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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 11.djvu/447

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ils font rapport à sa majesté. La marque de leur dignité est une boîte d’or qui renferme le bétel que les Indiens mâchent perpétuellement ; ils la portent dans leur main, ou bien ils la font porter par un esclave qui les précede. Les seigneurs d’un rang inférieur s’appellent tonimas ; il ne leur est permis d’avoir qu’une boîte d’argent. Les nampras forment le troisieme ordre de la noblesse.

OKU JESO, (Géog.) c’est-à-dire le Haut-Jeso, grand continent d’Asie à son extrémité orientale. Les géographes n’ont pas encore déterminé si ce grand pays confine avec la Tartarie ou avec l’Amérique. M. de Lisle n’a pas connu cette presqu’île & ce golfe, lorsqu’il a fait sa carte des Indes & de la Chine. C’est Kaempfer qu’il faut consulter, & qui vous donnera la division de ce pays en provinces.

O L

OLAMPI, s. m. (Hist. des drog. exot.) gomme ou résine qu’on apportoit autrefois d’Amérique ; elle est dure, jaune, tirant sur le blanc, transparente, ressemblant au copal, douce au goût avec un peu d’astriction ; elle passe pour émolliente & résolutive ; mais on ne sait point de quel arbre elle découle, & même on ne la connoît plus dans les boutiques.

OLARSO, (Géog. anc.) ancienne ville d’Espagne, selon Pline, liv. IV. ch. xx. Ptolomée, liv. II. ch. vj. la met dans l’Espagne tarragonoise, & parmi les villes maritimes des Vascons : c’est aujourd’hui Oiarso, village à deux lieues de Fontarabie. (D. J.)

OLBA. (Géog. anc.) ville de Cilicie, capitale de la Ketide, dans le voisinage de Seleucie, étoit à dix lieues de Lalasis. Ptolomée l’appelle Olbasa. & la met à 64. 30. de Longitude.

La ville d Olba, que Strabon nomme Olbé, étoit célebre par un temple de Jupiter, qui fut bâti par Ajax fils de Teucer. Les grands-prêtres de ce temple étoient princes du pays ; ils faisoient battre monnoie à leur coin, & exerçoient dans l’étendue de leurs états les droits de souveraineté. On sait que dans la plus haute antiquité, les rois & les princes étoient les premiers ministres de la religion. La même personne portoit le sceptre d’une main, & de l’autre offroit des sacrifices à l’être suprème. Cet usage établi dans les premiers tems chez presque toutes les nations, subsistoit sous la domination romaine dans plusieurs provinces de l’Asie. Les pontifes de Zela & des deux Comanes jouissoient d’une espece de souveraineté dans le Pont & dans la Cappadoce. Le grand-prêtre de Jupiter Abretonien avoit le titre & l’autorité de souverain dans la Mysie. Tous ces princes & pontifes au milieu des provinces romaines, étoient libres, & vivoient suivant leurs propres lois.

L’histoire des princes d’Olba remonte jusqu’au tems de la guerre de Troie ; mais elle est peu connue dans le détail. Strabon, liv. XIV. nous apprend seulement que le sacerdoce & la principauté étoient héréditaires dans une même famille ; que les états de ces princes furent démembrés ; que la famille sacerdotale fut totalement dépouillée, & qu’elle fut ensuite rétablie.

Les médailles nous donnent le nom de trois de ces princes, l’étendue de leurs états, le titre de sacré, ΙΕΡΑ, dont leur capitale étoit décorée, & plusieurs autres faits intéressans, dont aucun écrivain ancien n’a parlé, mais sur lesquels il faut consulter les mém. de l’acad. des Inscript. tom. XXI.

Je remarquerai seulement que l’étendue des états du prince d’Olba pouvoit être de vingt lieues d’orient en occident. Son pays quoique situé dans les montagnes, étoit très-fertile. La race sacerdotale fut maintenue par Auguste dans la possession de la principauté ; elle étoit encore florissante sous le regne

de Tibere ; mais nous n’avons aucun monument des siecles suivans qui fasse mention des princes d’Olba ; car quoique sujets de l’empire, ils étoient par la situation de leur pays, presque indépendans de l’empereur.

Il est probable que le culte de Jupiter, & que l’autorité des pontifes subsisterent à Olba jusqu’au regne de Théodose. Au jv. siecle de l’ére vulgaire, la ville d’Olba fut comprise dans la province d’Isaurie, & fut décorée d’un siege épiscopal. Eusebe, évêque d’Olba, étoit un des peres du concile de Constantinople, qui se tint l’an 381, & Théodore d’Olba assista au concile général convoqué l’an 681 contre les Monothélites. Nous ignorons si la ville d’Olba subsiste encore ; mais les écrivains & les voyageurs ne nous instruisent pas davantage sur l’état actuel de plusieurs villes qui ont été célebres dans l’Orient. (D. J.)

OLBASA, (Géog. anc.) Ptolomée compte trois villes de ce nom dans l’Asie mineure ; savoir 1°. Olbasa, ville de Pisidie : 2°. Olbasa, ville de la Cappadoce, dans l’Antiochiane : 3°. Olbasa, ville de la Cilicie, dans la Kétide. Strabon la nomme Olbé. C’est Olba dont nous venons de donner l’article.

OLBIE, (Géog. anc.) en latin Olbia ; il y a eu plusieurs villes de ce nom. Nous indiquerons les principales ; mais il n’y en avoit aucune dans la Grece.

Il y a 1°. Olbia, ville maritime de l’île de Sardaigne sur la côte orientale. Scipion s’en rendit maître, & la ravagea. On en voit encore les ruines près du cap Comin. 2°. Olbia, ville de la Gaule narbonnoise, selon Pomponius Méla, liv. II. c. v. 3°. Olbia, ville de la Sarmatie en Europe. à l’embouchure du Boristhene. 4°. Olbia, ville de l’Asie mineure en Bithynie sur la Propontide, selon Ptolomée, liv. V. chap. j. 5°. Olbia, ville de l’Asie mineure dans la Lycie.

OLCADES, (Géog. anc.) anciens peuples d’Espagne, dont Polybe & Tite-Live ont fait mention, sans nous apprendre quel canton ils occupoient. Cellarius croit qu’ils étoient voisins des Orétains, & au midi.

OLDA, (Géog. anc) riviere de France en Guienne, où elle se jette dans la Garonne ; c’est le Lot.

OLDAK-BACHAS, (Hist. mod.) grade militaire dans les troupes des Algériens. Les oldak-bachas sont au nombre de quatre cent ; ce sont des lieutenans d’infanterie, qui pour marque de leur grade portent une bande de cuir qui leur pend le long du dos. Ils passent, suivant leur rang & leur mérite, au grade de capitaine, ou de boluk-bachas, qui sont au nombre de huit cent. Parmi ceux-ci on choisit les membres du conseil, appellés chia-bachas ou colonels, qui sont au nombre de trente ; ces derniers, ainsi que toutes les troupes, sont soumis à l’aga, qui est le général en chef, & la personne la plus constituée en dignité après le dey ; mais il ne jouit de sa place que pendant deux mois, de peur qu’il n’acquiere une trop grande autorité. Lorsque ce tems est expiré, il est remplacé par le plus ancien des chia bachas. Sur quoi il faut remarquer que le moindre passe-droit exciteroit une révolte parmi les troupes algériennes. Il y a encore d’autres emplois militaires dans ces troupes ; les vékilars sont les pourvoyeurs de l’armée ; les peys sont les quatre plus anciens soldats qui sont les plus proches de la promotion ; les soulaks sont les huit plus anciens qui suivent ; ce sont ces derniers qui composent la garde du dey : ils sont distingués par leurs armes & par une plaque de cuivre qu’ils portent sur leurs bonnets. Les kaïts sont des soldats turcs chargés de percevoir les revenus du dey. Les sagiars sont des soldats turcs qui portent une lance : il y en a toujours cent qui accompagnent l’armée, & à qui l’on confie la garde des eaux.