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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 11.djvu/183

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réveil il ne conservoit pas la moindre idée de ce qu’il avoit fait.

NOCTULIUS, (Mythol.) dieu de la nuit qu’on représentoit éteignant son flambeau, & ayant à ses piés une chouette ; mais Congreve l’a su peindre avec des traits ingénieux & délicats.

Noctulius the night’s god appears.
In all its downy pomp array’d,
Behold the révérend shade.
An ancient sigh he sits upon,
Whose memory of sound is long since gone
And purposely annihilated for his throne.
Beneath, two soft transparent clouds do meet,
In wich he seems to sink his softer feet.
A melancholy thought, condens’d to air,
Stoll’n from a lover in dispair,
Like a thin mantle, serves to wrap
In fluids folds his visionary shape ;
A wreath of darkness round his head he wears,
Where curlings mists supply the want of hairs.
While the still vapours, Wich front poppies rise,
Bedew his hoary head, and lull his eyes.


(D. J.)

NOCTURLABE, s. m. (Marine.) c’est un instrument par lequel on prétend trouver combien l’étoile du nord est plus basse ou plus haute que le pole, & quelle heure il est pendant la nuit. Le P. Fournier a donné dans son Hydrographie, liv. X. ch. xx. la construction & l’usage de cet instrument, qui est défectueux, & dont il n’est pas sûr de faire usage. On a un moyen plus exact de reconnoître le passage de l’étoile polaire par le méridien. Voyez Latitude. Et à l’égard de l’heure, c’est encore un problème dont on n’a pu trouver une solution assez simple pour la pratique, quoiqu’on ait proposé pour cela plusieurs moyens fort ingénieux, comme on peut le voir dans la piece qui a remporté le prix de l’académie royale des Sciences en 1745, sur cette matiere, par M. Daniel Bernoulli. (Z)

NOCTURNE, adj. (Astronom.) se dit de ce qui a rapport à la nuit, nox. Il est opposé à diurne. Voyez Nuit & Diurne.

Arc nocturne en Astronomie, est l’arc de cercle que le soleil ou une étoile décrit pendant la nuit, c’est-à-dire l’arc qu’ils décrivent ou paroissent décrire pendant qu’il est sous l’horison. Voyez Arc & Diurne.

Arc semi-nocturne du soleil, est la portion de cercle comprise entre l’extrémité inférieure de notre méridien & le point de l’horison où le soleil se leve ou se couche. En effet, l’arc nocturne est divisé en deux parties égales ou à-peu-près égales par le méridien. Voyez Meridien & Midi. Chambers. (O)

Nocturnes, s. m. (Théolog.) On donne ce nom à cette partie de l’office ecclésiastique que nous appellons matines, & qui est divisée en trois nocturnes, ainsi nommés, parce qu’on ne les chantoit que pendant la nuit : ce qui s’observe encore en quelques églises cathédrales, qui chantent matines à minuit. La coutume des chrétiens de s’assembler de nuit, avoit lieu dès le tems des Apôtres ; ce qui fut cause que les payens chargerent de plusieurs calomnies les premiers chrétiens, à l’occasion de ces assemblées nocturnes, comme il paroît par les apologies de Justin, d’Athénagoras, de Tertullien, & de quelques peres. On lisoit dans ces assemblées quelques endroits des pseaumes, des prophéties ou du nouveau Testament. D’où il est aisé de juger que l’office ecclésiastique, qu’on appelle présentement matines, est né avec le Christianisme, bien qu’il ne fût pas alors dans la même disposition qu’il est aujourd’hui, car on n’y lisoit rien que l’Ecriture sainte, si ce n’est que les jours consacrés à honorer la mémoire des martyrs, on récitoit devant tout le monde les actes de leur

martyre, d’où est ensuite venue la coutume d’insérer dans l’office l’histoire des saints dont on fait la fête. M. Simon. (G)

Nocturnes, peines nocturnes sont les suites fréquentes des désordres vénériens, qui ne peuvent être que palliées par les narcotiques ; il n’y a que le mercure & l’usage des anti-vénériens long-tems continués, qui puissent les faire cesser entierement.

Ce mal est aussi une suite de la mélancholie & de la manie, & peut très bien se rencontrer sans qu’il y ait aucun virus dans le sang, mais par le seul desséchement & l’acrimonie bilieuse du sang & des humeurs, jointe à l’épaississement. Tous les mélancholiques & les maniaques sont très-sujets aux desordres nocturnes. Voyez Mélancholie.

NODOTUS, s. m. (Mytholog.) dieu qui présidoit chez les Romains à la formation des nœuds du tuyau des blés ; mais c’est un dieu sorti de la fabrique de S. Augustin, qui a forgé semblablement une déesse volutina pour l’enveloppe de l’épi ; une déesse patelène pour l’épi qui commence à s’ouvrir ; une déesse hostiline quand la barbe de l’épi & l’épi sont à niveau ; une déesse lacturce quand le grain est en lait ; une déesse maturne quand il étoit meur, & finalement une déesse runcine quand on le coupoit. (D. J.)

NODUS, (en Chirurgie) mot purement latin, mais qui ne laisse pas de s’employer en françois dans les matieres chirurgiques ; il signifie une tumeur qui vient sur les os, laquelle procede pour l’ordinaire d’une cause vénérienne, voyez Tumeur & Os, c’est la même chose que nœud en françois.

On prend communément pour nodus des petites exostoses ou des tumeurs en forme de petits nœuds qui s’élévent sur la superficie des os & la rendent inégale. Voyez Exostose.

Il paroit que le nodus est engendré par une humeur crasse, froide & visqueuse, laquelle est souvent très difficile à résoudre. On se sert quelquefois pour y parvenir, d’une lame de plomb enduite de mercure qu’on applique sur le nodus.

Mais plus ordinairement on y applique l’emplastrum de ranis cum mercurio ; & si elle ne fait rien on frotte de tems en tems le nodus, avec quelque onguent mercuriel, après quoi on y applique des emplâtres mercuriels de cinabre & autres ingrédiens.

Quelques-uns appellent nodus ou nœuds, toutes les tumeurs dures qui viennent aux parties extérieures du corps, en conséquence d’humeurs peccantes qui y sont coagulées.

Mais ce terme s’applique plus particulierement aux tumeurs & protuberances qui viennent aux jointures des goutteux, sur-tout quand la goutte est invéterée, & qu’on appelle autrement des tophus. Voyez Tophus.

Ces nodus ou tophus sont formés, à ce qu’on prétend, d’une matiere épaisse, crue, pesante & indigeste, mêlée avec un suc bilieux, chaud & âcre, dont la partie la plus grossiere & la plus terrestre, étant retenue dans ces parties, y forme par degrés des concrétions pierreuses. Voyez Goutte. (Y)

NOÉGA, (Géog. anc.) ancienne ville d’Espagne, selon Pomponius Mela, qui la place, ainsi que Pline, chez les Asturiens sur la côte. On croit communément que c’est aujourd’hui Navia. (D. J.)

NOËL, (Hist. ecclésiast.) personne n’ignore que c’est la fête de la nativite de J. C. Voyez Nativité de J. C.

Neuf jours devant la célébration de cette sainte fête, on chante dans l’église catholique les antiennes qu’on appelle des O O ; parce qu’elles commencent toutes par O, & ces sortes de cantiques sacrés ne peuvent tendre qu’à l’édification ; mais il n’en