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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 10.djvu/845

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que méridionale au Pérou, dans la partie septentrionale de la province de Lima, à l’occident de la riviere de Moyobamba. Cette province a quantité de rivieres, de hautes montagnes, des forêts impénétrables, & très-peu d’habitans, qui vivent par bourgades. (D. J.)

MOYS, (Hist. mod. Géog.) c’est le nom d’une tribu d’Indiens qui habitent les montagnes du royaume de Champa ou de Siampa, dans les Indes orientales, & qui sont employés par les habitans aux travaux les plus vils & les plus forts. Ils n’ont qu’un morceau d’étoffe pour couvrir leur nudité.

MOZAMBIQUE, (Géog.) ville des Indes, sur la côte orientale d’Afrique dans la petite île de Mozambique. Les Portugais l’ont bâti avec une bonne forteresse dans laquelle ils tiennent une nombreuse garnison & provision de vivres. Cette ville est pour eux la clé des Indes, de sorte que s’ils la perdoient, difficilement pourroient-ils commercer aux Indes. Ils s’y rafraîchissent, & y font aiguade. Elle assure leur trafic avec les peuples des environs, comme de Sofala & de Monomopata, d’où ils tirent beaucoup d’or. Enfin, elle tient en bride les princes de cette côte, qui leur sont sujets ou alliés.

Mozambique, le canal de (Géog.) détroit de la mer des Indes, entre l’île de Madagascar & le continent d’Afrique, au N. E. du golfe de Sophala. (D. J.)

Mozambique, (Géog.) très-petite île assez peuplée sur la côte orientale d’Afrique. On entendoit autrefois par ce nom un promontoire de la mer des Indes sur la même côte d’Afrique, vis a-vis l’île de Madagascar, nommée, à ce qu’on disoit, par Ptolomée Prasum Promontorium.

On convient à présent que c’est une île où les vaisseaux sont à l’abri de tous les vents. Elle est chere aux Portugais, qui la possedent, quoique l’eau douce y manque. Elle abonde en palmiers, orangers, citronniers, limonniers & figuiers des Indes. On trouve dans le continent quantité d’éléphans, de bœufs, de brebis, de chevres & de pourceaux, dont la chair est excellente. Les naturels sont noirs, idolâtres, sauvages, & vont tous nuds, hommes & femmes. Longit. 59. 20. latit. méridionale 15.

MOZARABES, (Géog.) Voyez Muzarabes.

M S

MSCZISLAW, (Géogr.) Palatinat de Lithuanie, qui confine au nord avec celui de Witeps, au midi avec la Volnie, au levant avec les duchés de Smolensko & de Czernikow, au couchant avec le palatinat de Minski. Il s’étend 60 lieues le long du Niéper, qui le parcourt du nord au midi, & qui le partage. Sa largeur est d’environ quarante lieues.

MSCZISKAW, Mscislavia, (Géog.) forte ville de Pologne dans la Lithuanie, capitale du Palatinat de même nom. Elle est sur la riviere de Sosz, à 8 lieues S. E. de Smolenskow, 80 N. E. de Novogrod. Long. 50. 40. lat. 54. 30. (D. J.)

MSRATA, (Géog.) pays d’Afrique au royaume de Tripoli, qui donne son nom à sa ville principale, située sur la pointe du cap qui forme l’extrémité occidentale du golfe de la Sidre. (D. J.)

M U

MUABLE, adj. (Gram.) qui est sujet au changement. C’est le correlatif & l’opposé d’immuable. Voyez Immuable.

MUAGE, s. m. (Jurisprudence.) mutation, changement.

MUANCES, s. m. ou MUTATIONS, μεταϐολαι, dans la musique ancienne, étoient en général

tout passage d’un ordre ou d’un sujet de chant à un autre. Aristoxene définit la muance une espece de passion dans l’ordre de la mélodie ; Bacchius, un changement de sujet, ou la transposition du semblable dans un lieu dissemblable ; Aristide Quintilien, une variation dans le système proposé, & dans le caractere de la voix.

Toutes ces définitions obscures & trop générales ont besoin d’être éclaircies par les divisions. Mais les auteurs ne s’accordent pas mieux sur ces divisions que sur la définition même. Cependant on en recueille assez évidemment que ces muances pouvoient se réduire à 5 especes principales. 1°. Muance dans le genre, lorsque le chant passoit, par exemple, du diatonique au chromatique, ou à l’enharmonique, & réciproquement. 2°. Dans le système, lorsque la modulation unissoit deux tetracordes disjoints, ou en séparoit deux conjoints, ce qui revient au passage du béquarre, au bémol, & réciproquement. 3°. Dans le mode, quand on passoit, par exemple, du dorien au phrygien, ou au lydien, &c. 4°. Dans le rythme, quand on passoit du vîte au lent, ou d’un mouvement à un autre. 5°. Enfin dans la mélopée, lorsqu’on interrompoit un chant grave, sérieux, magnifique, &c. par un chant gai, enjoué, impétueux, &c.

Muances, dans la musique moderne, sont les diverses manieres d’appliquer aux notes les syllabes ut, re, mi, fa, &c. de la gamme, selon les diverses positions des deux semi-tons de l’octave, & les differentes manieres d’y arriver.

Comme l’Aretin n’inventa que six de ces syllabes, & qu’il y a sept notes à nommer dans une octave ; il falloit nécessairement répéter le nom de quelque note. Cela fit qu’on nomma toujours mi, fa, ou la, fa, les deux notes entre lesquelles se trouvoit un des semi-tons. Ces noms déterminoient en même tems ceux des notes les plus voisines, soit en montant, soit en descendant. Or, comme les deux semi-tons sont sujets à changer de place dans la modulation, & qu’il y a dans la musique une multitude presque infinie de différentes positions de notes ; il y avoit aussi une multitude de manieres différentes de leur appliquer les six mêmes syllabés, & ces manieres s’appelloient muances, parce que les mêmes notes y changeoient sans cesse de nom.

Dans le siecle dernier, on ajouta en France la syllabe si aux six premieres de la gamme de l’Aretin. Par ce moyen la septieme note de l’échelle se trouvant nommée, ces muances devinrent inutiles, & furent proscrites de la musique françoise : mais chez routes les autres nations où, selon l’esprit du métier, les Musiciens prennent toujours leur vieille routine pour la perfection de l’art ; on n’a point adopté le si, & il y a apparence qu’en Italie, en Espagne, en Allemagne & Angleterre, les muances serviront encore long-tems à la désolation des commençans. (S)

MUBAD ou MUGHBAD, (Hist. anc.) nom que l’on donnoit autrefois chez les anciens Perses au souverain pontife, ou chef des mages, sectateurs de la religion de Zerdusht ou Zoroastre. Voyez Magisme.

MUCAMUDINS, (Géog.) peuples d’Afrique, qui sont l’une des cinq colonies des Sabéens, qui vinrent s’établir dans cette partie du monde avec Melek-Ifiriqui, roi de l’Arabie-heureuse. Ils font une tribu des Béréberes, occupent la partie la plus occidentale de l’ancienne Mauritanie Tangitane, & habitent les montagnes du grand Atlas dans l’étendue des provinces de Héa, de Suz, de Gézula & de Maroc ; la ville d’Agmet est leur capitale. (D. J.)

MUCHLI, (Géographie.) bourg de la Morée