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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 12.djvu/792

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les ouvroit comme on ouvre nos huîtres à l’écaille, on pourroit endommager & fendre les perles. Mais dès que les huitres sont ouvertes naturellement, ce qui arrive au bout d’une quinzaine de jours, on en retire les perles sans aucun accident.

Les habitans des îles de l’Archipel sont presque tous de bons plongeurs ; & dans l’île de Samos, on ne marie guere les garçons, selon Tournefort, qu’ils ne puissent plonger sous l’eau au moins à huit brasses de profondeur.

Hérodote, liv. VIII. rapporte que Scyllias macédonien, rendit son nom célebre sous le regne d’Artaxerxès Memnon, en faisant sous les eaux de la mer un trajet de huit stades, pour porter aux Grecs la nouvelle du nauffrage de leurs vaisseaux. (D. J.)

Plongeur pigeon, (Hist. nat.) on a donné ce nom à un oiseau fort beau qui se trouve sur les côtes de Spitzberg. Il est de la grosseur d’un canard ; son bec est long, mince, pointu & recourbé vers le bout, & rouge par-dedans ; ses pattes sont rouges & courtes, & la queue n’est pas longue. Il y en a de noirs, de mouchetés & de blancs vers le milieu du corps ; le dessous des aîles est d’une blancheur éblouissante. Ils ont le cri d’un pigeon ; c’est la seule chose par laquelle ils ressemblent à cet oiseau. Ils rasent la surface de la mer en volant, & se tiennent long-tems sous l’eau. Leur chair est d’un bon goût, pourvu qu’on en sépare la graisse.

Plongeur, (Papeterie.) ouvrier dont la seule occupation est de plonger les formes ou moules dans la cuve où est la pâte, & de les remettre entre les mains du coucheur.

PLOT, s. m. (Soirie.) platre de l’ourdissoir.

PLOTŒ, (Géog. anc.) îles de la mer Ionienne, autrement nommées Strophades, & qui sont au nombre de deux. On les appelle aujourd’hui Strofadi & Strivali.

PLOTINOPOLIS, (Géog. anc.) ville de Thrace sur le fleuve Hébrus, sur la route d’Andrinopolis à Trajanopolis, presque à égale distance de ces deux villes, à 24 milles de la premiere, & à 22 de la seconde. elle fut ainsi nommée en l’honneur de Plotine femme de Trajan. Les notices & Constantin Porphyrogenete nous apprennent qu’elle a fait partie de la province ou préfecture nommée Hæminoüs, dont Andrinopolis étoit la métropole ; elle fut aussi le siege d’un évêque.

Les villes de Thrace ordinairement ne gravoient point sur leurs médailles les noms de leurs premiers. magistrats, mais celui du gouverneur de la province.

On lit sur une médaille de Plotinopolis frappée sous Antoine Pie, Ἠγεμόνος Πομπηίου Οὐοπίσκου, sous le gouvernement de Pompeïus Vopiscus.

Les médailles de Plotinopolis sont rares : M. Vaillant n’en a donné que trois, & n’en a pas connu une quatrieme de moyen bronze singuliere par le revers, qui représente Minerve avec les attributs de la déesse Salus. En ce cas on peut dire Minerva salutaris, comme on lit sur les marbres Isidis salutaris, Jovi salutari, &c. Cette ville honoroit Esculape, qui est représenté avec le serpent entortillé autour d’un bâton sur une de ses médailles frappées sous Caracalla. (D. J.)

PLOYE-RESSORT, outil d’Arquebusier, c’est un ciseau de la longueur de six pouces, plat & un peu large qui sert aux Arquebusiers pour ployer le grand ressort à l’épaisseur qu’il est nécessaire : quand il est plus d’à-moitié ployé, ils mettent le ciseau ou ploye-ressort dans les deux branches, & frappent dessus jusqu’à ce que ces deux branches touchent au ploye-ressort.

PLOYER, v. act. (Gramm.) courber, fléchir. Il y a peu de juges assez iniques pour enfreindre ouvertement les lois, mais ils les ployent quelquefois à leurs

intérêts. On dit au simple & au figuré ployer le genou devant quelqu’un, & mes jambes plient sous moi, & non ployent.

PLOYON, s. m.(Art méch.) espece d’osier qui sert aux Couvreurs en chaume, aux Tonneliers & autres ouvriers pour lier leurs chaumes, leurs cerceaux. Les gerbes de ployon doivent avoir quatre piés de long.

PLUBIUM, (Géog. anc.) ville de l’île de Sardaigne. Ptolomée, liv. III. c. iij. la place sur la côte septentrionale, entre Erebentium promontorium, & Juliola civitas. Niger pense que c’est aujourd’hui Saffari. On croit communément que c’est le bourg de Ploague, qui a été ci-devant le siege d’un évêché. Cependant Ploague, au-lieu d’être sur la côte, se trouve dans les terres : de sorte que s’il n’y a pas faute dans Ptolomée, il faut dire que la ville épiscopale de Plubium étoit différente de celle à laquelle Ptolomée donne le même nom.

PLUDENTZ, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne dans le Tirol, chef-lieu du comté de même nom, sur la rive droite de l’Ill, dans une plaine.

PLUIE, s. f. (Physiq.) amas de petites gouttes d’eau, qui tombent en différens tems de l’atmosphere sur notre globe, la pluie vient le plus souvent des nuées, dont les particules aqueuses, tant qu’elles sont séparées les unes des autres, demeurent suspendues en l’air. Mais lorsque ces particules s’approchent davantage, ensorte qu’elles puissent s’attirer mutuellement ; elles se joignent & forment une petite goutte, laquelle commence à tomber, dès qu’elle est devenue plus pesante que l’air. Cette petite goutte rencontrant dans sa chûte un plus grand nombre de particules, ou d’autres petites gouttes d’eau qui sont aussi suspendues plus bas dans l’air ; elle se réunit encore avec elles & augmente en grosseur, jusqu’à ce qu’elle acquierre celle que nous lui remarquons, lorsqu’elle tombe sur notre globe.

Nous disons que la pluie vient le plus souvent des nuées ; car il pleut aussi en été, quoiqu’il ne paroisse en l’air aucun nuage. Mais cette pluie n’est pas abondante, & elle ne tombe qu’après une chaleur excessive & presque étouffante, laquelle est suivie d’un grand calme qui dure quelque tems. Cette grande chaleur fait alors monter plus de vapeurs, que l’air n’en peut contenir & soutenir ; de sorte que ces vapeurs s’étant un peu refroidies se réunissent d’abord, & retombent ensuite, après s’être changées en gouttes, si toute la nuée se charge par-tout également, mais lentement, ensorte que les particules de vapeur se réunissent insensiblement, elles forment de très petites gouttes, dont la pesanteur spécifique n’est presque pas différente de celle de l’air. Ces petites gouttes ne tombent alors que fort lentement & forment une bruine. Voyez Bruine.

Diverses causes font retomber sur la terre les vapeurs, voici les principales ; 1°. toutes les fois que la densité, & par conséquent la pesanteur spécifique de l’air se trouve diminuée par quelque cause que ce soit, les exhalaisons, qui étoient auparavant en équilibre avec l’air, perdent cet équilibre & s’affaissent par l’excès de leur pesanteur. 2°. Lorsque les exhalaisons, qui ont été fort rarefiées & élevées par le feu viennent à se refroidir, elles se condensent, elles deviennent plus compactes, & par conséquent plus pesantes que l’air. 3°. Les corps qui se sont élevés en l’air à l’aide du feu, ou de quelqu’autre cause doivent aussi retomber ; lorsqu’ils ont perdu tout leur mouvement, tant par leur propre poids, que par la résistance de l’air. 4°. Lorsque plusieurs parties élevées dans l’air sont poussées les unes contre les autres par des vents contraires, ou qu’elles se trouvent comprimées par des vents qui soufflent contre des montagnes ou autres éminences ; elles se réu-