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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 11.djvu/772

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voyant la vertu jointe à la beauté & à la foiblesse, furent portés à s’exposer pour elle dans les dangers, & à lui plaire dans les actions ordinaires de la vie. Nos romans de chevalerie flatterent ce desir de plaire, & donnerent à une partie de l’Europe cet esprit de galanterie, que l’on peut dire avoir été peu connu par les anciens.

Le luxe prodigieux de cette immense ville de Rome flatta l’idée des plaisirs des sens. Une certaine idée de tranquillité dans les campagnes de la Grece, fit décrire les sentimens de l’amour, comme on peut le voir dans les romans grecs du moyen âge. L’idée des paladins, protecteurs de la vertu & de la beauté des femmes, conduisit à celle de galanterie. Cet esprit se perpétua par l’usage des Tournois, qui, unissant ensemble les droits de la valeur & de l’amour, donnerent encore à la galanterie une grande importance. Esprit des lois. (D. J.)

PALÆA, (Géog. anc.) ville de l’île de Cypre, Strabon la place entre Citium & Amathus. Lusignan dit qu’elle se nomme aujourd’hui Pélandre.

PALÆAPOLIS ou PALÆOPOLIS, (Géog. anc.) ville d’Italie dans la Campanie, & au même endroit où est aujourd’hui la ville de Naples. Palæapolis étoit, à ce qu’on croit, une partie de l’ancienne Parthénope. On lui donne le nom de Palæapolis, c’est-à-dire vieille ville, pour la distinguer de Naples, dont le nom vouloit dire nouvelle ville, & qui étoit bâtie tout auprès. C’étoit le même peuple qui habitoit les deux villes, & c’étoit une colonie de Cumes. L’auteur des Délices d’Italie parle de Palæapolis comme d’une ville détruite, dont le terrein est aujourd’hui renfermé dans Naples. Il dit qu’il falloit que Palæapolis fût bien grande, puisque depuis l’archevêché jusqu’à S. Pierre à Mazella on voit encore beaucoup de masures, que les antiquaires prétendent être des restes de cette ancienne Palæapolis. (D. J.)

PALÆOCHORI, (Géog. mod.) nom moderne de l’ancien Rhus, bourg de l’Attique, dont parle Pausanias. MM. Spon & Wheeler disent qu’on y voit d’anciennes inscriptions, & cela est si vrai, que M. Fourmont y en a encore trouvé de son côté en 1729, une entr’autres fort singuliere, à l’occasion de ces tonnerres qui se firent entendre aux Perses, lorsqu’ils voulurent descendre dans la plaine, quelque tems avant la bataille de Platée. Le prêtre grec à la priere duquel on crut que ces tonnerres avoient grondés, & la patrie des troupes pour lesquelles il prioit, y sont désignées. (D. J.)

PALÆSCEPSIS, (Géog. anc.) ville de la Troade, auprès d’Adramyte. Pline, l. V. c. xxx. & Ptolomée, l. V. c. ij. parlent de cette ville. Strabon, l. XIII. dit qu’elle étoit bâtie au-dessus de Cébrene, auprès de la plus haute partie du mont Ida, & qu’elle avoit reçu ce nom à cause qu’on la pouvoit voir de loin ; il ajoute qu’elle fut depuis transférée 40 stades plus bas, & que la nouvelle ville fut nommée Scepsis, Palæscepsis s’appelle maintenant Elmachini.

PALAESTINA-AQUA, (Géog. anc.) on trouve ce mot dans un vers d’Ovide. Frastor, l. II. v. 464.

Inque Palæstinæ margine sedit aquæ.

Il s’agit ici des eaux du Tigre dans l’endroit où il mouille la Sittacene, contrée nommée Palestine par Pline, l. XII. c. xvij. (D. J.)

PALAIS, s. m. en Anatomie, est la chair qui compose le dedans, c’est-à-dire la partie supérieure & intérieure de la bouche. Voyez Bouche.

Du Laurens dit que ce mot vient du latin pali, parce que le palais est enfermé par deux rangs de dents, semblables à de petits pieux, que les Latins nommoient pali.

Le palais est une espece de petite voûte ou ceintre ; il est tapissé d’une tunique glanduleuse, sous laquelle sont un grand nombre de petites glandes visibles, conglomérées, de la grosseur d’un grain de millet à la partie antérieure, avec quantité de petits interstices, dont les conduits excrétoires perçant la membrane, s’ouvrent dans la bouche, mais sont beaucoup plus drues vers le fond, & forment un amas si considérable vers la racine de la luette, que toutes ensemble elles paroissent former une grosse glande conglomérée, que Verhey en appelle en effet glandula conglomerata palatina.

Vers le fond du palais derriere la luette, il y a un grand trou qui tout près de son origine se partage en deux, dont chacun des deux va aboutir à l’une des deux narines. Plusieurs prétendent que le palais est l’organe du goût. Voyez Goût.

L’os du palais est un petit os quarré, qui forme la partie enfoncée du palais, & se joint à la partie de l’os maxillaire, qui forme le devant du palais. Voyez Machoire supérieure.

Les os du palais sont au nombre de deux, situés aux parties latérales & postérieures des narines.

On distingue dans ces os deux plans, un petit horisontal, qui fait portion de la voûte du palais des fosses nasales, & est appellée portion palatine ; l’autre grand vertical, qui fait partie des fosses nasales : dans le plan horisontal deux faces ; une supérieure légerement concave dans sa longueur ; une inférieure plate & raboteuse : quatre bords, un latéral interne épais & un peu élevé en-dedans des fosses nasales ; un latéral externe rencontré à angle droit par le plan vertical ; un antérieur déchiré ; un postérieur tranchant légerement échancré, & se terminant à sa partie latérale interne en une pointe.

On remarque dans le plan vertical deux faces ; une latérale interne unie & divisée vers sa partie inférieure par une petite ligne saillante transversale, sur laquelle s’appuie l’extrémité postérieure des cornets intérieurs du nez ; une latérale interne raboteuse & creusée dans sa longueur en forme de gouttiere, qui se termine quelque fois au milieu du bord de rencontre des deux plans par un creux ; d’autres fois ce trou est formé en partie par l’os maxillaire avec lequel il est joint, on l’appelle trou palatin postérieur : quatre bords, un bord inférieur qui rencontre le bord latéral externe du plan horisontal ; à l’angle postérieur de rencontre une grosse éminence, appellée portion ptérigoïdienne, dans la partie postérieure de cette éminence deux fossettes pour recevoir l’extrémité inférieure antérieure des aîles de l’apophyse-ptérigoïde ; dans sa partie antérieure une petite apophyse qui s’engrene dans l’os maxillaire ; au bord supérieur sur la partie antérieure duquel on remarque une apophyse, nommée portion orbitaire, qui est unie à sa face supérieure & postérieur cellulaire, à sa face latérale interne, à la partie postérieure de cette apophyse ; une échancrure qui, avec l’os sphénoïde, forme le trou sphéno-palatin ou ptérigo-palatin ; un bord postérieur terminé par la portion ptérigoïdienne ; un bord antérieur mince, en forme d’angle, & quelquefois replié en dehors, & qui forme la partie postérieure de l’ouverture du sinus maxillaire.

Cet os est articulé avec son pareil, avec l’os sphénoïde, l’os éthmoïde, l’os maxillaire, le vomer & le cornet inférieur du nez. Voyez Sphenoïde, Éthmoïde, &c.

Palais, s. m. (Botan.) dans les fleurs, le palais est cette partie qui se trouve entre deux autres, semblables aux mâchoires ; ainsi l’espace qui est compris entre les deux mâchoires de la fleur du mélampyrum, s’appelle son palais.

Palais, (Géograph. mod.) petite place forte de