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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 12.djvu/873

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Point rayonnant ou radieux est le point qui envoie ou duquel partent des rayons.

Point de réfraction, est le Point où un rayon se rompt sur la surface d’un verre, ou sur toute autre surface restringente. Voyez Réfraction.

Point de réflexion, est le point d’où un rayon est réfléchi sur la surface d’un miroir ou de tout autre corps.

Point lacrymal, en terme d’Anatomie, signifie un petit trou qui est dans chaque paupiere, & qui s’ouvre dans un sac appellé sac lacrymal. Voyez Lacrymal.

Point, ou Poinct, s. m. (Musique.) Le point signifie plusieurs choses différentes.

Dans nos musiques anciennes il y a point de perfection, point d’imperfection, point de division, point d’alternation, point de translation, &c. Il faut donner une idée de ces différens points.

1. Dans la mesure appellée tems parfait, voyez Tems, une breve ou quarrée, suivie d’une autre note égale ou de plus grande valeur, vaut ordinairement trois semi-breves ou une mesure entiere ; mais suivie de quelque note de moindre valeur, elle ne vaut plus que deux tems ; de sorte que pour qu’elle vaille alors la mesure entiere, il faut lui ajouter un point qu’on appelle par cette raison point de perfection.

2. Le point d’imperfection est celui qui placé à la gauche de la longue, diminue sa valeur quelque fois d’une ronde, quelque fois de deux. Dans le premier cas, on met une ronde entre la longue & le point ; dans le second, on met deux rondes à la droite de la longue.

3. Le point de division a à-peu près un sens semblable ; à la gauche d’une ronde suivie d’une breve ou quarrée dans le tems parfait, il ôte un tems à cette breve, & fait qu’elle ne vaut plus que deux rondes.

4. Un point entre deux rondes situées elles-mêmes entre deux breves ou quarrées, ôte un tems à chacune de ces deux breves ; de sorte que chaque breve n’en vaut plus que deux. C’est le point d’altération.

Ce même point devant une ronde, laquelle est suivie de deux autres rondes enfermées entre deux breves ou quarrées, double la valeur de la derniere de ces rondes.

5. Si une ronde entre deux points se trouve suivie de deux ou plusieurs breves, le second point transfere sa signification à la derniere de ces breves, & la fait valoir trois tems : c’est le point de translation.

Comme tout cela n’a lieu que dans le tems parfait, qui forme des divisions triples, & que ces divisions ne sont plus d’usage dans la Musique moderne, toutes ces significations du point, qui, à dire le vrai, sont fort embrouillées, se sont abolies depuis longtems.

Aujourd’hui le point pris comme valeur de note, vaut toujours la moitié de celle qui le précede ; ainsi après la ronde, le point vaut une blanche ; après la blanche, une noire, après la noire, une croche, &c. Mais cette maniere de fixer la valeur du point, n’est certainement pas la meilleure qu’on eût pu imaginer, & cause souvent bien des embarras inutiles.

Point d’orgue, ou point de repos, est une autre espece de point dont j’ai parlé au mot Couronne. C’est relativement à ce point, qu’on appelle généralement point d’orgue, ces sortes de chants & de successions harmoniques qu’on fait passer sur une seule note de basse, toujours prolongée.

Enfin, il y a encore une autre espece de point qui se place immédiatement au-dessus ou au-dessous du corps des notes, on en met toujours plusieurs de

suite, & cela montre que les notes ainsi ponctuées, doivent être marquées par des coups de langue ou d’archet égaux, secs & détachés. (S)

Point d’honneur, (Morale du monde.) c’est proprement le caractere de chaque profession ; mais il est plus marqué chez les gens de guerre, & c’est le point d’honneur par excellence. Il seroit difficile de le peindre, car les regles & les maximes qui le constituent sont variables. Autrefois la noblesse suivoit en ce genre d’autres lois qu’aujourd’hui, & ces lois étoient si séveres qu’on ne pouvoit sans une peine plus cruelle que la mort, je ne dis pas les enfreindre, mais en éluder la plus petite disposition. Lettres persanes. (D. J.)

Point, (Blason.) Il se dit de la division de l’écu en plusieurs quarrés, tantôt au nombre de neuf, tantôt de quinze, dont les uns sont d’un émail, & les autres de l’autre, qu’on appelle aussi points équipollés. On nomme pareillement points les divisions de la componure. Il y a aussi une autre division de l’écu en plusieurs points, ou se trouvent le point d’honneur, le nombril, &c.

Le point d’honneur se dit de la place qui est dans un écu, répondant au milieu du chef & au dessous.

On appelle le nombril de l’écu, un point qui est au milieu du dessous de la face, & qui la sépare de la pointe. Ainsi on dit N. porte d’or à un écusson de gueules mis au nombril. (D. J.)

Point d’appui, (Architect.) voyez Orgueil.

Point d’aspect C’est l’endroit ou l’on s’arrête à une distance fixée, pour jouir de l’aspect le plus avantageux d’un bâtiment. Ce point se prend ordinairement à une distance pareille à la hauteur du bâtiment. Exemple. On veut juger de l’ensemble de l’église des Invalides. Comme sa hauteur est de trente-cinq toises, on doit d’abord s’en éloigner de cette distance. On vient ensuite à l’ordonnance de sa façade, & à la régularité de ses ordres, & on s’en éloigne autant que le portail a de hauteur, qui est de seize toises ou environ. Enfin, pour examiner les corrections des profils & le gout de la sculpture, on ne doit en être éloigné que selon l’élévation de l’ordre dorique, laquelle est de sept toises & demie, parce que si on en étoit plus près, les parties racourcies ne paroîtroient plus de proportion.

Le point d’aspect est opposé au point vague, d’où regardant un bâtiment d’une distance indéterminée, on ne peut que se former une idée de la grandeur de sa masse, par rapport aux autres édifices qui lui sont contigus.

Point de vûe. C’est un point, dans la ligne horisontale d’un bâtiment, ou le termine le principal rayon visuel, & auquel tous les autres qui lui sont paralleles vont aboutir.

Points perdus. Ce sont trois points qui n’étant pas donnés sur une même ligne, peuvent être compris dans une portion de cercle, dont le centre se trouve par une opération géométrique : ce qui sert pour les cherches ralongées.

On appelle aussi points perdus des centres de cercle qui, étant recroisés, forment des losanges curvilignes, qu’on rend différens par les couleurs des marbres & par la variété des ornemens. Le pavé qui est sous la coupole, & dans les chapelles du Val-de-Grace, & celui de l’Assomption, rue saint Honoré, à Paris, sont faits de cette maniere. Daviler. (D. J.)

Point de partage, (Hyar.) est le bassin où l’eau s’étant rendue, se distribue par plusieurs conduites en différens endroits, tels que sont les châteaux-d’eau ou bassins de distribution. (K)

Point de sujétion, (Hydr.) est le point déterminé d’où part un nivellement, & celui où il doit finir dans un nivellement en pente douce. Dans un autre nivellement, le point de sujétion est la hauteur