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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 11.djvu/61

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la Silésie deux petites villes ou bourgs qui portent le nom de Naumbourg. (D. J.)

NAU-MU (Hist. nat. Bot.) c’est un arbre de la Chine qui s’éleve fort haut, & dont le bois est incorruptible, comme celui du cédre, dont il differe cependant pour la forme & par ses feuilles. On s’en sert à la Chine pour faire des pilastres, des colonnes, des portes & des fenêtres, ainsi que les ornemens des temples & des palais.

NAVONIUS PORTUS (Géog. anc.) aujourd’hui Porto-Navonne ; port des îles de Corse, dans la partie méridionale de cette île, & dans le voisinage du Portus Syracusanus de Ptolémée, livre III. ch. ij.

NAUPACTE (Géog. anc.) en latin Naupactus ; c’étoit d’abord une ville de la Locride occidentale. Les Héraclides y firent construire la flotte qui les transporta dans le Péloponnèse, d’où elle se nomma Naupacte, comme qui diroit lieu où les vaisseaux avoient été construits, c’est Strabon qui nous l’apprend.

Cette ville appartenoit anciennement aux Locriens ozoles. Les Athéniens, après l’avoir prise, la donnerent aux Messéniens chassés du Péloponnèse par les Lacédémoniens. Mais quand Lisander eut entierement défait les Athéniens à Egos-Potamos, les Lacédémoniens attaquerent Naupacte, & en dépouillerent les Messéniens. Alors les Locriens rentrerent en possession de leur ancien patrimoine, & en jouirent jusqu’à ce que Philippe donna Naupacte aux Etoliens, qu’elle accommodoit par sa proximité. Polybe & Tite-Live la mettent entre les villes les plus considérables de ce pays-là, & en parlent même comme de la capitale de l’Etolie.

On voit par ce détail que Naupacte essuya plusieurs dominations, & changea souvent de maîtres. Les Grecs modernes l’appellerent Nepactos ou Epactos. Elle se nomme aujourd’hui Lépante, à 7 lieues de Patras ; & elle donna son nom au golfe près duquel elle est située. Voyez Lépante. (D. J.)

NAUPLIA ou NAUPLIANAVALE, (Géog. anc.) ville & port de mer dans l’Argie, dont Hérodote, Strabon, Ptolémée & Pausanias ont fait mention. Ces auteurs en ayant parlé comme d’un port fort commode, on a jugé que ce devoit être Napoli de Romanie ; du moins voit-on encore des ruines d’une ancienne ville auprès de Napoli de Romanie. La montagne de Palamede est dans le voisinage ; mais on ne peut plus démêler, dit la Guilletiere, la célebre fontaine de Canathus, où la déesse Junon alloit souvent se baigner, & d’où elle sortoit toujours en état de vierge : sans doute que les femmes du pays ayant inutilement essayé si elles en sortiroient comme la reine des dieux, ont laissé perdre exprès la mémoire du nom de Canathus. (D. J.)

NAUPORTUM (Géog. anc.) ville des Taurisques vers la source de la riviere Nauportus, dont elle tiroit son nom, selon Pline, liv. III. ch. xvij. On juge de la table de Peutinger que Nauportum étoit précisément au lieu où est aujourd’hui Ober-Laubach, & que la riviere Nauportus est le Laubach.

NAUPORTUS ou NAUPONTUS, (Géog. anc.) riviere qui, selon Pline, l. III. ch. xvij. prend sa source dans les Alpes, entre Æmona & les Alpes, auprès de Longaticum, à 6 milles de la ville Nauportus. Cette riviere passoit à Æmona, & à un mille au-dessous de cette ville, elle se joignoit avec la Save. On croit que cette riviere est le Laubach.

NAVRER, v. act. (Jardinage.) c’est faire une hoche avec la serpette à un échalas de treillage quand il est tortu.

NAUROUSE (Géog.) lieu de France où l’on fait le point de partage des eaux qu’on a assemblées pour fournir aux canaux qui font la jonction de la mer

océanne avec la mer méditerranée. C’est une petite éminence située dans la route qui conduit du bas au haut Languedoc, & où il y a deux vallons qui naissent. Pour former la jonction desirée, d’un côté on a fait aboutir les canaux qui viennent à Naurouse, & qui communiquent à l’Océan ; & de l’autre côté, on y a joint un canal qui, en traversant la plage, se rend dans la mer Méditerranée. Ce canal, qui est profond de deux toises, en a seize d’ouverture, huit de base, & environ 800 de longueur. On l’appelle en conséquence canal royal.

NAUSÉE S. f. (Médec.) l’aversion qu’on a pour tous les alimens, ou pour certains alimens en particulier, s’appelle dégoût ; c’est un symptome qui semble composé du défaut du vice de l’appétit & de la nausée.

Si l’on a pris des substances pourries, corrompues, rances, nidoreuses, visqueuses, grasses, oléagineuses, dégoutantes, il les faut éviter dans la suite, & les chasser du corps soit par le vomissement, soit par les selles.

Si la corruption des humeurs de la bouche, des narines, des dents, du gosier ; si la matiere capable de causer des catharres, des aphthes, vient à produire cette maladie, on évite la déglutition de ces humeurs viciées ; on la détourne autre part ; on se lave fréquemment la bouche avec les antiseptiques.

Quand le ventricule & le pancréas sont remplis d’un suc morbifique, & qu’une bile de mauvaise qualité vient à couler dans le premier de ces visceres, & qu’il s’y trouve en même-tems un amas de cacochylie crue, il faut employer les évacuans pour chasser par haut & par bas toutes ces matieres, ensuite recourir aux stomachiques pour empêcher qu’elles ne se reforment de nouveau.

La nausée qui vient sur mer, ou lorsqu’on est en voiture sur le devant d’un carrosse fermé, ou celle qui est la suite de quelqu’autre mouvement extraordinaire & de quelque passion de l’ame, se dissipe en ôtant les causes, en changeant de position, en prenant les acides, &c. mais elle est dangereuse dans la lienterie, la dyssenterie, le cholera ; il la faut alors traiter par les anodins stomachiques.

Celle qui accompagne les fievres aiguës, ardentes, érésipélateuses, putrides, purulentes, malignes, hectiques, la phthysie, la goutte des piés, est un fâcheux symptome qui demande ordinairement les acides agréables, les délayans & les anodins ; mais ce ne sont là que des remedes palliatifs.

Dans la constipation, la suppression d’un ulcere, ou de quelqu’autre évacuation ordinaire, il convient de rétablir l’évacuation, ou d’en procurer une autre qui fasse le même effet.

En général les présages varient autant que les causes. Dans cette maladie on doit attendre que le sujet qui en est constamment attaqué, prendra moins d’alimens que de coutume, qu’il en résultera une mauvaise chylification, la maigreur du corps, la foiblesse, le dépérissement sensible de toute la machine, & finalement sa destruction. (D. J.)

NAUSTATHMUS (Géog. anc.) nom commun à divers ports : 1°. au port de Sicile, selon Pline, lib. III. cap. viij. c’est aujourd’hui Fontane Bianche, entre Syracuse & le fleuve Acettaro, autrefois nommé Elorus : 2°. à un port d’Afrique dans la Pentapole, selon Ptolémée, lib. IV. cap. iv. 3°. à un port qui étoit dans le golfe Canthi, à l’embouchure du fleuve Indus : 4°. à un port d’Asie aux environs de la Troade, selon Strabon.

NAUTE S. m. (Littérat.) en latin nauta, s. m. Ce mot signifie non-seulement un matelot, mais aussi un marchand, un riche négociant qui équipe des vaisseaux à ses frais, & fait un commerce considérable. Il paroît même par quantité d’inscriptions que