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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 13.djvu/37

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sert néanmoins quelquefois, sur-tout lorsque les murs sont minces ; c’est un assemblage de fermes d’un bois menu & leger, fort près les unes des autres, dont chaque chevron de brisis a & de faîte aa tiennent lieu d’arbalêtrier ; semblables en quelque sorte à ceux de la deuxieme maniere, à un & deux égoûts, fig. 83. & 85. Ces fermes sont composées chacune d’un tirant B, appuyé sur des sablieres M, posées sur les murs C, de chevrons de brisis a, garnis chacun de leurs esseliers O, jambettes P, & coyaux Q, surmontés d’une sermette composée de poinçon D, de contrefiches E, d’entrait F, de jambettes P, & de chevrons de faîte aa, entretenus d’entretoises V, comme celles de la fig. 81. dont nous avons dejà parlé.

La fig. 89. est l’élévation d’un comble à la mansarde sans exhaussement, pour un pavillon à l’extrémité d’un corps de logis, couvert d’une autre mansarde plus élevée, composée de fermes & fermettes avec pannes de long, pan H, tasseaux I, & chantignoles K, le faîte L du pavillon servant de panne H au corps de logis en retour ; l’un & l’autre sont séparés par une espece d’arrestier appellé noue, placé dans l’angle rentrant qu’ils forment entre eux.

La fig. 90. est le plan de ce pavillon, dont un côté * est celui de l’enrayure à la hauteur de l’entrait F, composé de coyers b & de goussets c, & l’autre + celui du faîte où l’on voit l’arrestier AD, sur lequel viennent s’appuyer des chevrons d’arrête a & aa.

La fig. 91. est un comble à la mansarde sans tirant ni poutre, pour y contenir une voûte en maçonnerie, composé d’un fort entrait F, soutenu par chaque bout de jambes de force R, & chevrons de brisis a, garnis de coyaux Q, appuyés sur les blochets X, sablieres M, & entretoises Y, posées sur les murs C ; l’entrait F est surmonté d’une fermette garnie de poinçon D, d’arbalêtrier G, de jambettes P, de chevrons de faîte aa, de pannes de longs pans H, pannes de brisis h & faîte L, avec leurs liens qui entretiennent les fermettes ensemble, & pour soutenir la maçonnerie de la voûte. L’intervalle des maîtresses fermes est subdivisé d’environ deux en deux piés, de petites fermes dont la principale, assemblée dans les jambes de force R, & dans le grand entrait F, est composé de grand esselier OO, sur lequel est assemblé à tenon & mortaise un petit entrait f, soutenu de liens N, & de petits esseliers O, entretenus ensemble d’entretoise V.

La fig. 92. est un comble à la mansarde, exhaussé avec maîtresse ferme composée de poutre B scellée par chaque bout dans les murs C de jambes de force R, & leurs grands esseliers OO de chevrons de brisis a, leur coyaux Q & sablieres M surmontés d’une fermette composée d’un entrait F, de poinçon D, d’arbalêtrier G, de jambettes P, de pannes de longs pans H, pannes de brisis h, chevrons de faîte aa entretenus d’un faîtage L & les liens.

Des combles en tour. Les combles en tour à l’usage des pavillons, peuvent être circulaires, quarrés, ovales ou à pans coupés par leur plan ; les circulaires, fig. 93. & 94. disposés en forme de cône ou pain de sucre par leur élevation, sont composés d’un tirant B en forme de croix par son plan, appuyé de part & d’autre sur des sablieres M posées sur les murs C surmontés de chevrons A garnis de leurs esseliers O, jambettes P, blochets X & coyaux Q, d’un grand entrait F, d’un petit f & d’un poinçon D. * est le plan de l’enrayure à la hauteur du grand entrait F, & +, celui de l’enrayure à la hauteur du petit f.

Les autres ne different de ce dernier que par leur plan.

Des combles à l’impériale. Les combles à l’impériale aussi à l’usage des pavillons, ne different en aucune façon les uns des autres, que par leur plan qui peut

être circulaire, quarré, ovale, rectangulaire, ou à pan coupé.

Les quarrés, fig. 95. & 96. sont composés de jambes de force R garnies de béliers O, de jambettes P, & de blochets X appuyés sur des sablieres M entretenus d’entretoises Y posées sur les murs C, de chevrons courbes a, leurs supports Y & entretoises V, d’un entrait F formant une enrayeure, comme on le voit dans le plan en * fig. 105. garnis de coyers b & goussets c surmontés d’un assemblage de pieces de bois en pyramide, au milieu duquel est un poinçon D pour soutenir une boule d, pomme de pin, croix, fleurs-de-lis, &c.

Des combles en dôme. La derniere espece de comble sont ceux en dôme, ou calotes. Il en est comme les précédens, de quarrés, circulaires, ovales, rectangulaires ou à pans coupés par leur plan surbaissés, circulaires ou paraboliques[1] par leur élevation : il en est de plus grands, & par conséquent plus compliqués les uns que les autres. Celui, fig. 97. & 98. est un comble surbaissé, quarré par son plan d’environ 40 à 50 piés de diametre, composé de plusieurs tirans B entrelacés pour entretenir les murs C avec coyers b & goussets c appuyés par chaque bout sur des sablieres M entretenues d’entretoises Y posées sur les murs C, soutenues dans le milieu de montans e qui vont jusqu’au sommet du comble, entretenus de croix de saint André, &c. Aux extrémités des tirans B, sont des jambes de force R appuyées sur des blochets X posés sur les sablieres M ; & l’entrait F composé d’une enrayure, est soutenu sur sa longueur, d’esseliers O & contrefiches E, & surmonté d’arcboutant g soutenu de jambette P & autres contrefiches E ; sur les arcboutans g & les jambes de force R sont appuyés des supports y pour soutenir les chevrons courbes a garnis d’entretoises V : au sommet de ce comble est un petit poinçon D soutenu de petits arcboutans ou contrefiches, à dessein de porter, comme ce dernier, une boule, pomme de pin, fleur-de-lis, &c.

La fig. 99. est l’élevation parabolique à celle 100. Le plan quarré d’un comble disposé intérieurement en voûte d’environ soixante à quatre-vingt piés de diametre, tel que pourroit être celui du pavillon de la principale entrée des Tuileries à Paris, composé de jambes de force R appuyées sur des blochets X posés sur des sabliers M entretenus d’entretoises Y sur lesquelles est appuyée l’enrayure * d’un grand entrait F composé de plusieurs tirans entrelacés avec coyers b & goussets c, soutenu de grands & petits esseliers OO & O disposés en maniere de voûte, surmonté dans le milieu de montans e qui vont jusqu’au sommet du comble, entretenus de croix de saint André, &c. & par chaque bout, d’autres jambes de force R qui portent un petit entrait f soutenu d’esseliers O & contrefiches E : ce petit entrait f est surmonté à son tour d’arcboutans g soutenus de jambettes P ; c’est sur les jambes de force R & les arcboutans g, que sont appuyés les supports y qui contiennent les chevrons courbes a entretenus d’entretoises V. Le sommet de ce comble est surmonté de plusieurs chassis k & l avec potelets m, dont un l porte des fortes solives n posées horisontalement, à dessein de porter un réservoir.

Les fig. 101. & 102. sont l’élevation & le plan d’un comble appellé plus proprement dôme ou calote, circulaire par son plan, & parabolique par son élévation qui est la forme pour ainsi dire reçue pour ces sortes de combles faits ordinairement pour recevoir des voûtes intérieurement : ils n’ont point de tirans, & sont composés de jambes de force R, appuyés sur des blochets X posés sur des sabliers M entretenus d’entretoises Y sur lesquelles est appuyée l’enrayure *

  1. Figure mathématique, ou section d’un cône (espece de pyramide en forme de pain de sucre), parallele à l’une de ses parties inclinées.