommets sont oblongs, garnis chacun d’une aigrette. Il y en a deux différentes, par rapport aux feuilles ; elles croissent dans des lieux incultes, & se multiplient de racines éclatées. On les voit en fleur dans l’automne : on les place dans les parterres, dans les boulingrins, & entre les arbres isolés & le long des murs de terrasses & des allées rampantes. (K)

* ASTERABAT ou ASTRABAT, ville d’Asie dans la Perse, au pays, sur la riviere, & proche le golfe de même nom, vers la mer Caspienne. Long. 72. 5. lat. 36. 50.

ASTERIPHOLE, en latin asteripholis, est un genre de plante qui produit de petites têtes écailleuses où sont des fleurs, dont les fleurons sont au milieu du disque, & les demi-fleurons rangés sur la couronne ; cette plante porte des semences en aigrettes qui sont séparées les unes des autres sur le fond du calice par des écailles. Pontederæ Dissert. 10. Voyez Herbe, Plante, Botanique. (I)

* ASTERION, (Myth.) fleuve du pays d’Argos dans les eaux duquel croissoit une plante, dont on faisoit des couronnes à Junon l’Argienne. Le fleuve Asterion fut pere de deux filles nommées Eubora Por-

cymnæ, & Acrona, qui servirent, à ce qu’on dit, de

nourrices à Junon.

ASTÉRIQUE, s. m. terme de Grammaire & d’Imprimerie ; c’est un signe qui est ordinairement en forme d’étoile que l’on met au-dessus ou auprès d’un mot, pour indiquer au lecteur qu’on le renvoye à un signe pareil, après lequel il trouvera quelque remarque ou explication. Une suite de petites étoiles indique qu’il y a quelques mots qui manquent. Ce mot étoit en usage dans le même sens, chez les anciens ; c’est un diminutif de ἀστὴρ, étoile. Isidore en fait mention au premier livre de ses origines. Stella enim ἀστὴρ, græco sermone dicitur, à quo asteriscus, stellula, est derivatus ; & quelques lignes plus bas, il ajoûte, qu’Aristarque se servoit d’astérique allongé par une petite ligne *— pour marquer les vers d’Homere que les copistes avoient déplacés. Asteriscus cum obelo ; hâc propriè Aristarchus utebatur in iis versibus qui non suo loco positi erant. Isid. ibid.

Quelquefois on se sert de l’astérique pour faire remarquer un mot ou une pensée : mais il est plus ordinaire que pour cet usage, on employe cette marque NB, qui signifie nota benè, remarquez bien. (F)

* L’astérique est un corps de lettre qui entre dans l’assortiment général d’une fonte. Son œil a la figure qu’on a dit ci-dessus.

ASTERISME, asterismus, s. m. signifie en Astronomie, la même chose que constellation. Voyez Constellation. Ce mot vient du Grec ἀστὴρ, stella, étoile. Voyez Etoile. (O)

ASTERISQUE, asteriscus, genre de plante à fleur radiée, dont le disque est composé de plusieurs fleurons, & dont la couronne est formée par des demi-fleurons qui sont posés sur des embryons, & qui sont soûtenus par un calice étoilé qui s’éleve au-dessus de la fleur. Les embryons deviennent dans la suite des semences plattes & bordées pour l’ordinaire. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

ASTEROIDES, genre de plante à fleur radiée, c’est-à-dire, dont le disque est composé de plusieurs fleurons, & la couronne de demi-fleurons qui tiennent à des embryons, & qui sont placés sur un calice écailleux. Les embryons deviennent dans la suite des semences ordinairement oblongues. Tournefort, Corol. inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

* ASTECAN, ou ASCHIKAN, ville d’Asie, dans la contrée de Mawralnaher, & la province de Al-Sogde.

* ASTETLAN, province du nouveau royaume de Mexique, dans l’Amérique septentrionale, proche de la province de Cinaloa, vers cette mer Rouge que les Espagnols ont nommée mar Vermejo.

* ASTEZAN, ou COMTÉ D’AST, pays d’Italie, au Piémont, qui le borne au couchant ; il est du reste enclavé dans le Montferrat.

ASTHME, s. m. (Med.) difficulté de respirer, maladie de poitrine, accompagnée d’une espece de sifflement. On lui a aussi donné les noms de dyspnée & d’orthopnée, mots tirés du Grec, & que l’on doit rendre en François, par ceux de respiration difficile, ou respiration debout ; situation favorable au malade, lorsqu’il est dans un accès d’asthme.

Les causes générales de l’asthme, sont toutes les maladies qui ont affecté ou affectent quelques parties contenues dans la poitrine, & ont occasionné quelque délabrement dans les organes de la respiration ; telles sont l’érésipele du poûmon, ou l’inflammation de cette partie ou de quelqu’autre, dont la fonction est nécessaire à la respiration, sur-tout lorsque cette inflammation a dégénéré en suppuration, & qu’il se rencontre quelque adhérence à la pleure ou au diaphragme. On peut encore mettre au nombre de ces causes, le vice de conformation de la poi-