Aller au contenu

Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 11.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Boyne, à 10 milles de Duleck, & à 7 de Kello. Elle a droit d’envoyer deux députés au parlement d’Irlande. Long. 11. 19. lat. 53. 42.

NAVARETTE, (Géograph.) petite ville d’Espagne de la petite province de Rioxa, qui est dans la vieille Castille. Elle est située sur une montagne à environ deux lieues de Logrono, du côté du couchant. Long. 15. 30. lat. 42. 28.

NAVARIN, ou ZONCHIO, (Géog.) ville de Grece dans la Morée, au Belvédere, au-dessus de Modon, en tirant vers le nord. Il y a apparence que c’est la même ville que Ptolomée, l. III. c. xvj. nomme Pylus. Navarin est à 10 milles de Coron, sur une hauteur, au pié de laquelle est un bon & vaste port, défendu par deux châteaux. Les Turcs ont enlevé pour la derniere fois cette place aux Vénitiens en 1715, avec toute la Morée. Long. 39. 26. lat. 37. 2.

NAVARQUE, s. m. (Hist. anc.) celui qui commandoit un ou plusieurs vaisseaux, selon que chaque allié en envoyoit. Il s’appella aussi præfectus, magister navis, trierarchus.

NAVARRE, (Géog.) royaume d’Europe, situé entre la France & l’Espagne, & divisé en haute & basse Navarre. La premiere appartient à l’Espagne, & la seconde à la France ; & toutes les deux ensemble se divisent encore en plusieurs districts ou bailliages, qu’on appelle en Espagne mérindades. La haute Navarre en comprend cinq qui ont pour leurs capitales Pampelune, Ertella, Tudele, Olete, & Sanguersa. La basse Navarre ne contient qu’un de ces bailliages, & a pour seule ville S. Jean-Pié-de Port.

Navarre, la haute, (Géog.) elle a au nord une partie des provinces de Guipuscoa & d’Alava, les Pyrenées, le Béarn, & le pays de Labour, autrement le pays de Basques ; à l’orient une partie du royaume d’Arragon, les Pyrénées, & les vallées qui se jettent au-dedans de l’Espagne par Roncevaux, par le val de Salazar, & par celui de Roncal, jusqu’à Ysara. Ses rivieres principales sont l’Ebre, l’Arragon, l’Arga, l’Elba ; & ses principales vallées sont celles de Roncevaux, Salazar, Roncal, Thescoa, & Bartan. Ce royaume avoit autrefois une étendue bien plus grande que celle qu’il a aujourd’hui ; car il ne comprend guere que 28 lieues de long, 23 de large, & tout au plus 15 à 20 milles familles.

L’air de ce pays est plus doux & plus tempéré, que celui des provinces plus voisines de l’Espagne ; mais le terrein est hérissé de montagnes, & abonde en mines de fer.

Ignigo-Arista est le premier qui ait regné dans la haute Navarre, & ses descendans en jouirent jusqu’en 1234. En 1316, Jeanne, comme fille de Louis Hutin, devint héritiere de ce royaume, qu’elle apporta à son mari Philippe, comte d’Evreux. En 1512, Ferdinand s’en empara sur Jean sire d’Albret, qui en étoit roi, du chef de Catherine de Foix sa femme, derniere héritiere de Charles, comte d’Evreux. Le pape le seconda dans cette entreprise ; & leur prétexte fut que ce prince étoit allié de Louis XII. ce fauteur du concile de Pise. Louis XII. secourut Jean d’Albret ; mais l’activité du duc d’Albe rendit cette entreprise inutile, & força le roi de Navarre & la Palice, à lever le siége de Pampelune. Catherine de Foix disoit au roi son mari, après la perte de ce royaume : « dom Jean, si nous fussions nés, vous Catherine, & moi dom Jean, nous n’aurions jamais perdu la Navarre ».

Récapitulons en deux mots l’histoire de ce royaume : les Navarrois se donnerent à Ignigo, qui commença le royaume de Navarre. Ensuite trois rois d’Arragon joignirent à l’Arragonois, la plus grande partie de la Navarre, dont les Maures musulmans

occuperent le reste. Alphonse le Batailleur, qui mourut en 1134, fut le dernier de ces rois. Alors la Navarre fut séparée de l’Arragon, & redevint un royaume particulier, qui pasta depuis par des mariages aux comtes de Champagne, appartint à Philippe-le-Bel, & à la maison de France ; ensuite tomba dans celles de Foix & d’Albret, & est absorbée aujourd’hui dans la monarchie d’Espagne.

Navarre, la basse, (Géog.) c’est une des mérindades ou bailliages, dont tout le royaume de Navarre étoit composé. Elle est séparée de la Navarre espagnole par les Pyrénées. Ce pays fut occupé des premiers par les Vascons ou Gascons, lorsqu’ils passerent les monts, pour s’établir dans la Novempopulanie sur la fin du vj. siecle : aussi tous les habitans sont basques, & parlent la langue basque, qui est la même que celle des Biscayens espagnols.

Tout ce que Jean d’Albret & Catherine reine de Navarre sa femme, purent recouvrer des états que Ferdinand roi d’Arragon & de Castille leur enleva en 1512, se réduisit à la basse-Navarre, qui n’a que huit lieues de long sur cinq de large, & pour toute ville Saint-Jean-Pié-de Port. On lui donne pourtant le nom de royaume, & nos rois ajoutent encore ce titre à celui de France, par un usage qui semble bien au-dessous de leur grandeur.

Ce petit pays est montueux & presque stérile ; il est arrosé par la Nive & la Bidouse. Henri d’Albret, fils de Jean, en fit un pays d’états, conformément à l’usage qui est observé dans la haute Navarre ; & ce privilége subsiste toûjours. Les dons ordinaires que les états de basse-Navarre font au roi, vont à environ 6860 ; mais ils allouent au gouverneur 7714 livres, & au lieutenant de roi 2714.

NAVARREINS, (Géog.) petite ville de France dans le Béarn, sur le gave d’Oléron, à cinq lieues de cette ville, dans la sénéchaussée de Sauveterre : elle fut bâtie par Henri d’Albret roi de Navarre, dans une plaine très-fertile. Il y a dans cette ville un état major. Long. 16. 50. lat. 43. 20.

NAVAS DE TOLOSA, (Géog.) montagne d’Espagne, dans la partie septentrionale de l’Andalousie à l’orient de Sierra Morena. Elle est remarquable par la victoire que les Chrétiens y remporterent sur les Maures le 16 Juillet 1212, sous les ordres d’Alphonse, roi de Castille.

NAUBARUM, (Géog. anc.) ville de la Sarmatie européenne, que Ptolomée, l. III. c. v. met la derniere ville dans les terres.

NAUCRARIENS, (Littérat. greq.) on nommoit Naucrariens, en grec Ναύκραροι, chez les Athéniens, les principaux magistrats des bourgs & villes maritimes. Ils furent ainsi appellés, parce qu’ils étoient obligés de fournir deux cavaliers & un bâtiment pour le service de la république, lorsqu’elle le requéroit. Voyez Potter, Archæol. græc. liv. I. ch. xiij. tome I. page 78.

NAUCRATIS, (Géog. anc.) ville d’Egypte dans le Delta, au-dessus de Mételis, à main gauche en remontant le Nil. Elle étoit ancienne, & fut bâtie par les Milésiens, selon Strabon ; mais il ne s’accorde pas avec lui-même ; & il y a bien des raisons, dit Bayle, qui combattent son sentiment, outre que Diodore de Sicile ne lui est point favorable. Si nous avions l’ouvrage d’Apollonius Rhodius sur la fondation de Naucratis, nous pourrions décider la querelle. Ce qu’il y a de bien certain, c’est que cette ville a été fort célebre par son commerce, qui fut tel qu’on ne souffroit pas en Egypte qu’aucun navire marchand déchargeât dans un autre port. Cette prérogative lui procura un grand concours d’étrangers & des courtisannes, qui au rapport d’Hérodote, y prenoient un soin extrème de leur beauté. Rhodope