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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 11.djvu/577

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phelins, appellés en latin orbi, ou orbati parentibus. Quoi qu’il en soit, elle avoit un autel à Rome, près du temple des Lares. (D. J.)

Orca, (Hist. nat.) nom d’une pierre dont parle Pline, mêlée de noir, de jaune, de blanc & de verd. Voyez Plinii hist. nat. lib. XXXVII. cap. x.

Orca, s. f. (Hist. anc.) vase de terre à deux anses, où l’on faisoit saler le lard, & où l’on gardoit des figues, du vin. L’orca étoit plus grande que l’amphora, mais on ignore de combien. Orca étoit encore le cornet à jouer aux dez.

Orca, voyez Epaulard.

ORCADES les, (Géog.) îles au nord de l’île d’Albion, pour parler comme les anciens, & pour m’exprimer avec les géographes modernes, au nord de l’Ecosse. Pomponius Mela, liv. III. ch. vj. & Pline, liv. IV. ch. xvj. s’accordent à dire qu’elles ne sont séparées que par de petits détroits ; mais ils ne s’accordent pas pour le nombre. Mela en compte trente, Pline quarante, & les modernes n’en mettent au plus que vingt-huit. Les Anglois les nomment les îles d’Orknay. Leur situation est au 22 degré 11 minutes de longitude, & à 59 degrés 2′. de latitude.

Elles sont séparées de l’Ecosse par un détroit nommé Pentland-sirth, qui a 24 milles de longueur, 12 milles en largeur, & est plein de goufres fort dangereux.

Les habitans de ces îles sont généralement vigoureux, robustes & bien faits. Leur commerce consiste en poissons, en bœufs, porc salé, beurre, cuirs, peaux. étoffes, sel, laine, jambons, grains germés, &c.

Il y a eu autrefois des rois des Orcades ; mais leur regne finit quand les rois d’Ecosse s’emparerent de ces îles, après avoir sugjugué les Pictes ; ensuite elles passerent entre les mains des Danois & des Norwégiens, mais elles furent reprises par les Ecossois.

Les arbres n’y croissent que fort bas, & leur fruit vient rarement en maturité. En général l’hiver y est plus sujet à la pluie qu’à la neige, & elle y tombe quelquefois, non par gouttes, mais par des torrens d’eau, comme si des nuages entiers tomboient du ciel à-la-fois. Dans le mois de Juin 1680, après de grands coups de tonnerre, il tomba du ciel des morceaux de glace d’un pié d’épais, suivant la relation de ces îles par le docteur Wallace.

Apparemment que dans ce pays-là, si l’atmotsphere est assez chaude près de la terre, elle est cependant excessivement froide dans la région supérieure ; de sorte qu’elle change en glace quelques-uns de ces torrens d’eau dans le tems qu’ils tombent, & forme ces glaçons d’une grosseur incroyable.

Orcades Pierres des, orcadum lapilli, (Hist. nat.) nom donné par Luidius à des pierres cylindriques, ou eutrochites, lisses, pleines de nœuds, d’une couleur blanchâtre, qui se trouvent en Angleterre, dans le Flinsthire. Voyez Luid. Garophil. n°. 1154. On les nomme aussi kerrigysktor, suiv. Klein, Nomenclator litologicus.

ORCANETTE, s. f. (Botan.) espece de buglosse, qui est nommée anchura monspelliana, par J. B. 3. 583. Raii hist. 496. anchusa puniceis floribus. C. B. P. 255. Boerh. J. A. 189. anchusa minor, purpurea, Park. theat. 517. buglossum perenne minus, puniceis floribus. hist. oxon. 3. 438. buglossum radice rubrâ, sive anchusa vulgatior. Tournef. élem. Botan. 110.

Cette plante pousse à la hauteur d’environ un pié, plusieurs tiges qui se courbent vers la terre. Ses feuilles sont semblables à celles de la buglosse sauvage, longues, garnies de poils rudes. Ses fleurs naissent aux sommités des branches ; elles sont faites en entonnoir à pavillon découpé, de couleur purpurine. Quand cette fleur est passée, il paroît à sa place dans le calice qui s’élargit, quatre semences qui ont la figu-

re d’une tête de vipere, de couleur cendrée. La racine

est grosse comme le pouce, rouge en son écorce, blanchâtre vers le cœur.

Cette plante croît dans le Languedoc, en Provence, aux lieux sablonneux, & fleurit en Mai. On fait sécher sa racine au soleil, & on l’envoie aux droguistes, qui la débitent. Elle sert en Pharmacie à donner une teinture rouge aux médicamens qu’on veut déguiser, à l’onguent rosat, à des pommades, à de la cire & à de l’huile étant infusée dedans ; mais elle est sur-tout d’un grand usage en teinture. Galien nous apprend que les anciens en faisoient un fard. (D. J.)

Orcanette, (Pharmacie.) la racine de cette plante contient une partie colorante rouge, soluble par les huiles. Les apothicaires l’emploient souvent pour colorer des onguens & des huiles. Voyez Coloration. (b)

Orcanette, (Teint.) c’est la racine de la plante de même nom, qui est employée par les Teinturiers pour teindre en rouge. La bonne orcanette de France doit être nouvelle, souple quoique seche, d’un rouge foncé en-dessus, blanche en-dedans, avec une petite tête de couleur bleue. Cette racine étant mouillée ou seche, doit teindre d’un beau vermeil, en la frottant sur l’ongle ou sur la main. Elle donne une couleur rouge aux cires, à certaines huiles & à quelques graisses ; mais sa teinture ne provient que du rouge dont cette racine est couverte sur l’écorce.

On apporte du Levant en Europe l’orcanette de Constantinople. Cette orcanette du Levant est aussi une racine assez souvent grosse comme le bras, & longue à proportion. Elle ne paroît à la vue qu’un amas de feuilles assez larges, roulées & tortillées à la maniere du tabac ; au haut il y a une espece de moisissure blanche & bleuâtre, qui est comme la fleur. Cette racine est mêlée de différentes couleurs, dont les principales sont le rouge & le violet ; dans le milieu il y a une espece de moëlle couverte d’une écorce très-mince, rouge par-dessus, & blanche en-dedans. Il y a grande apparence que tout cela est artificiel. Cette sorte d’orcanette est celle qui doit être défendue aux teinturiers du grand & du petit teint, parce qu’elle fait un rouge brun tirant sur le tanné, qui est une très mauvaise couleur, & peu assurée. (D. J.)

ORCAORYCI, (Géog. anc.) peuples de l’Asie mineure. Ils étoient selon Strabon, liv. XII. auprès de Persinonte, aux confins des Tectosages, & de la grande Phrygie.

ORCELIS, (Géog. anc.) nom 1°. d’une ancienne ville de Thrace ; 2°. d’une ancienne ville de l’Espagne tarragonnoise chez les Bastitains dans les terres : on croit que cette derniere Orcelis est présentement Origuela.

ORCHÉSOGRAPHE, s. f. (Gramm.) traité de la danse, ou art d’en noter les pas, comme ceux de la danse. Thoinet Arbeau, chanoine de Langres, a donné le premier l’idée de la maniere d’écrire la danse ; d’autres lui ont succédé & ont perfectionné ce qu’il avoit imaginé. Le traité d’Arbeau a été imprimé à Langres en 1588.

ORCHESTIQUE, l’(Art gymnast.) C’étoit un des deux genres qui composoient les exercices en usage dans les gymnases des anciens. L’autre genre d’exercices étoit la palestrique, voyez Palestrique.

Le genre orchestique avoit trois especes : 1°. la danse ; 2°. la cubistique, ou l’art de faire des culbutes ; 3°. la sphéristique, ou la paume qui comprenoit tous les exercices où l’on se servoit d’une balle. Voyez Danse, Cubistique, Sphéristique.