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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 13.djvu/26

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qui probablement ont donné le nom à la ville.

Elle a eu des seigneurs qu’on appelloit sires, à cause du nombre de fiefs nobles qui en relevoient, & qu’ils ont possédés dans la même maison jusqu’à la fin du xvj. siecle. Guillaume de Nangis rapporte dans sa chronique que le seigneur de Pons, nommé Renaud, alla trouver S. Louis en 1242, & fit en sa présence hommage à Alphonse, comte de Poitiers, frere du roi. La maniere dont les sires de Pons rendoient hommage est assez singuliere pour mériter d’être rapportée. Le sire de Pons, armé de toutes pieces, ayant la visiere baissée, se présentoit au roi, & lui disoit : « Sire, je viens à vous pour vous faire hommage de ma terre de Pons, & vous supplier de me maintenir en la jouissance de mes privileges ». Le roi le recevoit, & lui devoit donner par gratification l’épée qu’il avoit à son côté.

César Phebus d’Albret, maréchal de France, laissa une fille qui épousant le comte de Marsan, de la maison de Lorraine, lui remit en propre la sirie de Pons avec tous ses biens. Long. 17. 4. latit. 45. 36. (D. J.)

Pons-Milvius, Molvius ou Mulvius, (Géog. anc.) pont d’Italie sur le Tibre près de Rome. Ce pont est célebre dans l’histoire, sur-tout par la victoire que Constantin y remporta sur le tyran Maxence. Aujourd’hui ce pont est vieux, fort simple, assez mal bâti, & n’est remarquable que par quelques inscriptions que l’on y voit sur des tables de marbre. Le pont ancien a été détruit : c’est sur ses fondemens qu’on a bâti celui d’aujourd’hui, à qui on a donné le nom de Ponte-Mole. De ce pont à Rome il y a deux milles ou deux tiers de lieues. Tout ce chemin peut être regardé comme le fauxbourg de Rome, parce qu’on y voit des deux côtés presque continuellement des maisons de plaisance, qu’on appelle vignes, & entr’autres celle du pape Jules III. (D. J.)

Pons-Sarvix ou Pons-Saravi, (Géog. anc.) ville de la Gaule belgique sur la Sare. L’itinéraire d’Antonin la met sur la route de Lugdunum, capitale des Germanies, à Strasbourg, entre Divodurum & Strasbourg, à 24 milles de la premiere & à 22 milles de la seconde. Cette position fait juger que ce doit être aujourd’hui la ville de Sarbrug.

Pons-Sociorum, (Géog. anc.) ville de la Pannonie, selon l’itinéraire d’Antonin, qui la met sur la route de Sopianæ à Acincum. Lazius dit qu’on la nomme aujourd’hui Baboleza.

Pons-Trajani, (Géog. anc.) pont magnifique que l’empereur Trajan fit faire sur le Danube, & dont Dion Cassius (Hist. rom. l. LXVIII. ex Xiphilino) a ébauché la description.

Quoique, dit-il, tous les ouvrages de Trajan soient superbes, cependant celui-ci l’emporta sur tous les autres. Les piles de ce pont, ajoute-t-il, qui étoient de pierre de taille (lapide quadrato) étoient au nombre de vingt, & chacune, sans y comprendre les fondemens, avoit 150 piés de hauteur sur 60 de largeur : il y avoit entre chacune un espace de 170 piés, & elles étoient jointes par des arches ou cintres. La dépense d’un pareil ouvrage devoit être excessive : mais ce qui est encore plus surprenant, c’est qu’on ait fait ce pont sur un fleuve rempli de gouffres, dont le lit n’est que vase & dont le cours ne pouvoit être détourné ailleurs. Quoique la largeur du Danube ne soit pas immense en cet endroit, puisqu’il y en a quelques-uns où il est du double & même du triple plus large, il est constant qu’il n’y avoit point d’endroit moins commode que celui-là pour y construire un pont. Comme le fleuve se rétrécissoit au-dessus & s’élargissoit un peu au-dessous, il en avoit plus de rapidité & plus de profondeur, ce qui augmentoit la difficulté de l’entreprise.

Ce pont du tems de Dion Cassius n’étoit plus d’aucun usage : on n’y passoit plus, & il n’en restoit que les piles qui prouvoient encore son ancienne magnificence. Enfin l’empereur Hadrien craignant que si les Barbares venoient à se rendre maîtres du fort qui étoit à la tête, ne se servissent de ce pont pour entrer dans la Moessie, fit détruire toute la partie supérieure.

Elle étoit de pierre, selon Dion Cassius ; mais M. de Marsilly, après avoir examiné à Rome la colonne de Trajan sur laquelle est représenté ce fameux pont & où tout le haut paroît être en bois, reprend Dion Cassius d’avoir dit qu’il étoit de pierre. Il releve pareillement cet historien de quelques autres erreurs dans lesquelles il est tombé dans sa description. Voyez l’ouvrage de M. de Marsilly sur le Danube, l. II. part. I. (D. J.)

PONS-DE-TOMIERES, saint, (Géog. mod.) petite ville de France dans le bas Languedoc, à 9 lieues au nord-ouest de Narbonne dans un vallon, entouré de montagnes & traversée par la riviere de Jaur. Elle doit son origine à une abbaye d’hommes de l’ordre de S. Benoît, fondée l’an 936. Elle fut érigée en évêché par le pape Jean XXII. en 1318, & l’évêque en est seul seigneur ; son diocese n’est composé que de quarante paroisses ; les montagnes qui environnent cette petite ville sont fécondes en carrieres de beaux marbres. Long. 20. 29. latit. 43. 32. (D. J.)

PONSIF, en terme de Fondeur en sable, c’est un sac de toile qui contient du charbon pulvérisé dont on saupoudre les modeles, afin qu’ils se détachent facilement du sable dont le moule est composé ; on se sert aussi d’un sable très-fin & sec pour le même usage. Voyez l’article Fondeur en sable, & les fig. Planches du Fondeur en sable.

Le sable dont on se sert à Paris pour poncer se tire de Fontenay-aux-Roses, village près de Paris ; il est blanc & très-friable.

PONT, (Gloss. géogr.) en latin pons, en italien ponte, en espagnol puente, en allemand bruck, & en anglois bridge. C’est un bâtiment de pierre ou de bois, élevé au-dessus d’une riviere, d’un ruisseau ou d’un fossé pour la facilité du passage. Il y en a aussi qui sont faits de plusieurs bateaux attachés ensemble & couverts de planches pour communiquer d’une rive à l’autre. Les ponts sont marqués dans les cartes géographiques par deux petites lignes droites & paralleles entr’elles au-travers des rivieres. La commodité des ponts pour le commerce, & leur importance pour la communication d’un pays à l’autre les a quelquefois fait fortifier de châteaux & de tours ; & les peuples étant venus peu-à-peu s’établir auprès de ces ponts, il s’y est enfin formé de grandes villes. Il y a néanmoins des villes plus anciennes que leurs ponts. On reconnoît la plûpart de celles auxquelles les ponts ont donné naissance par les mots de pont, ponte, puente, bruck ou bridge, joints à leurs noms avec le nom de la riviere sur le bord de laquelle elles sont bâties. De tous tems on a vû aussi des ponts qui n’avoient point de villes voisines, & qui servoient seulement pour l’usage des voyageurs ou pour le passage des armées. (D. J.)

Pont, (Charpenterie.) cet ouvrage est le plus important de la Charpenterie : nous allons donc suppléer ici tout ce qu’on auroit dû placer à l’article Charpente.

De la Charpenterie en général. Par le mot de Charpenterie l’on entend l’art de tailler & assembler avec justesse & solidité des bois de différente grosseur pour la construction des grands ouvrages, comme dans les bâtimens, les combles, planchers, pans de bois, cloisons, escaliers, lucarnes, &c. les ponts de bois, de bateau, & ceintres, pour ceux de pierre, les ba-