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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 1.djvu/939

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quand on parle de joindre les métaux & de les souder ensemble. Voyez la figure de l’avivoir, Planche II. du Doreur, fig. 8.

Aviver, en Teinture, c’est rendre une couleur plus vive & plus éclatante, en passant l’étoffe, la soie, la laine, &c. teinte, sur un mêlange tiede d’eau & d’autres ingrédiens choisis selon l’espece de couleur à aviver. Voyez Teinture.

AVIVES, s. f. pl. (Manége & Maréchallerie.) Les avives sont des glandes situées entre les oreilles & le gosier près le haut de la ganache : on dit que quand elles se gonflent, elles causent de la douleur au cheval. Voyez Oreille, Ganache, &c.

On donne encore ce nom à une enflûre des mêmes glandes qui empêche le cheval de respirer, & le fait mourir lorsqu’on differe d’y remédier.

Les chevaux ont, comme les hommes, des glandes à la mâchoire au-dessous des oreilles, qu’on appelle parotides à ceux-ci, & avives à ceux-là : outre ces glandes, on en trouve d’autres à la racine de la langue ; celles des hommes s’appellent amygdales, & celles des chevaux simplement les glandes du gosier.

Lorsque les avives des chevaux deviennent douloureuses, on dit que le cheval a les avives ; & quand les glandes du gosier se gonflent & contraignent la respiration du cheval, ce mal s’appelle étranguillon. Voyez Etranguillon. C’est la même chose que l’esquinancie des hommes.

Il s’agit à présent de savoir si les avives deviennent douloureuses : on pourroit, ce me semble, en douter assez raisonnablement, attendu que les opérations que l’on fait aux chevaux qu’on dit avoir les avives, qui sont de les presser, de les piquer, de les battre, &c. dans le tems qu’on les croit assez douloureuses pour tourmenter un cheval au point de l’agiter avec force, seroient capables d’y exciter une inflammation beaucoup plus violente, d’allumer son mal, & de le rendre furieux : je les croirois donc plûtôt insensibles, puisqu’elles ne font point cet effet, & qu’alors on n’est pas à la cause du mal. Je trouve une raison dans le proverbe même des Maréchaux, pour appuyer cette opinion ; car ils disent qu’il n’y a jamais d’avives sans tranchées. Il pourroit donc bien se faire que ce qu’on appelle avives, ne fût autre chose que mal au ventre, d’autant plus que les signes des avives sont les mêmes que ceux des tranchées ; car le cheval se tourmente excessivement par la douleur qu’il souffre ; il se couche, se roule par terre, se releve souvent, s’agite & se débat fortement.

Les remedes destinés pour guérir les tranchées, guérissent les avives sans qu’il soit besoin de les battre : ainsi quand vous croirez qu’un cheval a les avives, donnez-lui des remedes pour des tranchées. V. Tranchée. (V)

AVIVOIR, s. m. instrument de cuivre qui a la forme d’une lame de couteau, arrondi par un bout & emmanché de l’autre dans un morceau de bois, & dont les Doreurs se servent pour étendre l’or amalgamé. Voyez Dorer au feu, & Planche II. du Doreur, fig. 8. l’avivoir.

* AULERCES on AULERCIENS, s. m. pl. (Hist. anc.) habitans de l’ancienne Gaule qu’on divisoit en Aulerci, Cenomani, Diablintes, & Eburovices, ceux du Mans, du Perche & d’Evreux. Tite-Live & César en font mention comme d’un seul peuple.

* AULIDE, s. f. (Géog. anc.) ville & port de la Béotie sur le détroit de Negrepont. Ce fut le rendez-vous des Grecs qui allerent au siége de Troie.

AULIQUE, adj. (Hist. mod.) dénomination de certains officiers de l’empereur qui composent une cour supérieure, un conseil dont la jurisdiction s’étend à tout en dernier ressort sur tous les sujets de l’empire, dans les procès dont il connoît. Voyez Empereur,

Empire. Nous disons : conseil, cour, chambre, conseiller, aulique, &c.

Le conseil aulique est établi par l’empereur, il en nomme les officiers ; mais l’électeur de Mayence a droit de visite. Il est composé d’un président catholique, d’un vice-chancelier présenté par cet électeur, & de dix-huit assesseurs ou conseillers, dont neuf sont protestans, & neuf sont catholiques. Voyez Assesseur.

Ils sont partagés en deux tribunaux : les gens de qualité occupent l’un, & ceux de robe l’autre ; ils tiennent leurs assemblées en présence de l’empereur, d’où leur vient le nom de Justitium imperatoris, justice où tribunal de l’empereur, comme celui du conseil aulique, de ce qu’il suit la cour de l’empereur, aula, & que sa résidence est toûjours dans le lieu que l’empereur habite. Cette cour & la chambre impériale de Spire, sont assez dans l’usage de se contrarier, à cause de la prévention qui a lieu entr’elles, & que nulle cause ne peut s’évoquer de l’une à l’autre. Voyez Chambre impériale. L’empereur ne peut empêcher, ni suspendre les décisions d’aucune de ces cours, ni évoquer à son tribunal une cause dont elles ont une fois pris connoissance, à moins que les états de l’empire n’en soient d’avis. Il est néanmoins des cas où ce conseil s’abstient de prononcer définitivement sans la participation de l’empereur, & dans ces cas on prononce fiat votum ad Cæsarem, que le rapport s’en fasse à César, c’est-à-dire, à l’empereur en son conseil.

Le conseil aulique n’a été originairement institué que pour connoître des différends entre les sujets des empereurs. On y a depuis porté les contestations des sujets de l’empire, & il s’est attribué sur la chambre impériale de Spire ou de Wetzlar, une espece de droit de prévention, qui ne se souffre pourtant que dans les procès des particuliers : les princes n’ont pas encore reconnu cette jurisdiction. Mais sous les empereurs Léopold, Joseph, & Charles VI. le conseil aulique a fait plusieurs entreprises contraires aux libertés Germaniques, comme de confisquer les duchés de Mantoue & de Guastalle, de mettre au ban de l’empire les électeurs de Baviere & de Cologne.

Le conseil aulique cesse aussi-tôt que l’empereur meurt, s’il n’est continué par ordre exprès des vicaires de l’empire, au nom desquels il rend alors ses jugemens, & se sert de leur sceau. Heiss. hist. de l’empire. (G)

Aulique, (Théolog.) nom qu’on donne à l’acte ou à la these que soûtient un jeune théologien, dans quelques universités, & particulierement dans celle de Paris, le jour qu’un licentié en Théologie reçoit le bonnet de docteur ; & à laquelle préside ce même licentié, immédiatement après la réception du bonnet.

On nomme ainsi cet acte du mot aula, salle, parce qu’il se passe dans une salle de l’université, & à Paris dans une salle de l’archevêché. Voyez Université, Degré, Docteur, &c. (G)

AU LIT, AU LIT CHIENS, terme de Venerie, dont on use pour faire guetter les chiens lorsque l’on veut lancer un lievre.

AULNAIE ou AUNAIE, s. f. (Jardinage.) est un lieu planté d’aulnes. Voyez Aulne. (K)

AULNE, s. m. alnus, genre d’arbre qui porte des chatons composés de fleurs à plusieurs étamines qui s’élevent d’un calice fait de quatre pieces. Ces fleurs sont ramassées en peloton & attachées à un axe ; elles sont stériles. Le fruit se trouve séparément des chatons ; il est composé d’écailles & rempli d’embryons dans le commencement de son accroissement. Dans la suite il devient plus gros, & alors il renferme des semences, qui pour l’ordinaire sont applaties. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Il vient de boutures & de marcotte ; il aime les