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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 10.djvu/684

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ble ville de France en Dauphiné, située dans une plaine fertile au confluent de deux petites rivieres, Rioubion & Jabron, & environ à deux milles du Rhône, dominée par une citadelle jadis très-forte, qui est située sur une éminence dont la continuation forme un côteau assez étendu très-bien cultivé, planté principalement en vignes qui donnent un vin excellent. Cette ville, fondée ou rétablie par les Adhemars, fut donnée par un d’eux en hommage volontaire & gratuit à l’Eglise sous le pontificat de Grégoire XI. ensuite érigée en bailliage ; enfin restituée en 1446 à Louis XI. roi de France. On reproche aux habitans d’avoir les premiers embrassé les dogmes de la religion P. R. d’avoir excité des séditions, & d’avoir en conséquence attiré sur eux le fléau de la guerre, & des persécutions qui ne firent, comme c’est l’ordinaire, qu’augmenter le mal avec l’obstination. Cette ville a été assiégée plusieurs fois, d’abord en 1569 par l’amiral de Coligny, qui fut obligé de céder à la vigoureuse résistance & au courage naturel des habitans, & d’en lever le siége. Le seigneur de Lesdiguieres fut quelques années après plus heureux, il la prit en 1586 ; mais l’année suivante elle lui fut enlevée par le comte de Suse, qui étoit d’intelligence avec les habitans. Mais le premier la reprit peu après par le moyen du château qu’on n’avoit encore pu forcer. Les états de la province y ont été convoqués en 1560 par le baron des Adrets ; & il y a eu deux conciles tenus, l’un en 1208, composé de tous les prélats des provinces voisines, assemblés par Milon, légat du saint siége ; & l’autre en 1248, convoqué par Pierre & Hugues, aussi légats. Ces deux conciles sont sous le nom de Montilli, mais Chorier a prouvé contre Castel, qui soutenoit que c’étoit une place du Languedoc, que Montilli n’étoit autre chose que Montelimart. Voyez son histoire du Dauphiné. Il y a dans cette ville une élection & une sénéchaussée : le prince de Monaco en est convigneur avec la ville, & M. de Gouvernet, gouverneur. Elle est placée au 22d 25′. de longit. la latit. est de 44d 33′ 38″.

MONTE-MARANO, (Géogr.) petite & pauvre ville d’Italie, au royaume de Naples, dans la principauté ultérieure, avec un évêché suffragant de Bénevent, sur la rive du Sabato, entre Nusco au levant, & Avellino au couchant. Longit. 32. 42. lat. 40. 53. (D. J.)

MONTE-MOR-O-NOVO, (Géog.) ville de Portugal, sur le chemin de Lisbonne à Badajoz. Elle est en partie située sur le penchant d’une montagne, & en partie dans la plaine, au bord de la riviere de Canha. Longit. 10. 30. lat. 38. 32.

MONTE-MOR-O-VELHO, (Géog.) petite ville de Portugal, dans la province de Beira, dans un territoire où on ne recueille que du blé de Turquie, à 4 lieues S. O. de Coimbre, 33 N. de Lisbonne. Long. 9. 36. lat. 40. 4.

C’est le lieu de la naissance d’un poëte musicien, connu sous le nom de Georges de Monte-Mayor, qui finit ses jours à la fleur de son âge, vers l’an 1560. Il a fait une pastorale intitulée la Diane, qu’on a traduite en plusieurs langues.

Mais les avantures de Mendez Pinto (Ferdinand) compatriote de Monte-Mayor, méritent bien autrement d’attirer nos regards. Il quitta la qualité de laquais pour aller faire fortune aux Indes en 1537, & y demeura 31 ans. Il fut treize fois esclave, vendu seize fois, & essuya un grand nombre de naufrages. De retour en Portugal, il publia dans sa langue la relation curieuse de ses voyages, ouvrage intéressant, & d’un style au-dessus de la condition de l’auteur.

Nous en avons une traduction françoise, imprimée à Paris en 1645, in-4°. (D. J.)

MONTE-PATERNO, (Géog.) montagne d’Italie,

à une lieue de la ville de Bologne. Elle fait partie de l’Apennin, elle est fameuse par les pierres de Bologne qu’on y trouve. Voyez Bologne, pierres de.

MONTE-PELOSO, (Géog.) petite ville d’Italie, au royaume de Naples, dans la Basilicate, vers les confins de la province de Bari, avec un évêché sufragant de Cirenza, mais exempt de sa jurisdiction. Long. 33. 58. lat. 40. 50.

MONTE-PHILIPPO, (Géog.) fort d’Italie, en Toscane, sur une hauteur, près de Porto-Hercole, dont il est comme la citadelle. Les Impériaux le prirent en 1712, & traiterent les prisonniers de guerre avec la derniere dureté. Long. 28. 45. lat. 42. 25.

MONTE-PULCIANO, (Géog.) Mons Policianus, petite ville d’Italie, en Toscane, avec un évêché qui ne releve que du pape, & qui fut érigé en 1561. Elle est dans un terroir fertile en vins admirables, à 28 milles O. de Pérouse, à pareille distance S. E. de Sienne, & 54 S. E. de Florence. Long. 29. 25. lat. 43. 5.

Cette ville est la patrie de Bellarmin & de Politien.

Bellarmin (Robert) jésuite, l’un des habiles controversistes de son siecle, fut nommé cardinal en 1599, & mourut à Rome en 1621, à 79 ans. Ses ouvrages n’ont ni la pureté de la langue latine, ni les ornemens du discours : il confond souvent les opinions particulieres avec la doctrine générale ; enfin il se montre par-tout si zélé défenseur des prétentions de la cour de Rome, & de l’étendue du pouvoir des papes, qu’on ne peut le lire avec estime.

Politien (Ange), que nous nommons aussi le Pulci, étoit l’un des plus doctes & des plus polis écrivains du quinzieme siecle ; que dirois-le de plus fort pour le prouver, les deux Scaligers l’ont comblé d’éloges ! Il se fit connoître avec éclat de très-bonne heure, & mérita d’être mis au nombre des enfans célebres. Sa version latine d’Hérodien, ses poésies, ses œuvres mêlées augmenterent sa réputation : on a fait du tout une belle édition, chez S. Gryphe en 1550, 3 vol. in-8o. Il mourut âgé de 40 ans en 1494. Bayle a donné son article, & M. Menck a écrit sa vie. (D. J.)

MONTE-SANT-ANGELO, (Géog.) ville archiépiscopale d’Italie, au royaume de Naples, dans la Capitanate, au nord oriental de Manfrédonia, à 4 milles de cette ville, & à un mille de la mer : on y voit encore des restes d’un temple du dieu Pilumnus. Long. 33. 38. lat. 41. 43.

La montagne qui s’éleve au-dessus de cette ville, porte aussi le nom de Monte di santo Angelo ; c’est le Garganus des anciens. Voyez Gargan. (D. J.)

MONTE-VEDIO, (Géogr.) ville du Perou, nouvellement bâtie par les Etpagnols. Le havre n’est bon que pour les petits vaisseaux, car il n’a pas plus de dix-sept piés d’eau dans le tems de la haute marée. Le port est défendu par une forteresse, munie de quinze pieces de canon, & d’une garnison de cent hommes qu’on y envoie d’Espagne ; le pays est également beau & fertile, les vignes y réussissent à merveille, il y a même aux environs des mines d’or & de diamans ; cependant cette ville est sans habitans & sans commerce : la nature prodigue tous ses trésors en pure perte à la nation Espagnole, elle n’en sait tirer aucune avantage. Monte-Vedio est situé à l’est, un quart de sud-est de Buenos-Aires, dans l’embouchure de la riviere de la Plata. Lat. selon le P. Feuillée, 34d 52′ 30″. (D. J.)

MONTER, (Gram.) ce verbe a un grand nombre d’acceptions, il est tantôt actif, tantôt neutre. On dit monter à cheval ; la mer monte ; monter une