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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 10.djvu/486

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Suivant les Iroquois, la race humaine fut détruite par un déluge universel, & pour repeupler la terre les animaux furent changés en hommes. Les sauvages admettent des génies subalternes bons & mauvais, à qui ils rendent un culte ; Atahentsik qu’ils confondent avec la lune, est à la tête des mauvais, & Joukeska, qui est le soleil, est le chef des bons. Ces génies s’appellent Okkisik dans la langue des Hurons, & Manitous chez les Algonquins. Voyez ces deux articles.

MICHAELSTOWN, (Geog.) ville de l’Amérique dans l’île de la Barbade, avec une bonne citadelle & un bon port, appartenant aux Anglois, qui la nomment communément Bridg-town. Longit. 319. 50. lat. 13. (D. J.)

MICHE, s. f. (Boulang.) pain de grosseur suffisante pour nourrir un homme à un repas ; plus souvent un pain rond, très-considérable, pesant plusieurs livres. Il y a des miches de toute grandeur & de tout poids.

MICHEL, Saint (Hist. mod.) ordre militaire de France, qui fut institué par Louis XI. à Amboise, le premier Août 1469. Ce prince ordonna que les chevaliers porteroient tous les jours un collier d’or fait à coquilles lacées l’une avec l’autre, & posées sur une chainette d’or d’où pend une médaille de l’archange saint Michel, ancien protecteur de la France. Par les statuts de cet ordre, dont le roi est chef & grand-maître, il devoit être composé de trente-six gentilshommes, auxquels il n’est pas permis d’être d’un autre ordre, s’ils ne sont empereurs, rois, ou ducs. Ils avoient pour devise ces paroles immensi tremor Oceani : cet ordre s’étant insensiblement avili sous les premiers successeurs d’Henri II. Henri III. le releva en le joignant avec celui du saint-Esprit. C’est pour quoi les chevaliers de celui-ci, la veille de leur réception, prennent l’ordre de saint-Michel, en portent le collier autour & tout proche de leur écusson, & sont en conséquence appellés chevaliers des ordres du roi. De tous ceux qui avoient reçu l’ordre de saint-Michel, sans avoir celui du saint-Esprit, le roi Louis XIV. en 1665 en choisit un certain nombre, à la charge de faire preuve de leur noblesse & de leurs services. Le roi commit un des chevaliers de ses ordres pour présider au chapitre général de l’ordre de saint-Michel, & y recevoir ceux qui y sont admis. On le confere à des gens de robe, de finance, de lettres, & même à des artistes célebres par leurs talens. Ils portent la croix de saint-Michel attachée à un cordon de soie noire moiré ; c’est-là ce qu’on appelle simplement l’ordre de saint-Michel.

Michel, la saint Michel, la fête de saint Michel, qui arrive le 29 de Septembre. Voyez Quartier & Terme.

Aîle de saint Michel, voyez Aîle.

Michel Saint, (Géog.) ville forte de l’île de Malthe, appellée autrefois l’île de la Sengle, du nom du grand maître de ce nom, qui la fit bâtir en 1560. Elle est séparée de la Terre-ferme par un fossé, & bâtie sur un rocher.

Michel Saint, (Géog.) ville de l’Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, dans la province de Méchoacan ; elle est à 140 lieues de México. Long. 274. 40. lat. 21. 35. (D. J.)

Michel Ange, cachet de, (Pierres gravées.) fameuse cornaline du cabinet du roi de France, ainsi nommée, parce qu’on croit qu’elle servoit de cachet à Michel-Ange. Quoi qu’il en soit, cette cornaline est transparente, gravée en creux, & contient dans une espace de cinq à six lignes, treize ou quatorze figures humaines, sans compter celles des arbres, de quelques animaux, & un exergue où l’on voit seulement un pêcheur. Les antiquaires françois n’ont pas encore eû le plaisir de deviner le sujet de cette

pierre gravée. M. Moreau de Mautour y découvre un sacrifice en l’honneur de Bacchus, & en mémoire de sa naissance ; & M. Beaudelot y reconnoit la fête que les Athéniens nommoient Puanepties. Quand vous aurez vu dans l’histoire de l’académie des Belles-Lettres, la figure de ce prétendu cachet de Michel-Ange, vous abandonnerez l’énigme, ou vous en chercherez quelque nouvelle explication, comme a fait M. Elie Rosmann, dans ses remarques sur ce cachet, imprimées à la Haye en 1752 in-8°. (D. J.)

MICHELSTATT, ou MICHLENSTATT, (Géog.) petite ville d’Allemagne, au cercle de Franconie, sur la riviere de Mulbing, dans le comté d’Erpach, entre la ville d’Erpach & Furstenau. Long. 27. 48. lat. 48. 22.

MICHIGAN, (Géog.) grand lac de l’Amérique septentrionale, dans la nouvelle France ; ce lac s’étend du nord au sud depuis les 49 30 de lat. nord, jusqu’au 41 45. Sa largeur moyenne est de 33 ou 34 lieues ; son circuit peut avoir 300 lieues.

MICIACUM, (Géog.) nom latin d’une abbaye de France au diocèse d’Orléans, à deux lieues de cette ville vers le couchant, sur le Loiret. Cette abbaye aujourd’hui nommée saint Mesmin, fut bâtie sur la fin du regne de Clovis, par saint Euspice & saint Maximin son neveu, de qui il a pris le nom. Elle appartient maintenant aux Feuillans : saint Euspice en fut le premier abbé en 508, & saint Maximin ou saint Mesmin le second. Elle a eu beaucoup de saints religieux dans les commencemens ; les tems ont changé. (D. J.)

MICO, (Hist. mod.) c’est le titre que les sauvages de la Géorgie, dans l’Amérique septentrionale, donnent aux chefs ou rois de chacune de leurs nations. En 1734 Tomokichi, mico des Yamacraws, fut amené en Angleterre, où il fut très-bien reçu du roi à qui il présenta des plumes d’aigles, qui sont le présent le plus respectueux de ces sauvages. Parmi les curiosités que l’on fit voir à Londres à ce prince barbare, rien ne le frappa autant que les couvertures de laine, qui selon lui, imitoient assez bien les peaux des bêtes ; tout le reste n’avoit rien qui frappât son imagination au même point.

MICOCOULIER, s. m. celtis, (Hist. nat. Botan.) genre de plante à fleur en rose, qui a plusieurs étamines très-courtes. Le pistil s’éleve au milieu de ces étamines, & devient dans la suite un fruit ou une baie qui renferme un noyau arrondi. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Micocouiller, celtis, arbre de moyenne grandeur, que l’on cultive dans les pays méridionaux de l’Europe pour l’utilité de son bois. Il prend une tige droite & d’une grosseur proportionnée ; il fait une tête réguliere & se garnit de beaucoup de branches qui s’étendent & s’inclinent : son écorce d’une couleur olivâtre rembrunie, est assez unie. Sa feuille est rude au toucher en-dessus, veinée en-dessous, longue, dentelée, & pointue ; elle a beaucoup de ressemblance avec celle de l’orme, & sa verdure, quoique terne, est assez belle ; du moins elle est constante & de longue durée. Ses fleurs paroissent au commencement d’Avril : elles sont petites, de couleur herbacée, & de nul agrément : les fruits qui succedent sont ronds, noirâtres, de la grosseur d’un pois. Ce sont des noyaux qui renferment une amande, & qui sont couverts d’une pulpe fort agréable au goût, mais trop mince pour servir d’aliment. L’arbre en rapporte beaucoup tous les ans, & quoiqu’ils soient en maturité au mois de Janvier, ils restent sur l’arbre jusqu’au retour de la séve.

Cet arbre, quoiqu’originaire des pays méridionaux, est dur, robuste, tenace ; il résiste aux hivers les plus rigoureux dans la partie septentrionale de ce royaume, sans en être aucunement endommagé ;